jeudi 10 octobre 2024

Québec légifère pour limiter la venue d’étudiants étrangers

Le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge, a présenté le projet de loi 74 jeudi matin sous les applaudissements d’usage des députés du gouvernement au Salon rouge.

Étudiants étrangers à l’université anglophone Concordia à Montréal
 
Officiellement, la pièce législative de 12 pages, dont le dépôt avait été annoncé cet été, vise « à améliorer l’encadrement relatif aux étudiants étrangers ». En conférence de presse, jeudi, M. Roberge a toutefois admis qu’il était « certain » que son application se traduira par « une diminution » du nombre d’admissions.
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Le projet de loi ne mentionne pas de plafonds en particulier, mais il donne au gouvernement les outils nécessaires pour en imposer, au besoin.

Ainsi, le texte prévoit un certain nombre de dispositions qui lui permettront de limiter le nombre de demandes faites par les étudiants étrangers en fonction de la région, du niveau d’étude, de l’établissement d’enseignement ou encore du programme d’étude.

La langue d’enseignement sera prise en compte

Le dépôt du projet de loi 74 s’inscrit dans la volonté du gouvernement Legault de réduire, avec ou sans la collaboration du fédéral, le nombre de résidents non permanents qui s’installent au Québec.

Le 20 août dernier, le Premier ministre en personne avait déjà annoncé la suspension pour six mois du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) pour les emplois à bas salaires à Montréal.

Il avait alors indiqué qu’un projet de loi serait déposé cet automne pour « mieux encadrer » la venue d’étudiants étrangers, là « où il y a eu des abus ».

Le cabinet de la ministre de l’Enseignement, Pascale Déry, avait assuré ce jour-là que la pièce législative ne s’attaquerait pas spécifiquement aux établissements anglophones, soulignant qu’elle viserait plutôt « l’ensemble des deux réseaux ».

Jeudi, son collègue Jean-François Roberge a toutefois confirmé que la langue d’enseignement fera partie des critères qui seront évalués par le gouvernement et qu’elle pourrait avoir un impact sur les plafonds qui seront imposés aux établissements une fois que le projet de loi sera adopté.

Plus de 120 000 étudiants étrangers, « c’est trop »

Selon les plus récentes estimations de Statistique Canada, le Québec comptait au 30 septembre 2023 un peu plus de 588 000 immigrants temporaires, dont près de 124 000 titulaires de permis d’études.

« C’est trop », selon Jean-François Roberge, qui a souligné en conférence de presse que le nombre d’étudiants étrangers avait augmenté de 140 % depuis 2014.

« Ni moi, ni mes collègues, ni l’ensemble du gouvernement ne voyons la présence d’étudiants étrangers comme un problème à régler », a-t-il assuré. « Cependant, le très grand nombre d’étudiants étrangers peut poser problème, nous amène à nous poser des questions, et il y a des exemples, aussi, qui nous interpellent. »

Pour illustrer son propos, M. Roberge a notamment évoqué deux « dérapages » récents, dont « un établissement privé », qu’il n’a pas voulu nommer, où le nombre d’étudiants étrangers aurait augmenté de 1392 % entre le 1er janvier 2023 et le 15 mai 2024.

Source : SRC

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