lundi 12 novembre 2012

Le nombre d'enseignants « non qualifiés » continue d'augmenter dans les écoles québécoises

La Presse de Montréal indique que « le nombre d'enseignants non qualifiés continue d'augmenter dans les écoles, et ceux qui choisissent de retourner aux études pour obtenir leur brevet tout en enseignant à temps plein se butent à un véritable chemin de croix ».

Il ne s'agit pas à proprement parler de gens incompétents, mais d'enseignants qui ne sont pas qualifiés pour la bureaucratie du Monopole de l'Éducation.

On se rappelera l'histoire du professeur de latin qui, après onze années d'enseignement au secondaire, avait décidé de remettre ma démission. L'enseignant était détenteur d'un baccalauréat ainsi que d'une maîtrise en histoire avec spécialisation en études anciennes (latin, grec ancien, histoire, archéologie, mythologie, littérature gréco-romaines). Mais j'avais aussi une grande expérience auprès des jeunes, ayant travaillé durant plusieurs années dans des camps d'été.

Ce latiniste avait ainsi perdu un emploi lorsqu'un syndicat avait exigé d'un directeur qu'il trouve une personne légalement qualifiée. La tâche d'enseigner le latin avait échu à un enseignant qui avait appris cette langue durant son enfance. Le fait qu'il n'avait pas retouché à cette matière durant plus de 25 ans n'était d'aucune importance. À une autre occasion, un poste que le latiniste découragé est revenu à un jeune diplômé en enseignement. Le candidat désigné n'avait jamais fait de latin, mais il s'était engagé à suivre des cours à l'université: il est devenu mon étudiant, car je suis chargé de cours en latin à l'Université de Montréal !

Confronté au principe de réalité et faire face à la pénurie d'enseignants dans plusieurs matières, le ministère de l'Éducation délivre chaque année des centaines de « tolérances d'engagement ». Il s'agit de permis exceptionnels délivrés à des titulaires de classe, souvent spécialisés dans un domaine (anglais, mathématiques, espagnol), mais qui n'ont pas suivi la formation assommante et obligatoire en pédagogisme imposée par l'État.

Le Ministère veut réduire le nombre de tolérances d'engagement accordées. Il y en avait 2878 en 2007-2008. On en comptait 2010 en 2011-2012.

Pour enrayer le problème des enseignants non qualifiés, le Ministère oblige un certain nombre d'entre eux à retourner sur les bancs d'école pour suivre des cours en pédagogie et en formation des maîtres afin d'obtenir leur brevet d'enseignement.

Ces enseignants, souvent titulaires de classe et permanents depuis plusieurs années dans les écoles, doivent étudier tout en travaillant. Le ministère leur délivre une « autorisation provisoire d'enseigner » le temps qu'ils terminent des études.

C'est ce type de permis qui a explosé au cours des dernières années. En cinq ans, le nombre de nouveaux détenteurs est passé de 507 à 771 - un chiffre qui ne tient pas compte des renouvellements.

Environ 11 % des enseignants qui détenaient une autorisation provisoire d'enseigner en 2010-2011 bénéficiaient, l'année précédente, d'une tolérance d'engagement.

Pour ces enseignants, le chemin vers l'obtention d'un brevet est long et semé d'embûches.

Mélanie Tremblay en sait quelque chose. Détentrice d'un baccalauréat en études hispaniques, elle enseigne l'espagnol depuis 2001 dans une école secondaire de la région de Québec. Elle a même obtenu sa permanence en 2008. Les écoles peinent à trouver des enseignants d'espagnol, souligne l'enseignante.

Mais pour le Ministère, elle n'est pas qualifiée. «Je n'avais pas fait mon baccalauréat avec l'intention de devenir enseignante. Une école cherchait un professeur d'espagnol, et j'ai adoré la profession», raconte-t-elle.

En 2003, Mme Tremblay est retournée aux études pour obtenir un certificat en pédagogie. En 2005, le Ministère l'a informée que ce n'était plus suffisant et qu'elle devait faire un deuxième baccalauréat.

Sept ans plus tard, Mme Tremblay est toujours aux études. « Les cours se donnent presque toujours le jour et moi, je travaille. J'ai ma classe », explique-t-elle.

« Pour l'instant, je profite de mon congé de maternité pour essayer de compléter les cours qui se donnent seulement le jour », explique Mme Tremblay, mère d'un bébé de cinq mois.

Même si elle a reçu et supervisé des stagiaires dans sa classe au fil des ans, Mme Tremblay devra aussi faire des stages. L'hiver prochain, elle devra prendre un congé sans solde pour faire un stage de cinq semaines dans une école primaire. Elle a toutefois obtenu l'autorisation de faire son dernier stage, qui dure 12 semaines, dans sa classe. Mais elle devra être évaluée par ses collègues.

Mélanie Tremblay déplore la rigidité du Ministère. La problématique perdure depuis des années et touche bon nombre d'enseignants, rappelle-t-elle. Plusieurs se découragent. « C'est dommage que notre expérience ne soit pas reconnue. On nous engage, on fait un bon travail. Les élèves, les parents et mes collègues m'apprécient, mais personne n'en tient compte. »

Bien que le ministère de l'Éducation soit conscient de ces difficultés, ce sont les universités qui sont responsables des modalités de la formation, affirme Esther Chouinard, porte-parole du Ministère.

Pourquoi se cacher derrière les universités, il suffirait simplement de supprimer l'obligation d'avoir à suivre cette longue formation en pédagogisme qui est une particularité québécoise pour résoudre ce problème.






Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Question : L’enseignement au Québec ?
Réponse : Les enseignantes ‘’qualifiés’’ une rigueur-barrière pour la plupart d’immigrants.
Je travaille dans le système et je suis dégouté de ce qui se passe autour de moi : des gens qui rentrent chaque année en faisant de la suppléance constamment jusqu'à qu’ils accumulent le nombre nécessaire d’heures pour rentrer sur une liste de rappel. De là le chemin est très simple : ils obtiennent chaque année un contrat. Une fois arrivés sur la liste de rappel, ils s’en vont s’intégrer dans les programmes qualifiants en enseignement.
Constat : Les gens qui rentrent font partie la plupart du temps d’une ,,grande famille’’, le fils de maman, la fille de l’oncle, la nièce de la secrétaire qui est la maman de l’oncle, etc.
Ce n’est pas mon cas et de beaucoup d’autres qui ont reçu en premier la réponse ,,NON’’ quand ils ont appliqué pour un poste en enseignement. Ils ont reçu un refus sec et froid :’’Vas te qualifier au Québec.’’
Conclusion : Je marche aujourd'hui dans le couloir de l’école, je croise un tout nouveau suppléant en Maths, très souriant. Celui-là vient du monde du cinéma, je le vois chaque jour faisant de la suppléance en Maths. Je croise une collègue qui me,, met à jour’’ avec les détails :,,C’est le mari de…’’
Dans ma tête je me dis : ,, On a fini avec les fils, les filles, les neveux et les nièces, on est rendu au maris. J’attends le jour de grandes mamans et grands papas.’’
Entre temps j’entends des rumeurs, il n’est pas capable de répondre aux questions des étudiants.
Je pose une question à la secrétaire de gestion si elle a encore le CV d’une prof avec permis d’enseignement en sciences et maths qui cherche des heures pour faire de la suppléance. Oui, elle l’a encore mais a quoi ca sert???
Que peut-on faire? Rien, c’est la direction qui règne, qui gère les destins sans tenir compte du bon sens, de rigueurs de l’emploi en enseignement.
Entre temps juste déception …