mardi 24 mai 2011

L'Institut Fraser : la politique migratoire actuelle coûterait près de 20 milliards par année au Canada

Selon l'Institut Fraser, le processus canadien de sélection des immigrants doit être renouvelé afin de mettre l'accent sur l'admission de personnes ayant reçu une offre d'emploi et possédant des compétences recherchées par les employeurs canadiens. C'est la recommandation d'une nouvelle étude publiée aujourd'hui par l'Institut Fraser, un des organismes de recherche en politiques publiques les plus réputés du Canada.

« Les immigrants récents gagnent un revenu qui s'établit en moyenne à seulement 72 % de celui des autres Canadiens et paient environ la moitié de l'impôt sur le revenu versé par les autres contribuables. Parallèlement, ils reçoivent des services publics et des transferts du gouvernement d'une valeur qui s'approche de ce que reçoivent les autres Canadiens », a souligné Herbert Grubel, coauteur de l'étude, senior fellow à l'Institut Fraser et professeur émérite à l'Université Simon Fraser.

« En conséquence des politiques de l'État-providence canadien, de l'impôt sur le revenu à taux progressif et des programmes sociaux universels, ces immigrants imposent un lourd fardeau fiscal aux contribuables canadiens. »

En se fondant sur des données rendues disponibles par le gouvernement, l'étude – qui s'intitule Immigration and the Canadian Welfare State 2011 – calcule la différence entre la contribution fiscale des immigrants et la valeur des services publics qu'ils reçoivent. Cette différence, qui se chiffre à 6051 $ par immigrant en 2006, représente un coût total pour les contribuables canadiens qui s'estime entre 16,3 milliards de dollars et 23,6 milliards de dollars chaque année.

« Ce montant est substantiel et il ne fera que croître aussi longtemps que les politiques actuelles d'immigration resteront en place », a affirmé Patrick Grady, consultant en économie et coauteur de l'étude.

C'est ainsi que l'étude souligne que les immigrants sélectionnés en vertu du processus de parrainage familial représentaient 22,1 % des immigrants reçus au Canada en 2009. Seuls 16,2 % des immigrants furent sélectionnés par le gouvernement fédéral en tant que travailleurs qualifiés ou en raison d'autres caractéristiques contribuant à leur succès économique.

Cette situation est essentiellement attribuable à une mauvaise connaissance du marché de l'emploi, croit Patrick Grady. « Le gouvernement ne sait pas ce que les employeurs veulent et ce dont ils ont besoin. Il doit choisir les immigrants en fonction de l'emploi pour leur permettre de gagner assez et de payer des impôts », soutient l'économiste. Pour les chercheurs, il est urgent de repenser l'immigration au Canada de façon à pouvoir faire face aux défis futurs liés notamment au vieillissement.

« Avec le vieillissement de la population et des engagements non capitalisés des programmes sociaux de plus en plus importants, le Canada ne peut tout simplement pas se permettre d'assumer les coûts croissants découlant d'une piètre sélection des immigrants » de déclarer M. Grubel.


Charles Adler (Sun TV News) discute avec Sergio R. Karas
d'une refonte des politiques migratoires du Canada

MM. Grubel et Grady concluent qu'afin d'alléger le fardeau fiscal imposé aux contribuables, le processus canadien de sélection des immigrants devrait être réformé en mettant l'accent sur le recours aux forces du marché pour remplacer l'inefficace système actuel d'attribution de points pour choisir les immigrants. Ils font les recommandations suivantes :
  • Délivrer des visas de travail temporaires pour permettre l'entrée au pays des candidats ayant reçu une offre légitime d'un employeur canadien pour occuper un emploi dont le salaire atteint au moins la médiane de la province où ils travailleront ;
  • Les visas de travail seront valides pour une période de deux ans et pourront être renouvelés pour deux années supplémentaires si la personne démontre qu'elle occupe toujours un emploi ;
  • Les époux et les enfants à charge [et non la famille élargie] des détenteurs d'un visa de travail pourront être admis au Canada en vertu d'un programme de visas de travail familiaux, qui les autoriserait à accepter un emploi ;
  • Les détenteurs d'un visa de travail qui perdent leur emploi auront un délai de trois mois pour en trouver un nouveau, sans quoi ils devront quitter le pays, à moins que leur époux occupe un emploi en vertu du programme de visas de travail familiaux ;
  • Après avoir passé quatre ans au Canada tout en occupant un emploi de manière continue, les détenteurs d'un visa de travail pourront obtenir un visa permanent. Les candidats ayant reçu le statut de résident permanent seront admissibles à la citoyenneté deux ans plus tard ;
  • Les immigrants pourront accueillir leurs parents et grands-parents au Canada en tant que résidents permanents après avoir déposé un cautionnement couvrant les paiements pour les soins de santé et autres avantages sociaux.
« Le système que nous proposons éliminerait la nécessité pour le gouvernement de déterminer arbitrairement le nombre d'immigrants qui devraient être admis au Canada, de même que les compétences qu'ils doivent posséder. Ces décisions peuvent être prises plus efficacement par les employeurs et le marché du travail », a affirmé M. Grady.

L'Institut Fraser est un organisme canadien indépendant de recherche en politique publique et d'éducation qui possède des bureaux à Vancouver, Calgary, Toronto et Montréal. Il collabore avec 80 centres d'études et de recherches dans le monde. Sa mission consiste à mesurer, à analyser et à faire connaître les effets d'un marché concurrentiel et de l'intervention gouvernementale sur le bien-être des citoyens. Afin de préserver son indépendance, l'Institut refuse toute subvention et tout contrat de recherche des Administrations publiques.

Consultez son site à l'adresse www.institutfraser.org.

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1 commentaire:

Durandal a dit…

En France, la facture annuelle de l'immigration varie entre 24 et 48 milliards d'euros selon les analystes. Ça fait jusqu'à 100 000 euros par immigrant par an en moyenne.

http://wp.me/sAowO-facture

Il faut dire qu'une bonne part des coûts d’immigration sont des dépenses reliées à la délinquance et l’insécurité. Entre 2002 et 2006, les agressions (largement le fait des voyous des banlieues islamiques) ont augmenté de 30% en France. En 2009, la criminalité et la délinquance ont coûté à la France 115 milliards d’euros, (l’équivalent du budget de l’éducation publique), soit près de 6% du PIB !