« Quand vous êtes rendu à 25 %, voire 30 % des élèves qui ont des difficultés ou qui sont à risques, vous comprenez que la situation devient extrêmement lourde. Si vous en aviez peut-être 10 %, là vous êtes capables avec de l'aide de faire fonctionner votre classe. »
Voyons voir.La ministre Madame Malavoy
à l'antenne de Radio-Canada ce vendredi (voir début vidéo)
Le nombre d'EHDAA est passé de 14,8 % en 2003-2004 à 20,1 % en 2011-2012 dans le réseau public. Notons d'abord que le nombre des enfants en difficulté (les EHDAA) a augmenté de 36 % en 8 ans... Il serait bon d'avoir une explication sur ces chiffres. Notons aussi la notion subjective d’élèves « à risques ». Pour la même période, selon la Presse, ce taux est passé de 2,5 à 2,6 % dans les écoles privées. Selon Jean-Marc St-Jacques, dans la même émission de Radio-Canada, ce taux serait plutôt de 10 % dans le privé (bien qu'il ne soit pas clair si cela comprend les enfants à risques ou non). Le représentant des écoles privées déclare également que la proportion d'enfants en difficulté au primaire dans le réseau (semi-) privé est supérieure à celle du réseau gouvernemental. Comme le souligne M. St-Jacques, parmi ces enfants en difficulté et à risque, on trouve des enfants immigrés (ils maîtrisent parfois mal le français) qui vont dans les écoles semi-privées comme les écoles gouvernementales.
Mais, admettons le 25 % d'élèves qui ont des difficultés ou qui sont à risques de Madame Malavoy et faisons comme si les écoles privées n'avaient aucun élève en difficulté ou à risque.
Que se passe-t-il si tous les élèves du privé venaient renforcer le système gouvernemental ? Étant donné le nombre des jeunes élèves au primaire et au secondaire dans les deux réseaux que l'on retrouve au Tableau 2, page 134, d'Indicateurs de l'éducation, édition 2011.
Primaire
|
Secondaire
(jeunes)
|
Primaire +
Secondaire
| |
Commissions scolaires
| 429 950 | 369 759 | 799 709 |
Établissements privés
| 32 136 | 88 779 | 120 915 |
Total | 920 624 | ||
25 % en difficulté et à risques au public | 199 927 | ||
Pourcentage en difficulté et à risques après fusion | 21,72 % |
On observe que même si tous les élèves du semi-privé rejoignent le système gouvernemental et qu'aucun de ces élèves du privé n'est en difficulté ni à risques, le taux des élèves en difficulté ou à risques ne tombe qu'à 21,72 %. Loin, très loin des 10 % de Madame Malavoy. Le nombre d'élèves dans le semi-privé n'est tout simplement pas suffisant pour peser assez à la baisse et satisfaire les conditions de Mme Malavoy.
Voir aussi
Marie Malavoy : une « petite révolution » attend les écoles privées du Québec
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Les écoles « privées » doivent être financées à 100 %
L'école gouvernementale coûte deux fois plus cher que l'école (semi-)privée
Les règles imposées à l'école privée sont responsables de la sélection pratiquée
Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)
1 commentaire:
"(les EHDAA) a augmenté de 36 % en 8 ans... Il serait bon d'avoir une explication sur ces chiffres."
C'est simple (lu dans la presse) : on a affiné les critères afin de mieux détecter les facteurs de "risques". Suffit ainsi de dire que d'être relativement pauvre est maintenant un facteur de risque et le taux monte subitement.
Évidemment, le taux descendra vite le jour où le gouvernement laissera les Québécois s'enrichir plutôt que de les taxer à mort !!!!
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