mercredi 16 avril 2025

Selon Dany Laferrière, les Haïtiens emigrés au Québec ont aidé le Québec à devenir moderne, il faut en accueillir plus

Dany Laferrière, de l'Académie française, n'est pas le seul à dire que l'immigration massive d'Haïtiens est une richesse pour le Québec.

Voir cette chroniqueuse du site Noovo (réseau de télévision qui a remplacé V) pour qui c'est, semble-t-il, toute la richesse du monde.




Billet du 12 avril



Selon Dany Laferrière,  qui partage son temps entre la France et la Floride, les Haïtiens émigrés au Québec ont aidé le Québec à devenir moderne, il faut en accueillir plus surtout les réfugiés menacés d'être chassés par Trump.

Rémi Villemure lui a répondu. 

 
Les difficultés socio-économiques des Haïtiens au Québec sont connues.

Les données du recensement de 2021 de Statistique Canada offrent un portrait actualisé de la situation socio-financière des Haïtiens au Québec, bien que les informations spécifiques à cette communauté soient moins détaillées que pour 2016 dans les sources publiques. Voici ce qu’on peut en tirer :

Population : En 2021, environ 165 095 personnes d’origine haïtienne vivaient au Canada, dont 86 % résidaient au Québec, soit environ 142 000 personnes. Cette population est en croissance par rapport aux 143 164 recensées en 2016.

Revenus : Les données précises sur les revenus des Haïtiens en 2021 ne sont pas isolées dans les sources disponibles, mais les immigrants récents (2011-2016) au Québec, dont une part significative est d’origine haïtienne, affichent un revenu moyen annuel d’environ 29 000 $ pour les 25−54 ans,contre 49 000 $ pour les 25-54 ans, contre 49 000 pour les 25-54 ans, contre 49 000 pour les non-immigrants. Les personnes noires (incluant les Haïtiens) ont un salaire moyen de 29 390 $. En 2016, environ 74 % de leurs revenus proviennent de l'emploi, mais 20,7 % dépendent des transferts gouvernementaux, une proportion plus élevée chez les femmes (25,8 %) par rapport à la moyenne des femmes québécoises (20,9 %). Ces écarts suggèrent une persistance des défis financiers pour la communauté haïtienne.

Emploi et chômage : En 2021, le taux d’emploi des personnes issues de minorités visibles (incluant les Haïtiens) âgés de 15 à 64 ans est de 68 %, contre 74,9 % pour les non-minorités, soit un écart de 7 points. Les données spécifiques aux Haïtiens indiquent un taux de chômage toujours supérieur à la moyenne québécoise, estimé à environ 8,3 % en 2019, contre 5,2 % pour la population générale, une tendance probablement similaire en 2021. Les secteurs d’emploi restent concentrés dans les soins de santé (environ 25 %), le commerce de détail, la fabrication et les services administratifs.

Pauvreté : Plus de 34 % des immigrants récents (2011-2016) âgés de 25 à 54 ans vivent avec un faible revenu, contre 10 % des non-immigrants. Cette situation affecte particulièrement les Haïtiens.

Éducation : Les niveaux de scolarité progressent. En 2021, 29,5 % des Québécois de 25 à 64 ans détiennent un diplôme universitaire, et les Haïtiens suivent cette tendance avec une augmentation des diplômés universitaires (18,6 % en 2016) et des certificats professionnels (20,3 % en 2016).

Concentration géographique : La quasi-totalité des Haïtiens (92 %) vivent dans la région métropolitaine de Montréal, principalement sur l’île de Montréal (61 %), à Laval (16 %), en Montérégie (11 %) et à Lanaudière (9 %). Cette concentration limite parfois l’accès à des opportunités hors des centres urbains.

Langue et intégration : En 2021, la maîtrise du français reste quasi universelle (98 %) chez les Haïtiens, avec 54 % parlant uniquement le français et 44 % étant bilingues (français-anglais). Le créole est encore une langue maternelle importante (33 %).

Résumé : Comparé à 2016, le recensement de 2021 montre une légère croissance démographique et une amélioration de la scolarité, mais les écarts de revenus, le chômage élevé et la précarité financière persistent, particulièrement pour les immigrants récents. Les données spécifiques aux Haïtiens sont moins granulaires en 2021, mais les tendances générales des minorités visibles et des immigrants récents s’appliquent. Pour un portrait plus détaillé, consultez les tableaux de Statistique Canada (ex. : Tableau 98-10-0430-01) ou les rapports de l’Institut de la statistique du Québec.



 

Voir aussi

Histoire moderne racisée — « Les Haïtiens ont éduqué les Québécois »

Incendie de la Plaine du Cap le 22 août 1791. Massacre des Blancs par les esclaves noirs révoltés. France militaire

Massacres des blancs à Haïti

En 1791, un homme d'origine jamaïcaine nommé Dutty Boukman devint le chef des Africains réduits en esclavage dans une grande plantation de Cap-Français. Au lendemain de la Révolution française, il projeta de massacrer tous les Français vivant à Cap-Français. Le 22 août 1791, les Africains réduits en esclavage descendirent au Cap, où ils détruisirent les plantations et exécutèrent tous les Français qui vivaient dans la région. Le roi Louis XVI fut accusé d'indifférence face à ce massacre, alors que les esclaves semblaient penser que le roi était de leur côté. En juillet 1793, les Français des Cayes furent massacrés.

Malgré la proclamation française d'émancipation, les Noirs se rangèrent du côté des Espagnols venus occuper la région. En juillet 1794, les forces espagnoles assistèrent passivement au massacre des Blancs français à Fort-Dauphin par les troupes noires de Jean-François.

Dessalines arriva au pouvoir après l'évacuation par la France de ce qui était auparavant connu sous le nom de Saint-Domingue. En novembre 1803, trois jours après l'évacuation des forces de Rochambeau, Dessalines ordonna l'exécution de 800 soldats français qui avaient été laissés sur place pour cause de maladie pendant l'évacuation. Dessalines déclara : « Il y a encore des Français dans l'île, et vous vous croyez libres ».

Les discussions entre Dessalines et ses conseillers suggèrent ouvertement que la population blanche devrait être mise à mort au nom de la sécurité nationale. Les Blancs qui tentent de quitter Haïti en sont empêchés.

Le 1er janvier 1804, Dessalines proclama l'indépendance d'Haïti. À la mi-février, Dessalines demanda à certaines villes (Léogâne, Jacmel, Les Cayes) de se préparer à des massacres de masse. Le 22 février 1804, il signa un décret ordonnant la mise à mort de tous les Blancs dans toutes les villes. Les armes utilisées devaient être des armes silencieuses, comme les couteaux et les baïonnettes, plutôt que des armes à feu, afin de tuer plus discrètement et d'éviter d'alerter les victimes par le bruit des coups de feu et de leur donner ainsi la possibilité de s'enfuir.

En février et mars, Dessalines sillonna les villes d'Haïti pour s'assurer que ses ordres fussent exécutés. Il aurait ordonné aux récalcitrants de participer aux tueries, en particulier aux hommes métis, afin que la population noire ne portât pas seule le fardeau de la responsabilité. Les massacres eurent lieu dans les rues et à l'extérieur des villes.

À Port-au-Prince, après l'arrivée de Dessalines le 18 mars, le nombre de tueries augmenta. Selon un capitaine marchand, environ 800 personnes furent tuées dans la ville, tandis qu'une cinquantaine d'entre elles survécurent. Des sources de l'époque firent état de 3.000 morts au Cap-Haïtien.

Avant de quitter une ville, Dessalines proclama une amnistie pour tous les Blancs qui avaient survécu en se cachant pendant le massacre. Cependant, lorsque ces personnes quittèrent leur cachette, la plupart des Français furent tués à leur tour.

 Le secrétaire de Dessalines, Louis Boisrond-Tonnerre, se plaignit que la déclaration d'indépendance n'était pas assez agressive, disant que « ... Pour écrire un tel acte, il me faut le crâne d’un blanc pour écritoire, son sang comme encre, une baïonnette pour plume et sa peau pour parchemin », Dessalines lui-même s'engagea plus tard à « tuer tout Français qui souillerait la terre de la liberté par sa présence sacrilège ».

Les victimes blanches étaient presque toutes françaises, proportionnellement à leur part dans la population blanche d'Haïti. En ce qui concerne les cibles du massacre, le slogan de Dessalines illustre sa mission d'éradication de la population blanche : « Cassez les œufs, enlevez les jaunes [jeu de mots sur le mot “jaune” qui signifie aussi les mulâtres] et mangez les blancs ». Les Blancs des classes supérieures n'étaient pas les seuls visés ; tous les Blancs, quel que soit leur statut socio-économique, devaient également être tués, y compris les pauvres des villes connus sous le nom de « petits blancs ». Au cours du massacre, les coups de couteau, les décapitations et les éviscérations étaient monnaie courante.

Parallèlement aux meurtres, des pillages et des viols eurent également eu lieu. Comme ailleurs, la majorité des femmes ne fut pas tuée dans un premier temps, et les soldats auraient hésité à le faire. Les conseillers de Dessalines firent toutefois remarquer que les Haïtiens blancs ne disparaîtraient pas si on laissait les femmes donner naissance à des hommes blancs, et Dessalines ordonna ensuite que les femmes fussent également tuées, à l'exception de celles qui acceptaient d'épouser des hommes non blancs.

L'un des participants les plus célèbres au massacre est Jean Zombi, un mulâtre résidant à Port-au-Prince, connu pour sa brutalité. Un récit décrit comment Zombi fut arrêté un homme blanc dans la rue, l'a déshabillé et l'a emmené dans les escaliers du palais présidentiel, où il l'a tué à l'aide d'un poignard. Dessalines aurait été parmi les spectateurs ; il aurait été « horrifié » par l'épisode. Dans la tradition vaudou haïtienne, le personnage de Jean Zombi est devenu le prototype du zombie.

À la fin du massacre, Dessalines aurait déclaré : «  Je me rendrai heureux dans ma tombe. Nous avons vengé nos frères. Haïti est devenue une tache rouge sang sur la face du globe ! »  

À la fin du mois d'avril 1804, quelque 3 000 à 5 000 personnes avaient été tuées et les Haïtiens blancs étaient pratiquement éradiqués. Rappelons que la majorité des blancs avaient fui Haïti par vagues successives pendant la décennie précédente.

Dans la constitution de 1805, tous les citoyens sont définis comme « noirs ».

Girard écrit dans son livre Paradise Lost : « Malgré tous les efforts de rationalisation de Dessalines, les massacres étaient aussi inexcusables qu'insensés » L'historien trinidadien C. L. R. James partage ce point de vue dans son ouvrage de référence The Black Jacobins, écrivant que « le malheureux pays [...] était ruiné économiquement, sa population manquait de culture sociale, [et] ses difficultés ont été redoublées par ce massacre ».

Pour les anciens propriétaires blancs, la création d'Haïti signifie la perte de leurs biens, répartis entre les officiers et soldats de l'armée insurrectionnelle noire. Après la chute de Napoléon, ils réclament une autre intervention militaire française pour soumettre l'ancienne colonie, que les traités de Paris de 1814 et 1815 déclaraient toujours française.  Pour les armateurs et négociants des ports français, il faut que la France reconnaisse au plus vite l'indépendance d'Haïti, afin de reprendre leurs fructueuses liaisons transatlantiques. Finalement, craignant une nouvelle guerre désastreuse et un veto des États-Unis, le régime de la Restauration impose le versement par Haïti d'une indemnité pour les anciens propriétaires blancs de Saint-Domingue, en échange d'une reconnaissance de son indépendance.

Le 11 juillet 1825, sous la menace que fait peser sur l'île, une escadre de 14 vaisseaux pourvue de 500 canons, le roi de France contraint le président haïtien Boyer au règlement de frais d'indemnités d'un montant de 150 millions de francs-or. Condition à laquelle Charles X « concède », en souverain, l'indépendance de l'île. Dès 1826, les impôts qui ont été levés pour financer la dette sont la cause de révoltes paysannes. Sous la monarchie de Juillet, en 1838, cette dette est réduite à 90 millions de francs-or par Louis-Philippe.

(Source principale Ph. Girard)


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