mercredi 23 octobre 2024

Médecin refuse de publier une étude montrant l'inefficacité des bloqueurs de puberté sur la santé mentale des jeunes

La responsable d’une étude de longue haleine a déclaré que les bloqueurs de puberté n’amélioraient pas la santé mentale des enfants souffrant de troubles du genre et que les opposants aux soins pourraient en faire une arme. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas publié les résultats de cette étude.


La doctoresse, Johanna Olson-Kennedy (en mortaise, en haut à gauche dans l’illustration ci-dessus), a commencé l’étude en 2015 dans le cadre d’un projet fédéral plus large de près de 10 millions de dollars sur les jeunes transgenres. Elle et ses collègues ont recruté 95 enfants dans tout le pays et leur ont donné des bloqueurs de puberté, qui empêchent les changements physiques permanents — comme les seins ou une voix plus grave — qui pourraient exacerber leur détresse liée au genre, connue sous le nom de dysphorie.

Les chercheurs ont suivi les enfants pendant deux ans pour voir si les traitements amélioraient leur santé mentale.

Les bloqueurs de puberté n’ont pas entraîné d’amélioration de la santé mentale, a-t-elle déclaré, probablement parce que les enfants se portaient déjà bien au début de l’étude.

« Ils sont en très bonne forme lorsqu’ils arrivent, et ils sont en très bonne forme après deux ans », a déclaré la Dr Olson-Kennedy, qui dirige la plus grande clinique du pays spécialisée dans les questions de genre chez les jeunes, à l’hôpital pour enfants de Los Angeles.

Cette explication semble toutefois contredire une description antérieure du groupe, dans laquelle la même Dr Olson-Kennedy et ses collègues notaient qu’un quart des adolescents étaient dépressifs ou suicidaires avant le traitement.

Au cours des neuf années qui se sont écoulées depuis que l’étude a été financée par les National Institutes of Health, et alors que les soins médicaux prodigués à ce petit groupe d’adolescents sont devenus une question brûlante dans la politique américaine, l’équipe de la Dr Olson-Kennedy n’a pas publié les données. Interrogée sur les raisons de cette décision, elle a déclaré que les résultats risquaient d’alimenter le type d’attaques politiques qui ont conduit à l’interdiction des traitements de l’identité sexuelle des jeunes dans plus de 20 États, dont l’un sera bientôt examiné par la Cour suprême.

« Je ne veux pas que notre travail soit instrumentalisé », a-t-elle déclaré. « Il doit être précis, clair et concis, et cela prend du temps. Et cela prend du temps. »

Le projet global a reçu à ce jour un soutien gouvernemental de 9,7 millions de dollars.

La Dr Olson-Kennedy est l’une des plus ardentes défenseurs des traitements sexospécifiques chez les adolescents et a été témoin experte dans de nombreuses contestations juridiques des interdictions imposées par les États. Elle a déclaré qu’elle craignait que les résultats de l’étude puissent être utilisés devant les tribunaux pour soutenir que « nous ne devrions pas utiliser de bloqueurs parce que cela n’a pas d’impact sur eux », en faisant référence aux adolescents transgenres.

La romancière J. K Rowlins (auteur de Harry Potter) résume à sa façon la raison donnée par la Dr Olson-Kennedy

D’autres chercheurs, en revanche, ont été alarmés par l’idée de retarder des résultats qui auraient des implications immédiates pour les familles du monde entier.

« Je comprends la crainte d’une instrumentalisation, mais il est vraiment important de faire connaître les résultats scientifiques », a déclaré Amy Tishelman, psychologue clinicienne et chercheuse au Boston College, qui était l’une des premières chercheuses de l’étude.

En 2011, la clinique anglaise spécialisée dans les questions de genre chez les jeunes a suivi 44 enfants dans le cadre d’une étude. Lors d’une conférence organisée cinq ans plus tard, les chercheurs britanniques ont indiqué que les bloqueurs de puberté n’avaient pas modifié le bien-être des volontaires, y compris les taux d’automutilation. Ces résultats n’ont été rendus publics qu’en 2020, des années après que les bloqueurs de puberté soient devenus le traitement standard des enfants souffrant de dysphorie de genre en Angleterre.

En 2020, le groupe de la Dr Olson-Kennedy a décrit le profil psychologique initial des enfants participant à l’étude américaine sur les bloqueurs de puberté, dont l’âge moyen était de 11 ans. Avant de recevoir les médicaments, environ un quart du groupe a signalé des symptômes de dépression et une anxiété importante, et un quart a déclaré avoir déjà eu des pensées suicidaires. Huit pour cent ont déclaré avoir déjà tenté de se suicider.

Dans un rapport d’étape soumis au N.I.H. à l’époque, le Dr Olson-Kennedy a présenté son hypothèse sur l’évolution des enfants après deux ans de traitement par des bloqueurs de puberté : ils présenteraient « une diminution des symptômes de dépression, d’anxiété, de traumatisme, d’automutilation et de suicidalité, ainsi qu’une augmentation de l’estime corporelle et de la qualité de vie au fil du temps ».

Cette hypothèse ne semble pas s’être vérifiée.

Lorsqu’on lui a demandé, dans des courriels de suivi, de préciser comment les enfants pouvaient avoir une bonne santé mentale initiale alors que ses résultats préliminaires montraient qu’un quart d’entre eux étaient en difficulté, le Dr Olson-Kennedy a répondu que, dans l’interview, elle se référait à des moyennes de données et qu’elle était encore en train d’analyser l’ensemble des données.

Le Dr Hilary Cass, pédiatre qui a publié cette année une étude approfondie des services d’aide aux jeunes en Angleterre, a déclaré que les retards pris par les groupes de recherche américains et britanniques avaient conduit le public à croire que les bloqueurs de puberté amélioraient la santé mentale, alors que peu d’éléments venaient étayer cette conclusion.

« Il est très important que nous obtenions des résultats afin de comprendre si c’est utile ou non, et pour qui », a déclaré le Dr Cass.

Dans son rapport, le Dr Cass a constaté que les preuves en faveur des bloqueurs de la puberté étaient faibles et a relevé certains risques, notamment des retards dans la croissance osseuse et une perte de fertilité chez certains patients. Il a incité le National Health Service anglais à cesser de prescrire ces médicaments en dehors d’un nouvel essai clinique, à la suite de retraits similaires dans plusieurs autres pays européens.

Source : New York Times

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Toronto — La nouvelle faculté de médecine réservera 75 % de ses places aux autochtones, aux Noirs et aux 2SLGBTQ+

La toute nouvelle faculté de médecine du Canada sélectionnera les étudiants non pas en fonction de leurs compétences, mais de leur identité. Comme si le système de santé canadien n’était pas déjà assez mauvais.

La faculté, qui ouvrira ses portes à l’automne prochain à l’Université métropolitaine de Toronto (TMU), réservera 75 % de ses places aux autochtones, aux Noirs et à d’autres groupes « méritant l’équité », y compris les 2SLGBTQ+. Ces étudiants devront avoir une moyenne générale de seulement 3,3 sur une échelle de 4 points, voire moins. À titre de comparaison, la moyenne générale acceptée par l’école de médecine de l’Université de Toronto est de 3,95. Les étudiants blancs hétérosexuels valides ne peuvent pas postuler pour ces places. C’est la faculté de discrimination négative de la TMU pour les médecins qui ne seront pas admis en fonction de leurs mérites. Au Canada, la discrimination raciale et sexuelle est désormais totale. Comment en sommes-nous arrivés là ? La Cour suprême du Canada y est pour beaucoup.

 
L’année dernière, la Cour suprême des États-Unis a mis fin aux admissions fondées sur la race dans les universités américaines. L’université de Harvard, entre autres, préférait les étudiants noirs et bruns aux étudiants asiatiques et blancs au nom de la « diversité ». La Cour a déclaré que cette pratique violait la clause d’égale protection de la Constitution américaine. L’égalité de protection « ne peut signifier une chose lorsqu’elle est appliquée à un individu et quelque chose d’autre lorsqu’elle est appliquée à une personne d’une autre couleur ». Aux États-Unis, l’égalité de traitement devant la loi est une exigence constitutionnelle.

Mais pas au Canada. La Charte canadienne des droits et libertés stipule à son article 15 (1) que “la loi ne fait acception de personne et s’applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination […]”. Cependant, la Cour suprême du Canada a longtemps insisté sur le fait que cette clause ne signifiait pas l’égalité de traitement, mais l’équité.

L’équité, également connue sous le nom d’“égalité réelle” ou d’“égalité de résultat”, consiste à traiter différemment des groupes différents. Il s’agit d’appliquer des normes et d’accorder des droits pour compenser les avantages, les désavantages, les forces et les faiblesses perçus. L’équité est un droit accordé non pas aux individus en tant que tels, mais aux membres des groupes.

L’égalité de traitement et l’équité sont des notions antinomiques. La loi ne peut pas appliquer les mêmes lois et normes à tout le monde et les adapter en fonction du groupe. Comme l’a déclaré Friedrich Hayek, “du fait que les gens sont très différents, il s’ensuit que, si nous les traitons de manière égale, il doit en résulter une inégalité dans leur situation réelle, et que la seule manière de les placer dans une situation d’égalité serait de les traiter différemment”. L’égalité devant la loi et l’égalité matérielle ne sont donc pas seulement différentes, mais elles entrent en conflit l’une avec l’autre ; nous pouvons réaliser l’une ou l’autre, mais pas les deux en même temps.

Que s’est-il passé ? Ce n’est qu’en 1989 que la Cour suprême du Canada a rendu sa première décision sur la base de la disposition relative à l’égalité, l’article 15 (1). Dans l’intervalle, le gouvernement fédéral a créé une Commission royale sur l’égalité en matière d’emploi, également connue sous le nom de Commission Abella, du nom de sa commissaire Rosalie Abella. Abella, aujourd’hui à la retraite, deviendra plus tard la juge la plus activiste (à gauche) de la Cour. Le rapport de la commission, publié en 1984, préconisait des politiques d’équité en matière d’emploi au sein du gouvernement fédéral et des entreprises sous réglementation fédérale. Il déboucha sur l’adoption de la loi fédérale sur l’équité en matière d’emploi en 1986, qui imposait des programmes de discrimination négative accordant la préférence aux candidats de certains groupes par rapport à d’autres.

La loi ne fixait pas l’interprétation de la Charte par la Cour suprême, mais elle venait d’être mise en place lorsque la Cour suprême a entendu l’affaire David Mark Andrews, citoyen britannique et résident permanent du Canada, avocat agréé, qui contestait l’obligation faite par la Colombie-Britannique aux avocats d’être des citoyens canadiens. Dans sa décision de 1989, la Cour a annulé cette exigence. Le juge William McIntyre a écrit : “… une loi qui traite tout le monde de manière identique et qui assure l’égalité de traitement entre ‘A’ et ‘B’ pourrait bien entraîner une inégalité pour ‘C’, en fonction des différences de caractéristiques et de situations personnelles. Pour s’approcher de l’idéal d’une pleine égalité devant et en vertu de la loi, la principale considération doit être l’impact de la loi sur l’individu ou le groupe concerné…”

Depuis, la Cour n’a cessé d’insister sur l’équité. Contrairement à la Constitution américaine, la Charte contient une exception à sa garantie d’égalité. L’article 15 (2) autorise les programmes de discrimination négative à l’encontre des membres de certains groupes afin de favoriser le sort d’autres groupes. Il devait s’agir d’une exception, mais la Cour suprême en a fait la règle générale.

Au Canada, la Charte ne s’applique peut-être même pas aux politiques d’admission des universités (car les universités ne relèvent pas de l’État), mais les codes des droits de l’homme, eux, s’appliquent. Tout comme l’article 15 (1) de la Charte, les codes des droits de l’homme promettent un droit à l’égalité de traitement. Mais conformément à la jurisprudence de la Cour suprême en matière d’égalité, les droits de l’homme en sont venus à signifier également l’équité. En 2022, le Tribunal des droits de l’homme de l’Ontario a déclaré que les Blancs ne pouvaient pas se plaindre de discrimination. “Une allégation de discrimination raciale ou de discrimination fondée sur la couleur, écrit-il, n’est pas une allégation qui peut être ou a été revendiquée avec succès par des personnes blanches et non racialisées”.

Grâce à la Cour suprême, les droits à l’égalité sont devenus des armes brandies par des groupes privilégiés pour obtenir un assouplissement des critères et des retombées plus avantageuses pour ces mêmes groupes. Au Canada, certaines personnes sont plus égales que d’autres. Souvenez-vous-en la prochaine fois que vous attendrez de voir votre médecin fraichement diplômé.

Source : National Post

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