La concentration des milieux populaires [souvent un euphémisme pour désigner les immigrés et issus d’immigrés] dans les établissements publics serait pour nombre de familles un « repoussoir », selon Bernard Toulemonde, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale. Une motivation particulièrement forte en province. À Nyoiseau (Maine-et-Loire), le directeur du collège-lycée Notre-Dame-d’Orveau, Yann de Cacqueray, qui accueille deux tiers d’enfants venant du privé et un tiers du public, confirme : « On sent bien que les parents sont de plus en plus perdus face à l’éducation de leurs enfants. » Entre les parents dont les enfants viennent du privé et ceux dont les enfants viennent du public, les motivations sont différentes : « Ceux issus du privé viennent chercher une structure catholique tandis que ceux issus du public recherchent un encadrement, un cadre structuré », détaille le directeur de l’établissement.
Selon les parents, les écoles privées encadrent davantage les élèves et les font travailler avec rigueur. Elles demandent aussi aux familles de s’impliquer dans la vie de l’établissement.
« Nous avons déménagé plusieurs fois et j’ai toujours inscrit mes enfants dans des collèges ou lycées privés par réflexe — j’ai moi-même fait toute ma scolarité dans le privé catholique — mais aussi parce que je voulais m’impliquer dans les associations de parents », témoigne Caroline, installée à Roubaix. Dans l’enseignement libre et notamment catholique, la communauté éducative est réelle et vivante. « Il y a une véritable vie dans l’école : l’association des parents d’élèves construit des projets et fait partie intégrante de l’animation de l’enseignement libre ! », s’exclame Guillaume Delpit, président de l’Apel académique de Paris. Et de raconter que, début janvier, le maire d’un arrondissement de la capitale lui a confié : « Lorsque je suis allé à une inauguration de locaux d’un établissement privé dans le nord de Paris, l’école était remplie d’élèves, de professeurs, de parents d’élèves… C’était formidable. Dans le public, on ne voit jamais ça ! » Le président de l’Apel de Paris insiste aussi sur la capacité de l’association à se renouveler, à proposer des activités, notamment pour mettre le français à l’honneur, par exemple avec le projet « belles lettres ». « Être impliqué dans un projet entraîne une relation de confiance avec l’école : on écoute et on se sent écouté », dit encore Alix.
Comme de nombreuses familles, ces couples renoncent à l’école publique qui voit sa fréquentation baisser drastiquement, selon les statistiques du ministère de l’Éducation nationale. En deux ans — de 2016 à 2018 —, les écoles privées ont gagné près de 40 000 élèves. Elles accueillent désormais plus d’un élève sur cinq en France dans le second degré (21,2 % en 2017-2018).
Deux fois plus de demandes que de places
Dans le Maine-et-Loire, la part des élèves inscrits dans le privé a basculé cette année à plus de 50 %, une première en France. « Et encore ! Si le ministère de l’Éducation nous accordait les ouvertures de classe souhaitées, la part du privé serait nettement supérieure », avance Yann de Cacqueray, à Notre-Dame-d’Orveau. Et de confier que, selon le conseil départemental du Maine-et-Loire, plus de 3500 places seraient vacantes dans les collèges publics. « Cela devrait entraîner la fermeture de cinq établissements publics dans le département », dit-il. Même constat dans l’Eure, la Meuse, l’Aisne… où l’abandon de la ruralité a déjà provoqué la fermeture de dizaines d’écoles publiques. Ce qui alimente la spirale du succès des établissements privés : que ce soit Les Chartreux à Lyon, Saint-Genès-La Salle à Bordeaux, Saint-Joseph-du-Loquidy à Nantes, Notre-Dame-d’Orveau…, tous ont en moyenne deux fois plus de demandes d’inscription que de places pour l’entrée en sixième ou en seconde.
Du public en déclin au succès du privé et à la multiplication des écoles « hors contrat », il n’y a qu’un pas. Dans ce statut, l’enseignement est libre, mais doit se conformer à « un socle commun de connaissances ». En six ans, le nombre d’écoles indépendantes a été multiplié par quatre pour atteindre 1453 établissements (60 % d’écoles primaires). Si bien qu’elles scolarisent désormais 75 000 élèves (sur un total de 12,5 millions). Dans les académies de Nice et de Versailles, le hors-contrat attire jusqu’à 10 % des enfants du primaire. Avec un objectif : que ce soit dans les milieux ruraux ou urbains, pour les enfants en difficulté ou à haut potentiel, réaliser dans le privé le travail que le public ne fait plus.
Selon les parents, les écoles privées encadrent davantage les élèves et les font travailler avec rigueur. Elles demandent aussi aux familles de s’impliquer dans la vie de l’établissement.
« Nous avons déménagé plusieurs fois et j’ai toujours inscrit mes enfants dans des collèges ou lycées privés par réflexe — j’ai moi-même fait toute ma scolarité dans le privé catholique — mais aussi parce que je voulais m’impliquer dans les associations de parents », témoigne Caroline, installée à Roubaix. Dans l’enseignement libre et notamment catholique, la communauté éducative est réelle et vivante. « Il y a une véritable vie dans l’école : l’association des parents d’élèves construit des projets et fait partie intégrante de l’animation de l’enseignement libre ! », s’exclame Guillaume Delpit, président de l’Apel académique de Paris. Et de raconter que, début janvier, le maire d’un arrondissement de la capitale lui a confié : « Lorsque je suis allé à une inauguration de locaux d’un établissement privé dans le nord de Paris, l’école était remplie d’élèves, de professeurs, de parents d’élèves… C’était formidable. Dans le public, on ne voit jamais ça ! » Le président de l’Apel de Paris insiste aussi sur la capacité de l’association à se renouveler, à proposer des activités, notamment pour mettre le français à l’honneur, par exemple avec le projet « belles lettres ». « Être impliqué dans un projet entraîne une relation de confiance avec l’école : on écoute et on se sent écouté », dit encore Alix.
Comme de nombreuses familles, ces couples renoncent à l’école publique qui voit sa fréquentation baisser drastiquement, selon les statistiques du ministère de l’Éducation nationale. En deux ans — de 2016 à 2018 —, les écoles privées ont gagné près de 40 000 élèves. Elles accueillent désormais plus d’un élève sur cinq en France dans le second degré (21,2 % en 2017-2018).
Deux fois plus de demandes que de places
Dans le Maine-et-Loire, la part des élèves inscrits dans le privé a basculé cette année à plus de 50 %, une première en France. « Et encore ! Si le ministère de l’Éducation nous accordait les ouvertures de classe souhaitées, la part du privé serait nettement supérieure », avance Yann de Cacqueray, à Notre-Dame-d’Orveau. Et de confier que, selon le conseil départemental du Maine-et-Loire, plus de 3500 places seraient vacantes dans les collèges publics. « Cela devrait entraîner la fermeture de cinq établissements publics dans le département », dit-il. Même constat dans l’Eure, la Meuse, l’Aisne… où l’abandon de la ruralité a déjà provoqué la fermeture de dizaines d’écoles publiques. Ce qui alimente la spirale du succès des établissements privés : que ce soit Les Chartreux à Lyon, Saint-Genès-La Salle à Bordeaux, Saint-Joseph-du-Loquidy à Nantes, Notre-Dame-d’Orveau…, tous ont en moyenne deux fois plus de demandes d’inscription que de places pour l’entrée en sixième ou en seconde.
Du public en déclin au succès du privé et à la multiplication des écoles « hors contrat », il n’y a qu’un pas. Dans ce statut, l’enseignement est libre, mais doit se conformer à « un socle commun de connaissances ». En six ans, le nombre d’écoles indépendantes a été multiplié par quatre pour atteindre 1453 établissements (60 % d’écoles primaires). Si bien qu’elles scolarisent désormais 75 000 élèves (sur un total de 12,5 millions). Dans les académies de Nice et de Versailles, le hors-contrat attire jusqu’à 10 % des enfants du primaire. Avec un objectif : que ce soit dans les milieux ruraux ou urbains, pour les enfants en difficulté ou à haut potentiel, réaliser dans le privé le travail que le public ne fait plus.
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