vendredi 22 janvier 2010

Joseph Facal, La famille et l’école

Extrait de deux billets de Joanne Marcotte, réalisatrice du documentaire politique L'Illusion tranquille, de l'ouvrage de Joseph Facal Quelque chose comme un grand peuple qui vient de sortir :
Il y a quelque chose de rafraîchissant dans Quelque chose comme un grand peuple, le dernier ouvrage de Joseph Facal.

Il est en effet, rafraîchissant de lire que les deux institutions les plus importantes dans la société sont bel et bien la famille et l’école. Il est aussi rafraîchissant de lire qu’il faut réhabiliter des valeurs telles que l’effort, l’efficacité, la productivité, l’épargne, la responsabilité et la prévoyance.

[...]

Il est donc rassurant de voir confirmer les intuitions d’une grande partie de la population, à l’effet que les fonctionnaires du ministère de l’Éducation et les pédagogistes, ce « complexe pédago-ministériel » est responsable du gâchis d’une réforme pédagogique où le mérite est un scandale. « On préfère les enfants également ignorants plutôt qu’inégalement instruits », écrit Joseph Facal. « La réforme de l’éducation nous fait tolérer l’ignorance en la dissimulant. » « L’élu (le ministre) est devenu le relationniste de la machine bureaucratique. » Absolument savoureux !

L’ouvrage de l’ancien ministre du Conseil du trésor est en soi, un programme politique. Basé sur 6 principes de « gouvernance prudente », il propose nettement un plan d’action qui se décline dans les chapitres subséquents en politiques publiques essentiellement récupérées des rapports tablettés du gouvernement Charest.

Stopper la réforme pédagogique, recentrer la mission de l’école sur l’instruction, retirer le monopole de la formation des maîtres aux facultés des sciences de l’éducation, faire le dépistage précoce d’élèves en difficulté, stopper l’endettement public, redonner à l’État une marge de manœuvre, favoriser un contexte plus propice au développement économique et social, favoriser la concurrence dans la production des services publics (vs. les monopoles), corriger la fiscalité des entreprises et des particuliers, réexaminer le panier de services en santé, en finir avec la sacralisation du système de santé au détriment des soins aux patients et avec le quasi-gel des droits de scolarité, etc.

« La pauvreté n’est pas une condition permanente », raconte-t-il. « La solidarité n’est pas une voie à sens unique et les efforts assumés par la collectivité entraînent en retour la responsabilité individuelle de prendre en charge, par le travail ou la requalification, sa propre réinsertion sociale. À moins de souffrir d’un handicap particulier, personne ne saurait donc avoir le droit d’exiger de la collectivité qu’elle finance sa vie. » — un clin d’œil ici aux fans de John Galt d’Atlas Shrugged.

Pour Facal, cette vision prend la forme d’un « projet collectif » résultant d’une démarche axée sur le dialogue et la concertation. « Le Québec a besoin d’une nouvelle Révolution tranquille », selon Facal.

[...]

Quelque chose comme un grand peuple de Joseph Facal est plus qu’un programme politique. Si la seconde partie de l’ouvrage propose des principes de gouvernance, un plan d’action et des politiques publiques bien étayées, la première partie rassurera les Québécois francophones qui craignent le « multiculturalisme culturel » et qui veulent protéger leur patrimoine identitaire et culturel.

Ici, Facal dénonce ce qu’il appelle le « présentisme », le déni du passé, la liquidation de notre culture classique, et le relativisme éthique et culturel. Il se désole profondément des effets pervers de ce multiculturalisme, et s’inquiète des deux affrontements idéologiques qui sont la guerre livrée contre l’Occident par l’islamisme radical et la fragmentation identitaire et multiculturalisme radical.

[...]

[L]a vision de Facal prend la forme d’un « projet collectif » qui résulterait d’une démarche axée sur le dialogue et la concertation.

Bien franchement, je crois que nous avons dépassé le stade du dialogue et de la concertation et plus particulièrement de la recherche du consensus. Pour être claire, je ne suis plus du tout certaine que le changement passera par l’énonciation d’un « projet collectif ».

Je prétends même qu’au stade où nous en sommes, ce ne sont pas tant les citoyens (le peuple) qui retardent le « redressement national », mais bien nos gouvernements. En effet, il va en falloir combien des rapports, des ouvrages, des entrevues, des comités consultatifs sur l’économie et les finances publiques pour que le gouvernement agisse ?

Oui. Nous sommes bel et bien en déficit de leadership, mais également en panne d’éthique, en panne de transparence et en panne d’audace.

Le message des lucides (et le mien) est que la population doit se préparer à faire quelques sacrifices pour assurer un legs digne de ce nom aux futures générations. Soit. Mais en mon sens, et ce sera la principale critique de ma part, Facal me semble être trop doux envers la classe politique. Ayant déjà fait de la politique active, peut-être empathise-t-il avec celle-ci. Ce n’est pas mon cas.

Je n’ai absolument aucune empathie envers des gens qui détiennent le pouvoir et qui n’agissent pas. L’heure est pressante. Dans dix ans, tous les boomers auront pris leur retraite. Peut-on imaginer ? Moi pas.
Une deuxième révolution tranquille le 18 janvier 2010 à 18 h 36

Joseph Facal, professeur à HEC Montréal, prêche pour une deuxième révolution tranquille pour que le Québec s'accomplisse à la hauteur de ses capacités.






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1 commentaire:

Romanus a dit…

« L’élu (le ministre) est devenu le relationniste de la machine bureaucratique.«

Ca, c'est ce qu'il faut comprendre de la situation. C'est pour ca que ca ne fait pas de différence que ce soit le parti Libéral ou le PQ au pouvoir. Le gouvernement occulte, c'est l'ogre étatique... et il n'a pas de compte a rendre au peuple. Si le peuple n'est pas content, qu'il mange du gateau!