mardi 6 avril 2010

Espagne — des centaines d'étudiants manifestent contre la mixité

À Madrid, plusieurs centaines d'étudiants espagnols d'universités privées non-mixtes ont manifesté bruyamment dans la rue mardi 23 mars, nous apprend le journal de gauche El Pais. Pour réclamer la mixité ? Non, pour la rejeter ! Le recteur de la prestigieuse université madrilène de Complutense a annoncé que trois collèges publics qui séparent encore les sexes allaient devenir mixtes, provoquant une révolte conservatrice des étudiants.

Les étudiants scandaient des slogans comme « Nous payons, nous décidons ! ». Quand le recteur de Complutense est sorti, il fut accueilli sous les cris de « démission, démission ! »



Les étudiants ne se plaignaient pas uniquement de la mixité, mais également de l'état lamentable des résidences universitaires (voir la vidéo ci-dessous en espagnol). Plusieurs étudiants se plaignent aussi du manque de consultation dans cette décision d'imposer la mixité.




La plupart des des universités espagnoles sont devenues mixtes dans les années 1960, avec une seconde vague dans les années 1970-1980, sans problème particulier. Aujourd'hui, certains sont incrédules devant cette rebellion inattendue. « J'y ai réfléchi toute la journée et je ne comprends toujours pas ! », a déclaré le président de l'Association des facultés et résidences universitaires publiques.

« Cela prend racine dans une vieille tradition, présente sur tous les continents chez les adolescents et post-adolescents », selon le sociologue Mariano Fernandez Enguita. « Il s'agit d'espèces de rites initiatiques en bande de même sexe qui marquent les débuts de la jeunesse. »

Interrogée par le journal de gauche, El Pais, Anne-Marie Reboul, directrice du collège Teresa de Jesus, l'une des facultés concernées, explique : « Leur argument principal est qu'avec la mixité, ils perdraient leur identité. Mais si on leur pose la question de ce qu'est cette identité, ils ont du mal à la définir. »

Cela n'exclut pourtant pas l'existence d'une telle identité. On sait ainsi que les gens sentent mieux qu'ils ne peuvent définir. La beauté est difficilement définissable en termes précis par le commun des mortels n'existe-t-elle pas pour autant ?

Le recteur de la Complutense, Carlos Berzosa, trouve cette opposition « horrible ». Pour lui, c'est incompréhensible, mai 1968 a commencé parce que les garçons n'avaient pas accès aux dortoirs des filles. En 2010, à Madrid on fait l'inverse, on « retourne en arrière » a-t-il déclaré à l'antenne d'Europapress.

Éric Zemmour revient sur ces mêmes incidents de 1968 et les protestations madrilènes :











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1 commentaire:

Durandal a dit…

Ce que je sais, c'est que les Résidences cégépiennes comptent parmi les pires places de débauche qu'il y a.