mardi 10 mai 2011

Compte rendu de la table ronde « le cours ECR vu par les parents soucieux »

Jeudi 5 mai dernier, une table ronde sur le programme Éthique et culture religieuse (ECR) s’est tenue au Musée de la civilisation de Québec.

Le panel était composé de
  1. Madame Sarah Bouchard, enseignante en ÉCR en Secondaire V à la Commission scolaire des Premières-Seigneuries ;
  2. Monsieur Paul Donovan, directeur de l’École secondaire Loyola à Montréal, et
  3. Madame Jean Morse-Chevrier, présidente de l’Association des parents catholiques du Québec.
Le table ronde était présidée par madame Catherine Lachaussée, animatrice à la première chaîne de Radio-Canada.

L’intervention de Mme Morse-Chevrier a pris comme point de départ une citation de Georges Leroux, fervent apologiste du programme ECR :
« nos enfants seront meilleurs que nous parce qu'ils seront d'abord plus ouverts à la diversité religieuse et morale et plus investis dans un pluralisme normatif. Ils croiront qu'il est préférable d'être pluriel que d'être homogène » 
(3 mai 2007 devant les membres de la Fédération des établissements de l'enseignement privé).
Mme Chevrier a distingué l’état de fait d’une société désormais plurielle et la volonté de faire de chaque enfant un être « pluriel » et cette prétention que ce « pluralisme normatif des valeurs » au sein de chaque enfant serait supérieur à l’homogénéité religieuse de chaque enfant.

Le professeur Georges Leroux sur le cours ECR :
 «  S'interroger sur quelque chose qui pourrait s'apparenter à de la folie»

Pour Mme Chevrier, « en voulant projeter les enfants dans une multitude de mondes avant qu’ils ne sachent qui ils sont, nous les privons d’une fondation solide qui leur permette d’orienter leur vie, de choisir leurs valeurs et de comprendre le sens de l’univers. » Pour la présidente de l’Association des parents catholiques, le programme encouragerait également les enfants du primaire à remettre en question les règles reçues de leurs parents et à développer leur autonomie. Si l’autonomie est l’objectif de tout parent pour leurs enfants, la remise en question de l’autorité parentale dès le début du primaire, et l’encouragement de l’autonomie face à leurs choix moraux dès la fin du primaire, donnerait pour Mme Chevrier le message aux enfants que leurs parents ne sont pas des sources fiables comme guides, ni leur religion ou communauté religieuse. Au coup déjà encaissé par la déconstruction des croyances religieuses, les objectifs du volet éthique viennent, pour la présidente de l’APCQ, ajouter une remise en question planifiée de l’autorité et du jugement parental. Et que ce soit dans le volet éthique ou de culture religieuse, les enfants sont tenus non seulement d’exprimer leurs croyances, idées, perceptions et sentiments, mais de les étaler devant le groupe, les soumettre à la critique et l’évaluation en fonction des critères élaborés dans le volet dialogue pour interroger un point de vue, mais aussi de les remettre en question et de justifier leurs positions finales après «  cet exercice de déchiquetage de leurs croyances et convictions ».

Mme Chevrier a également expliqué à l’assistance où en était la cause de Drummondville et donné un aperçu des intervenants qui se présenteront le 18 mai à Ottawa.

M. Paul Donovan a résumé la position de Loyola face à ce cours, les raisons qui ont poussé Loyola à aller en cour, les arguments généraux et pourquoi ils considéraient leur approche « catholique »comme étant beaucoup plus bénéfique pour le jeune que la « laïque »; entre autres, parce qu'il transmet une méthode de réflexion et que la réflexion porte sur une matière bien cernée. Voir les arguments de M. Donovan publiés dans un collectif récent.

L’enseignante Sarah Bouchard a relaté son expérience au secondaire comme professeur d’ECR. Elle enseigne à des groupes à tous les niveaux du secondaire. Selon elle, il est facile de traiter des thèmes en éthique, les jeunes réfléchiraient et participeraient aux discussions. Elle s'inspire de l'actualité pour animer les thèmes imposés en éthique.

Cependant, selon Mme Bouchard, les jeunes ne montrent pas d'intérêt pour la culture religieuse. Afin de les intéresser, elle cherche des points de référence dans la culture environnante qui ont un symbolisme religieux. Elle a indiqué qu’en règle générale ni les jeunes ni leurs parents ne pratiquent au plan religieux. Elle a également noté que les enseignants n'avaient reçu qu’une demi-journée de formation en ECR et qu'elle, comme les autres, ne connaissait pas la matière pour la culture religieuse. Elle fait donc des recherches afin de leur donner un certain contenu, mais le format qu’elle privilégie consiste à donner un thème et que les élèves fassent eux-mêmes des recherches sur une religion donnée puis une présentation en classe.

Afin de diminuer le temps qu’elle consacre à la préparation de ses cours, Mme Bouchard a l'intention de donner l'an prochain en secondaire IV ce qu'elle a donné en secondaire IV cette année et vice-versa; de même pour les deux autres années d’ECR au secondaire, les secondaires I et II.

Comme mère d'enfants au primaire elle considérait qu'elle avait peu d'information sur ce que les enfants faisaient dans les cours d'ECR.

Il y avait environ 30 personnes dans l'auditoire. Les propos des intervenants n’ont pas été contestés, il régnait plutôt un esprit de partage.





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