mercredi 4 mai 2011

Québec — Premier cycle du secondaire, moins de temps pour le français

Le Soleil nous apprend que le nombre d'heures d'enseignement du français varie d'une école à l'autre. Dans la région de Québec, les élèves de première et deuxième secondaire consacrent moins de temps à l'apprentissage de la langue de Molière que dans le reste de la province.

Dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches, plus de 30 % des élèves reçoivent moins d'heures d'enseignement du français que ce qui est prévu au régime pédagogique, peut-on lire dans un document du ministère de l'Éducation obtenu par Le Soleil grâce à une demande d'accès à l'information. Dans l'ensemble du Québec, cette proportion se situe plutôt entre 16 % et 20 % pour les élèves qui fréquentent des classes ordinaires.

Les coupes s'explique par la volonté de chaque établissement de se distinguer par des après-midi consacrés aux sports ou par d'autres activités dites éducatives.

La présidente de l'Association québécoise des professeurs de français (AQPF) déplore la situation. «Le temps consacré à l'enseignement du français devrait être prescriptif, affirme Suzanne Richard. Les écoles qui ne veulent pas respecter le temps obligatoire devraient être obligées de demander une dérogation au ministère de l'Éducation, plutôt que de laisser les écoles faire ce qu'elles veulent.»

L'enseignant en français, le Professeur masqué (dont le nom est connu depuis un article paru dans le Devoir) déplore également cette situation.

Pour celui-ci, « Non seulement les élèves reçoivent-ils moins d'heures de français au total, mais ce n'est qu'à la fin de leur parcours scolaire qu'on se préoccupe de la maitrise de cette langue alors qu'il aurait tellement plus pertinent de leur donner de solides bases dès le début. En bon québécois, cette façon de fonctionner s'appelle du «patchage». On voit sur nos routes les résultats de cette pratique. Imaginez maintenant ce que cela fait dans nos écoles! De nombreuses études montrent bien que la maitrise du français, notamment de la lecture, est une condition importante dans la persévérance scolaire. Or, que fait-on dans nos écoles? On réduit le temps d'enseignement de celui-ci au premier cycle alors que tous les intervenants savent qu'il s'agit d'une période cruciale en terme de décrochage. »

Celui-ci n'est pas convaincu par le succès des élèves aux examens du ministère qu'il voit ses élèves passer chaque années : « Dans la mesure où celui-ci est souvent décrié comme une «passoire» et qu'on s'assure de bien leur bourrer le crâne avant la tenue de celui-ci, ce pseudo succès n'a rien d'étonnant. Mais qu'en est-il des véritables apprentissages en français, de ceux qui seront ancrés dans les habiletés de nos jeunes et leur serviront toute leur vie? Une partie de la réponse se trouve sûrement dans le fait qu'actuellement, même plusieurs futurs enseignants, après 13 ans de scolarité, présentent encore des lacunes importantes dans la maitrise de la langue de Vigneault. »




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