vendredi 22 juillet 2011

Raël et les écologistes d'accord : quatre enfants, c'est mal !

La naissance du dernier enfant du joueur de soccer, David Beckham, n'enchante pas tout le monde. Et surtout pas une poignée de militants écologistes, qui pointe du doigt les parents et leur reproche d'être de mauvais modèles « écologiquement irresponsables ».

La naissance du quatrième enfant du couple Victoria et David Beckham a relancé chez les militants écologistes la polémique au sujet des familles nombreuses et de leur impact environnemental, comme l'explique un article du journal de gauche The Guardian.

« Le couple Beckham, et d'autres comme le maire de Londres Boris Johnson, sont de très mauvais modèles avec leurs familles nombreuses », de déclarer Simon Ross, directeur de l'Optimum Population Trust. « L'Angleterre est l'un des pays les plus densément peuplés au monde, et qui a la plus forte croissance en termes de population en Europe. Dans 15 ans, nous serons 10 millions de personnes supplémentaires. » M. Ross oublie de préciser que cette augmentation est principalement due à une immigration massive (environ 500.000 immigrants par an !) et aux enfants de ces immigrés nés en Grande-Bretagne. Si un demi-million d'étrangers s'établissent chaque année en Grande-Bretagne, près de 350.000 Grands-Bretons émigrent pour leur part pendant la même période. (Source : Statistics UK)

Simon Ross appelle le gouvernement à lutter contre le taux de naissances élevé au Royaume-Uni en ne donnant des prestations sociales que pour les deux premiers enfants. « Il faudrait envoyer un signal clair disant que le gouvernement va soutenir les familles "durables"[sic] », a-t-il dit. « Les taux de grossesses accidentelles sont très élevés. Nous devons changer notre discours pour que les gens comprennent qu'un ou deux enfants c'est bien, mais trois ou quatre, c'est tout simplement égoïste. »

Application en France

Pour des raisons historiques liées au traumatisme des guerres perdues (1870, 1939-1945) ou gagnées de peu (1914-1918) et à une perte d'influence dans le monde face à des puissances à la démographie plus dynamique, la France a mis en place, depuis des décennies, une politique nataliste et familiale avantageuse. Elle est cependant sans cesse rognée par les gouvernements qu'ils soient de gauche ou de la « droite classique ».



Dernier exemple donné par un gouvernement censément de « droite » : la réforme du supplément familial de traitement (SFT) qui va fortement revaloriser les primes familiales versées aux fonctionnaires n'ayant qu'un enfant. Pour ceux qui en ont plus, c'est une tout  autre affaire... Il passera de 2,29 € à une trentaine d'euros pour les parents d'un seul enfant. En contrepartie, les parents de deux enfants ou plus sont perdants ! Le supplément familial était bas pour les premiers enfants, car une mesure nataliste est inutile pour le premier enfant, la grande majorité des couples en ayant un. La logique voulait donc qu'on aidât les couples à avoir les suivants et surtout le troisième qui permet d'assurer le remplacement des générations.

Caroline Proulx : globalement d'accord (avec Raël et ces écologistes)


Caroline Proulx se trompe :
  • Il n'y a pas de surnatalité en Grande-Bretagne (seul 1,94 enfant/femme). Mais le pays subit une importante immigration de femmes jeunes venant de pays à forte natalité qui contribue pour une bonne part dans les chiffres des naissances. En 2009, 24,7 % des naissances en Grande-Bretagne étaient le fait de mères nées à l'extérieur du Royaume-Uni, alors que ce taux n'était que de 16,5 % en 2001 et 19,5 % en 2004. (Source: Statistics UK)
  • La politique familiale québécoise n'est pas un franc succès : la fécondité au Québec est en baisse depuis deux ans au Québec alors que les coûts de la politique familiale explosent et cette fécondité (1,70 enfant par femme en 2010) n'est pas sensiblement supérieure à celle du reste du Canada (1,68 en 2008) qui n'a pas mis en œuvre une telle politique ruineuse et inéquitable. Deux ans de baisse et les choses ne s'annoncent guère mieux pour 2011. En effet, le nombre de naissances au Québec pour les 4 premiers mois de 2011 (28 050) est également inférieur à celui pour la même période en 2010 (28 150), alors que la population du Québec a légèrement augmenté grâce à l'immigration internationale (le nombre de femmes fécondes a donc crû). En outre, on nous annonçait il y a un peu plus d'un an un nouveau mini-baby-boom grâce au programme gratuit de fécondation in vitro, alors qu'il s'agit d'une opération extrêmement coûteuse (10 à 15 000 $ par traitement) qui occasionne la naissance d'un grand nombre de prématurés. Aucune trace de ce mini-baby-boom pour l'instant. Rappelons qu’au Québec, où la moyenne des femmes accouchent pour la première fois à 28 ans, le report de la grossesse est l’une des principales causes d’infertilité. Est-il responsable d’encourager les femmes à ignorer le signal d’alarme de leur horloge biologique ? La meilleure façon de prévenir l’infertilité, c’est d’enfanter quand on est encore jeune (plutôt que d'avorter diront certains).  
  • En revanche, le nombre de décès au Québec a fortement augmenté passant de 19.800 pour les 4 premiers mois de 2010 à 21.600 pour la même période en 2011.

1 commentaire:

Raminagrobis a dit…

Moi, ce qui me fait rire, c'est que tous ces gens qui sont pour une descendance très limitée sont eux-même en voie de voie de disparition...s'ils pratiquent ce qu'ils enseignent, évidemment.