samedi 8 septembre 2018

Pompidou et l'école (rediff)

Extrait du Valeurs actuelles d’août 2013 sur ce que pensait le président français Pompidou sur l’éducation :


L’éducation ! C’est peu dire que ce dossier d’avenir, qui, à partir de Valéry Giscard d’Estaing, sera peu ou prou affermé à la gauche, est une préoccupation majeure de Pompidou.

Le recueil de ses écrits (illustration ci-contre), publiés en 2012 par son fils Alain, recèle, parmi beaucoup d’autres, une perle qui met fin à une légende féroce : celle d’un président, certes de haute culture, mais dont l’unique priorité publique se serait résumée à la croissance.

En mars 1971, il écrit dans une note : « L’immense majorité des enseignants, quelles que soient leurs idées politiques, souffrent d’être bafoués, insultés, ridiculisés et d’être hors d’état de distribuer un enseignement profitable… Il ne faut pas céder aux demandes démagogiques des syndicats : dédoublement des classes, multiplication des travaux pratiques, etc. Ce que veulent les professeurs, c’est le calme. Il est plus facile d’enseigner à 35 élèves attentifs qu’à 25 qui chahutent. » Mais que les professeurs complices de l’agitation prennent garde : « Les enseignants qui prennent la tête des excités […] doivent être sanctionnés immédiatement et, s’il le faut, par des textes modifiés pour permettre leur suspension sans traitement.

On peut aussi envisager une période de un, deux ou trois ans pendant laquelle le jeune professeur n’est pas titulaire et peut, à tout moment, être licencié. »

Déjà, Pompidou décèle les deux facteurs qui minent la qualité de l’enseignement : l’« endoctrinement politique » et la question des programmes. Sur le premier point, il propose de donner « un contenu strict et obligatoire aux programmes de philosophie et d’initiation à l’économie. Les manuels qui sont utilisés pour cette dernière matière sont scandaleux ».

S’agissant des programmes, Pompidou propose d’élaguer tout ce qui n’est pas essentiel (pas plus de cinq heures de cours par jour dans le secondaire) pour privilégier des notions précises. Bref, des connaissances. Il déplore les ravages du « pédagogisme » qui, aujourd’hui, a triomphé : « Les syndicats n’ont en tête que de faire créer des postes pour des gens sortant de l’enseignement supérieur avec une fonction vague et inutile. Il n’y a pas à leur céder. »

Georges Pompidou, président de 1969 à 1974
Pourquoi, alors, leur a-t-on cédé ?

Quand il rédige cette note, Pompidou n’a plus que trois ans à vivre. En 1972, il tombe malade et, à partir de 1973, il consacre toute son énergie à l’urgence des urgences : l’augmentation de l’indépendance énergétique française.

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