samedi 13 novembre 2010

« Les parents font partie de l'équation »

La nouvelle ministre du Monopole de l'Éducation, Line Beauchamp, joint sa voix à celle du premier ministre pour interpeler les parents sur leur rôle et leurs responsabilités. « Il y a une publicité télé et radiophonique qui est diffusée où on illustre ça en disant que les parents font partie de l'équation. Et c'est exactement le même message que livrait M. Charest. Ce n'est pas un message nouveau du gouvernement, on a décidé de mettre l'accent là-dessus », a dit la ministre en parlant d'une position assumée.

Il est certain que les parents ont un rôle et une responsabilité et il est bon de l'entendre dire de la part de l'État. Encore faudrait-il que l'État ne les « tasse » pas, ne les évince pas quand ils veulent justement avoir leur mot à dire sur les programmes que leurs enfants devront suivre, la pédagogie que leur école adoptera, le bulletin que celle-ci utilisera et pourquoi pas le type d'examen que leurs enfants passeront. Car s'il y a choix de pédagogie et de programme, il doit y avoir des examens différents organisés au besoin par des organismes tiers. Cela se pratique dans d'autres pays où l'on peut choisir entre l'examen du ministère de l'Éducation local, des examens de type baccalauréat international, le baccalauréat français (c'est déjà le cas au Québec) et les examens communs d'entrée de différentes universités regroupées à cet effet.

Faut-il revenir ici sur la bataille autour du cours ECR ? Le slogan des parents réfractaires n'est-il pas justement : « C'est aux parents de choisir, pas au gouvernement ! » ? Qu'a fait le gouvernement devant ces parents qui voulait avoir le choix de la formation morale, philosophique et religieuse de leurs enfants ? Il s'est obstiné à dire et à faire en sorte qu'aucune exemption ne serait accordée, il savait lui ce qui était bon pour les enfants de ces parents trop jaloux de leurs prérogatives de premiers éducateurs.  Quel message a-t-il envoyé à tous les parents ? Qu'il faut se payer un avocat, débourser une petite fortune et aller jusqu'en Cour suprême pour espérer avoir son mot à dire dans la transmission de ses valeurs morales et philosophiques à l'école ?

Il en va de même des réformes pédagogiques imposées d'en haut et en rien sollicitées par les parents et dont l'utilité n'a en rien été démontrée. D'aucuns pensent que ces réformes de programme ont justement été imposées pour réaliser une coupure entre les parents et l'école, afin que les enfants de parents bien éduqués se retrouvent aussi démunis que les autres devant le nouveau langage hermétique adopté par le Monopole de l'Éducation. Le tout bien sûr avec la noble intention de donner la même chance à tous et de briser la reproduction des élites chère à Bourdieu.

Enfin, comme une image vaut mille mots, prenons ce diagramme :


Me Bélisle va poser quelques questions à son sujet lors du procès de Drummondville à M. Jacques Pettigrew responsable du programme ECR auprès du Monopole :


Me Bélisle – Est-ce qu’il y a une autre galaxie qui n’est pas là, qui devrait être là avec celle-là? Vous ne savez pas ?

M. Pettigrew – Je ne sais pas à quoi vous vous référez.

Me Bélisle – La galaxie des valeurs et des croyances des parents ? [pas de réponse] Oui ou non ? [pas de réponse] Pourquoi on n’en tient pas compte dans tout ce beau schéma technocratique qui est là de couleurs ? Pourquoi on ne tient pas compte de l’autorité parentale ? Des croyances et des valeurs des familles et des parents ? Pourquoi ?

M. Pettigrew – Tout ce que je peux dire c’est que c’est le programme de formation de l’école québécoise et tout le programme, évidemment, tient compte de… ne propose rien qui doit aller à l’encontre… euh..

Me Bélisle – C’est votre opinion, mais les parents ne sont pas là. Ils ne sont pas dans la galaxie. Okay, c’est beau.











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