samedi 30 avril 2022

Ados transgenres, des dégâts irréversibles

Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste Abigail Shrier au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France. Extraits publiés par Le Figaro. Quelques corrections orthotypographiques.

La dysphorie de genre, anciennement appelée « trouble de l’identité de genre », se caractérise par un malaise profond et persistant vis-à-vis de son sexe anatomique. […]. Historiquement, elle n’a concerné qu’une infime partie de la population (environ 0,01 %) et presque exclusivement des garçons. Au cours de la dernière décennie, la donne a changé de façon spectaculaire. L’Occident a vu une augmentation subite du nombre d’adolescents affirmant souffrir de dysphorie de genre et s’identifiant comme « transgenres ».

Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, des adolescentes de sexe féminin à la naissance ne sont pas seulement présentes parmi ceux qui s’identifient ainsi, mais constituent la majorité du groupe. Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Comment un groupe d’âge (les adolescents) qui avait toujours été minoritaire parmi les personnes concernées en est-il venu à constituer la majorité ?

La solitude des ados à l’ère numérique

Aux États-Unis, l’adolescence est pratiquement synonyme chez les filles d’angoisse de ne pas être physiquement à la hauteur. […] Les personnages des réseaux sociaux — c’est-à-dire les « amis » les plus intéressants pour les ados d’aujourd’hui et avec lesquels ils passent le plus de temps — ne présentent pas de telles imperfections. Soigneusement choisies et « facetunées » [au visage retouché], leurs photos définissent un standard de beauté qu’aucune fille réelle ne peut atteindre. Et elles sont constamment dans la poche des adolescentes, nourrissent leurs craintes de ne pas être à la hauteur, alimentent leur obsession pour leurs propres défauts ou ce qu’elles perçoivent comme tels, tout en les exagérant considérablement. Beaucoup d’adolescentes de la génération Z qui tombent dans les filets du phénomène transgenre appartiennent à la classe moyenne supérieure.

Maternées par des parents pour qui « élever » est un verbe actif, voire l’œuvre d’une vie, elles sont souvent des élèves brillantes. Jusqu’à ce que la folie transgenre les frappe, ces adolescentes se distinguent par leur gentillesse, leur serviabilité et leur absence totale de rébellion. […] Internet ne leur laisse jamais un jour, ni même une heure, de répit. Elles veulent ressentir les émotions fortes de l’amour adolescent, mais la plus grande partie de leur vie se passe sur un iPhone. Elles essaient l’automutilation. Elles tâtent de l’anorexie. Les parents les envoient chez des psychiatres qui leur prescrivent des médicaments en guise de ouate pour amortir leurs humeurs, ce qui aide — à moins que ressentir quelque chose n’ait été le but.

Gayatri, un cas problématique parmi d’autres

Gayatri a toujours été « très fille », m’a dit son père, immigrant indien et médecin. Enfant, elle adorait Dora l’exploratrice et les princesses de Disney. Au collège, une de ses amies de l’école primaire a « transitionné » : elle a commencé à se bander la poitrine, a annoncé qu’elle avait un nouveau nom, et a demandé aux autres d’utiliser les pronoms masculins pour s’adresser à elle. Les parents de Gayatri se présentaient comme progressistes. À l’époque, ni l’un ni l’autre n’a fait grand cas de ce changement, qui n’a pas semblé impressionner leur fille. Mais l’année suivante, en troisième, les parents de Gayatri lui ont acheté un ordinateur portable et — après maintes discussions — un téléphone intelligent. Elle s’est mise à passer beaucoup de temps sur Tumblr et DeviantArt, le site de partage artistique qui séduit une grande audience transgenre.

Elle a commencé à parler d’identité de genre à sa mère. Ses parents ne se doutaient pas de la corrélation entre ses propos et le temps passé sur internet. L’été est arrivé et les longues journées se sont profilées devant elle comme une main tendue. Tous ses moments libres, Gayatri les passait sur internet. Un jour, Gayatri a lancé l’idée de commencer un traitement à la testostérone et de subir une « chirurgie du haut ». Ses parents se sont alarmés. Elle agissait à leur insu. Ex-balourde de la classe, Gayatri s’était réinventé une personnalité d’ado transgenre branchée. Les « likes » et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes : cette nouvelle identité était une version améliorée d’elle-même. En tant que « garçon trans », Gayatri avait des amis — beaucoup d’amis.

Chiffres et tendances

En 2016, Lisa Littman, gynécologue-obstétricienne devenue chercheuse en santé publique et mère de deux enfants, parcourait les réseaux sociaux lorsqu’elle a remarqué une singularité statistique : plusieurs adolescents, pour la plupart des filles, de sa petite ville du Rhode Island se déclaraient transgenres — tous au sein du même groupe d’amis […]. Le Dr Littman ne connaissait pratiquement rien à la dysphorie de genre. […] Mais elle en savait suffisamment pour constater que les chiffres étaient beaucoup plus élevés que la prévalence attendue. […] La hausse, effectivement, s’est révélée sans précédent. Aux États-Unis et dans le monde occidental, on constatait un pic soudain d’adolescentes déclarant une dysphorie de genre — la pathologie associée à la désignation sociale « transgenre ».

Entre 2016 et 2017 aux États-Unis, le nombre d’interventions en chirurgie transgenre pour les jeunes femmes a quadruplé, cette population représentant soudain — comme on l’a vu — 70 % de toutes les interventions en chirurgie transgenre. En 2018, le Royaume-Uni a signalé une augmentation de 4400 % par rapport à la décennie précédente du nombre d’adolescentes cherchant à obtenir des traitements de genre. […] Au cours de la dernière décennie, comme le Dr Littman l’a découvert, les chiffres de la dysphorie de genre chez les adolescents ont bondi dans l’ensemble du monde occidental. Aux États-Unis, la prévalence a augmenté de plus de 1000 %. 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme « transgenres », selon une enquête menée en 2017 auprès des adolescents par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. En 2016, les personnes assignées femme à la naissance représentaient 46 % de toutes les chirurgies de réattribution sexuelle aux États-Unis. Un an plus tard, ce pourcentage était de 70 %.

YouTube et testostérone : le rôle des influenceurs du net

Alex Bertie, un youtubeur anglais FtM [« féminin vers masculin »], sans doute le plus populaire (300 000 abonnés), a tenu un vlog (blogue vidéo) sur sa première année de testostérone. « C’est le jour que je n’aurais jamais osé espérer, s’enthousiasme-t-il, adorable garçon à la mâchoire ombrée. Ça fait officiellement un an que je suis sous testostérone. Avant les hormones, je souffrais de la haine de soi, de la jalousie et de l’envie, je voulais constamment m’isoler du reste du monde… Aujourd’hui, un an après avoir commencé les hormones, je ne pourrais pas être plus heureux ! Les changements apportés par la testostérone ont vraiment amélioré ma qualité de vie et redessiné mes projets d’avenir. » Sa voix est plus grave. Ses épaules sont plus larges, ses bras plus imposants, sa mâchoire carrée. Sa graisse est redistribuée (moins dans les cuisses et les hanches). Et le plus réjouissant pour lui : ses règles ont disparu. « Heureusement, après deux mois de T, elles se sont complètement arrêtées, Dieu merci. Cette année, j’ai aussi fait la chirurgie du haut. C’est un truc à part. Je pourrais consacrer un million de vidéos à la chirurgie du haut. Associé aux hormones, cela a carrément fait disparaître ma dysphorie de genre. Donc, en gros, la testostérone… c’est génial. » […]

Tous les vlogueurs trans ne partagent pas la modération de Chase. Le gourou Instagram MtF [Masculin vers Féminin] Kaylee Korol, femme frêle aux cheveux bleus comme ses yeux et qui ressemble à une adolescente ordinaire, offre ce « conseil trans » : « Vous n’avez pas besoin d’être sûrs à cent pour cent d’être trans pour essayer les hormones, vraiment, assure Kaylee à ses abonnés. Vous pouvez essayer les hormones pendant trois mois. Après cette période, il commence à y avoir des effets permanents, mais avant, vous pouvez simplement tester et voir comment vous vous sentez. C’est génial, c’est aussi simple que ça. Les hormones ne doivent pas vous effrayer. » Inutile, donc, d’avoir la certitude d’être trans pour prendre des hormones. En fait, Kaylee ajoute que le traitement hormonal est « probablement le meilleur moyen de savoir si vous êtes trans ou non ». Il est prouvé que la testostérone a des effets secondaires néfastes, mais vous en entendrez rarement parler. Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là « pour s’amuser », et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment « amusant ».

Des traitements loin d’être anodins

La testostérone épaissit le sang. Les filles transidentitaires reçoivent une dose de testostérone 10 à 40 fois supérieure à ce que leur corps pourrait normalement supporter pour produire les changements qu’elles recherchent. Selon certaines indications, les femmes biologiques recevant ces doses de testostérone auraient un risque de crise cardiaque près de cinq fois supérieur à celui des femmes, et deux fois et demie supérieur à celui des hommes. Le dosage étant déterminé par l’apparence physique désirée — plutôt que par le traitement d’une maladie —, il obéit à des critères esthétiques et non pas médicaux. On justifie généralement la testostérone comme un traitement de la « dysphorie de genre », mais les endocrinologues qui la prescrivent semblent rarement évaluer ses effets sur la dysphorie du patient. Ils examinent plutôt son taux sanguin pour s’assurer que la testostérone reste dans la fourchette normale pour un homme. […] Peu de temps après la prise d’hormones mâles, des changements permanents se produisent.

Si une fille biologique regrette sa décision et arrête la testostérone, sa pilosité corporelle et faciale restera probablement en place, tout comme son excroissance clitoridienne, sa voix grave et peut-être même la masculinisation de ses traits faciaux. Même si des doses massives de testostérone doivent être maintenues pour que les effets de la transition se poursuivent, l’élimination de la T ne ramène pas l’adolescente à son point de départ. La testostérone s’accompagne également de douleurs et de désagréments. Il y a le problème de l’atrophie vaginale, mais aussi des douleurs musculaires, des crampes sévères dues à l’endométriose, une hausse de la sudation, des sautes d’humeur et de l’agressivité. Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers et, comme nous l’avons vu, de maladies cardiaques. Globalement, le risque de mortalité augmente. Il existe un dernier risque, inévitable, dû au fait qu’aucune patiente sur la Terre ne prend son traitement exactement à la même heure : à un moment donné, une jeune fille sous T se fera une injection un jour ou deux après la prise prévue. […] Après tous ces risques et ces sacrifices insensés, au moins la dysphorie a disparu, non ? En fait, il n’existe aucune étude à long terme indiquant que la dysphorie de genre ou les idées suicidaires diminuent après une transition médicale. Souvent, la dysphorie d’une jeune femme augmente avec la testostérone, car elle se rend compte que même avec une voix d’homme, des poils, une mâchoire carrée, un nez rond et une barbe fournie, elle ne ressemble pas tout à fait à un homme.

Les « détransitionneuses » : celles qui tentent de faire machine arrière

Presque toutes les détransitionneuses à qui j’ai parlé sont percluses de regrets. Si elles ont pris de la testostérone quelques mois seulement, elles ont une voix étonnamment masculine qui restera grave. Si elles ont été sous T pendant plus longtemps, elles souffrent de la gêne d’avoir une géographie intime inhabituelle : un clitoris élargi qui ressemble à un petit pénis. Elles détestent leur barbe naissante et leur pilosité´ corporelle. Elles vivent avec une poitrine lacérée et des tétons masculins (oblongs et plus petits) ou des rabats de peau qui ne ressemblent pas à des tétons. Chez celles qui ont conservé leurs ovaires, une fois privé de testostérone, le tissu mammaire se gonfle au retour des règles d’un liquide qui, souvent, n’est pas correctement drainé. […] Les désisteuses et détransitionneuses à qui j’ai parlé m’ont toutes dit qu’elles étaient sûres à 100 % d’être trans à vie — jusqu’à ce que, soudainement, elles ne le soient plus. Presque toutes reprochent à leur entourage adulte, en particulier les professionnels de la
santé, d’avoir encouragé et facilité leur transition.

Dommages irréversibles

par Abigail Shrier,
publié au Cherche Midi,
à Paris,
le 5 mai 2022,
416 pp,
ISBN-13 : 978-2749172170.

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AFP — Ours polaire « symbole du réchauffement climatique » aperçu en Gaspésie

L’Agence France Presque Presse a réussi à associer la découverte d’un ours blanc en Gaspésie, loin au Sud de son aire habituelle, lors d’un printemps froid, au réchauffement climatique. Ne jamais laisser de répit aux lecteurs de ces dépêches recopiées de par le monde sur cet « enjeu existentiel ». Toujours garder à l’esprit du citoyen moyen que le « réchauffement climatique » nous menace.

Voici la dépêche au complet telle que publiée sur le site de RTL :

AFP, publié le 30 avril 2022 à 20 h 47

Très rare apparition d’un ours polaire dans le sud du Canada

L’ours polaire aperçu près de Madeleine-Centre, au Québec, le 30 avril 2022, sur cette photo amateur prise par Sophie Bonneville

Un ours polaire a été aperçu samedi dans une région du Québec située au sud du fleuve Saint-Laurent, ce qui a mené les agents de la faune et les policiers à alerter les résidents d’un petit village de cette visite très inhabituelle.

L’animal à la fourrure blanche, symbole du réchauffement climatique, a été aperçu en matinée à Madeleine-Centre en Gaspésie, selon des témoins. Il se trouvait toujours en liberté dans l’après-midi et des agents chargés de la gestion et de la protection des espèces sauvages cherchaient à le localiser.

« Le chien jappait et j’ai entendu mon conjoint crier “Il y a un ours ! Il y a un ours !” », a raconté à l’AFP Sophie Bonneville, qui réside quelques mois par année dans ce village d’environ 2.000 habitants, situé à plus de 800 km au nord-est de Montréal et actuellement sous la neige.

La Sûreté du Québec (SQ, police provinciale) a par la suite mis en garde les habitants sur Twitter : « Un ours polaire a été vu dans le secteur de Madeleine-Centre. Les policiers sécurisent les lieux. (…) Nous demandons aux résidents de rester à l’abri et de ne pas s’aventurer à l’extérieur »

. Étonnée par la présence du prédateur de l’Arctique dans sa cour, la témoin a indiqué que « personne n’a jamais vu ça, même les agents de la faune ni la police. Les gens pensaient que c’était une blague ».

« C’est très inhabituel de voir une espèce aussi nordique se retrouver aussi loin de sa limite sud de distribution », a réagi à l’AFP la biologiste et chercheuse en écologie marine Lyne Morissette, précisant que « les dérèglements climatiques actuels y sont pour quelque chose ».

La police assurait samedi la sécurité de la région, où de nombreux piétons ont l’habitude de faire des promenades.

« On a fait du porte-à-porte pour aviser les résidents du secteur de demeurer à l’intérieur », a expliqué à l’AFP Stéphane Tremblay, porte-parole de la SQ, disant lui aussi « n’avoir jamais vu » une pareille situation.

« Avec les changements climatiques, tout se peut », a renchéri la témoin gaspésienne [grande spécialiste], qui a eu le temps de prendre quelques photos de l’animal avant qu’il ne se dirige dans la forêt.

Au Canada, l’ours blanc — le plus gros carnivore terrestre de la planète — est une espèce dont le statut est « préoccupant ».

Une étude de 2020 publiée dans Nature Climate Change révélait que le réchauffement climatique pourrait signer la quasi-extinction de cet animal emblématique puisque la banquise, son habitat, disparaît progressivement.

[Des études concluent l’inverse, mais cela n’est bien sûr pas mentionné par l’AFP… Voir Les ours polaires se portent bien]

Sophie Bonneville et Jean Bergeron ont aperçu l’ours polaire sur leur terrain de Madeleine Centre samedi matin

Une visite rare, mais possible Pour le biologiste et professeur à l’Université du Québec à Rimouski Dominique Berteaux, il n’y a aucun doute qu’il s’agit bien d’un ours polaire. C’est spectaculaire et très inhabituel dans cette région, admet-il. Toutefois, le biologiste rappelle que l’ours polaire peut nager sur de grandes distances. Les Esquimaux le considèrent comme un mammifère marin. Selon la littérature scientifique, il n’y a rien d’exceptionnel à ce qu’un ours traverse 100 ou 200 kilomètres en nageant, souligne M. Berteaux. 
 
Les ours polaires qui se trouvent sur la côte est du Labrador au printemps remontent vers le nord lorsque la banquise se fragmente, explique Dominique Berteaux. Cependant, il arrive que de rares individus se trompent de chemin, comme cela semble être le cas pour l’animal en Gaspésie. Au début du mois d’avril, la présence d’un ours polaire avait été signalée sur la Côte-Nord, à La Romaine.

Belgique — l'islamisme au quotidien à Bruxelles, rongée par le trafic de drogues et la violence

La Libre Belgique indique en outre que Bruxelles (et plus particulièrement les communes riches de leur diversité religieuse ou ethnique dont le tristement célèbre Molenbeek) est gangrenée par le trafic de drogues et la violence.

Les trafics de stupéfiants engendrent de plus en plus de tensions, notamment avec des armes. Ce qui se passe dans « l’axe Rotterdam-Anvers-Bruxelles » déborde désormais dans la capitale. Les bourgmestres bruxellois sont inquiets et réclament plus de moyens et plus de collaboration avec la police judiciaire. Sauf que la police fédérale souffre aussi du manque de moyens.

[…] Il est de moins en moins rare d’entendre un coup de feu retentir dans les rues de la capitale. Depuis septembre 2021, une dizaine de tirs ont ainsi été signalés aux polices bruxelloises. Seul un cas s’est soldé par la mort d’une personne, celle de Dion. Les autres coups de feu seraient des techniques d’intimidation dans des règlements de comptes entre trafiquants de stupéfiants.

Et il n’est plus seulement question de drogues douces comme le cannabis. Des quantités importantes de cocaïne, d’héroïne et même de crack circulent désormais dans la capitale. Pour véhiculer ces cargaisons qui valent parfois des millions, les revendeurs n’hésitent plus à se promener armés. Et à se montrer violents pour protéger leurs biens, car les sommes en jeu sont toujours plus conséquentes. En 2019 par exemple, près de 250 000 euros avaient été saisis dans la zone de police de Bruxelles-Ouest (qui couvre les communes Molenbeek, Koekelberg, Jette, Ganshoren et Berchem-Sainte-Agathe). En 2020, la somme saisie dépassait les 3 millions d’euros.

[…]

Les bourgmestres sont dépassés…

Car le dossier a pris une ampleur politique. Les bourgmestres de la capitale se disent même lassés par la situation. Ils réclament au fédéral plus de moyens pour lutter contre les trafics de drogues et les nuisances liées à cette criminalité. « Une certaine presse a tendance à pointer un peu systématiquement Molenbeek, explique Catherine Moureaux (PS, parti socialiste), bourgmestre de Molenbeek. Mais les trafics de stupéfiants se sont très largement développés ces derniers mois partout à Bruxelles. Les 19 communes [de Bruxelles] sont impactées, les 19 bourgmestres sont préoccupés. Et nous partageons tous le même constat : Bruxelles est polluée par les stupéfiants dont les conséquences, directes et indirectes, sont nocives pour l’ensemble de la population qui mérite de vivre dans un climat plus apaisé. » […] Si une véritable « guerre contre la drogue » semble déclarée, les policiers seraient toutefois de plus en plus démunis, faute de moyens. « À l’heure actuelle, il ne reste plus, à Molenbeek, que 50 % des effectifs qui avaient été dégagés pour le plan Canal. Pour le dire autrement, notre police manque tellement de moyens que nous n’avons pas toujours les capacités de répondre aux demandes de base de la population. Comment pouvons-nous donc faire face à ce fléau qui prend de l’ampleur ? J’avais sollicité le ministre de l’Intérieur précédent, Pieter De Crem. J’ai à nouveau sollicité l’aide de Mme Verlinden, l’actuelle ministre responsable de la sécurité. J’ai fait part de ce problème en conférence des bourgmestres. Il faut agir au plus vite, tout le monde le constate, mais que fait le fédéral ? Pas grand-chose », regrette Catherine Moureaux.

La bourgmestre de Molenbeek demandera à la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V, démocrate chrétien flamand), un renfort de 200 policiers pour la zone de police Bruxelles-Ouest. « La population ne mérite pas de subir toutes ces nuisances. Il y a un travail de prévention à accentuer, mais il faut également de la répression pour lutter contre ce phénomène. Il faut plus de moyens, plus de collaborations. Il y a urgence. »

Dépénalisation

Au préalable, le maïeur [le maire] de Bruxelles souhaite un débat plus décomplexé sur la dépénalisation des drogues douces. « Au PS, on est prêts et on ose en parler. Pour d’autres, il y a visiblement un tabou sur la question, mais c’est ridicule. On sait que la loi de 1921 sur l’usage et la consommation des drogues est obsolète, que nous devons évoluer avec la société. Et cela doit passer par un débat sur la dépénalisation des drogues douces. Ce qui permettra de laisser nos policiers traquer des cas plus graves encore. Car il y a de la cocaïne qui circule à Bruxelles. Et d’autres drogues dures. »

Philippe Close estime qu’il faut donc s’y attaquer en priorité. Il plaide également pour qu’une approche sociosanitaire soit adoptée en marge d’une action plus répressive de la justice.

« Police et justice doivent cibler les grands trafiquants, mais nous ne devons pas laisser de côté les toxicomanes. L’ouverture d’une salle de consommation à moindre risque s’inscrit dans cette dynamique. Et il en faut d’autres. Quant au répressif, je souhaite véritablement que nous travaillions davantage avec la police judiciaire fédérale (PJF). L’axe Rotterdam-Anvers-Bruxelles commence à déborder dans la capitale. Et personne ne veut voir la situation empirer et assister à des scènes qui existent déjà à Anvers où des grenades sont lancées pour intimider les bandes ennemies. Il faut tout faire pour éviter cela à Bruxelles. Le gouvernement fédéral doit prendre la mesure du problème. Il est de taille. Et il faut agir maintenant, pas dans six mois. Sinon les réseaux de trafiquants, eux, auront tout le temps de se réorganiser. Il y a véritablement urgence. »

 

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Bruxelles (ville où plus de 90 % de la population connaît le français) — Fonctionnaire de l’Union européenne : « Le français est une langue de merde qui doit disparaître »

Après recul sur cours en français au cégep anglo, la CAQ veut renforcer l'anglais à l'école franco

Après son recul sur l’imposition de cours EN français dans les cégeps anglophones, le gouvernement « nationaliste » (ne pas rire) de la CAQ agit en faveur de l’anglais au primaire.

Le gouvernement Legault jette les bases d’un programme d’anglais enrichi en langue seconde qu’il souhaite offrir de façon optionnelle en 6e année du primaire.

À l’heure actuelle, plus de quatre élèves sur cinq au primaire (83 %) suivent le programme de base d’anglais langue seconde, qui ne prévoit pas de nombre minimal d’heures obligatoires. Il revient à chaque conseil d’établissement d’école de prendre une décision à cet égard.

L’anglais langue seconde se retrouve donc en concurrence avec d’autres matières comme l’éducation physique, les arts plastiques ou la musique, de sorte que l’offre de cours d’anglais peut varier de 30 minutes à 120 minutes hebdomadaires selon les écoles. [Nous trouvons cette liberté des plus louables : il n’y a pas que l’anglais au Québec, mais bien d’autres matières intéressantes et enrichissantes.]

Ces dernières années, des conseils d’établissement ont décidé par endroits d’offrir des programmes d’anglais intensifs. Selon les données préliminaires du ministère de l’Éducation, en 2021-2022, 2115 élèves de 5e année (2,3 % de tous les élèves de ce niveau au Québec) et 15 576 élèves de 6e année (16,9 % du total) font donc en accéléré leurs autres matières pour consacrer l’autre moitié d’année au seul apprentissage de l’anglais comme langue seconde.

And to speak English… le plus tôt possible si vous êtes francophone au Québec. François Legault a ainsi parlé de renforcer les programmes d’anglais intensif quand il présentait la loi 101 renforcée…

Depuis quelques années, des écoles primaires, qui avaient de plus en plus de pression en ce sens des parents, ont commencé à offrir une troisième voie, soit celle de l’anglais enrichi.

Selon les sources de la Presse de Montréal, c’est notamment pour mettre de l’ordre et de l’uniformité dans cette nouvelle offre un peu anarchique et sans balises que le gouvernement Legault entend mettre en place un vrai programme enrichi d’anglais langue seconde pour ceux qui en bénéficieront.

Les travaux en cours visent aussi à s’assurer que les cours d’anglais langue seconde enrichis qui sont offerts soient réellement d’un niveau supérieur pour que ceux qui les suivent soient aptes, ensuite, à s’inscrire aux cours enrichis d’anglais au secondaire et qu’une continuité soit ainsi assurée.

L’idée est ici de proposer, mais non d’imposer. (En 2011, le Premier ministre Jean Charest avait annoncé que, dans un horizon de cinq ans, tous les élèves de 6e année des écoles francophones du Québec bénéficieraient d’un programme intensif d’anglais langue seconde, politique qui avait été ensuite abandonnée.)

Pénurie de professeurs d’anglais

L’un des obstacles à un nombre accru d’heures d’anglais à l’école — qu’il s’agisse des programmes de base, enrichis ou intensifs —, c’est le manque d’enseignants.

Connaissance du français lacunaire

Entretemps, les connaissances en français des élèves québécois sont lacunaires comme le révèlent plusieurs indicateurs. Voir, notamment, Plus du quart des étudiants au cégep échoue en orthographe. La CAQ ne propose pas d’améliorer la connaissance du français, Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l’anglais intensif de manière « brutale » et Québec — « On diplôme des analphabètes fonctionnels au secondaire ».

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Cours de français obligatoires dans les cégeps anglophones : Jolin-Barrette recule (encore) 

Pourquoi l’anglais intensif uniquement pour les francophones, partout ? [plutôt que du français intensif pour les anglophones au Québec ?]

L’enseignement intensif de l’anglais au primaire financé à coup de dizaines de millions de dollars par Ottawa 

Impossible de se faire servir en français au centre de Montréal 

L’anglais est en train de devenir la langue de convergence entre les élèves de certaines écoles montréalaises  

Montréal : 52 % des diplômes de cégep sont de cégeps anglophones 

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Sombre diagnostic sur la maîtrise du français au cégep francophone..

Non, ça ne parle pas français dans les cégeps anglophones

« Paix linguistique » : 46 % des allophones qui étudient en anglais au Québec travaillent ensuite en anglais 

Québec — Plus de 35 % des élèves des cégeps anglophones incapables de suivre des cours en français 

« Nous courons vers l’assimilation », disent des profs en faveur de la loi 101 au cégep 

Québec — la 6e année bilingue pas imposée aux anglophones, mais bien aux francophones et 

aux immigrants que l’on prétend franciser

L’ADQ pour que l’État impose plus d’anglais dès la première année du primaire, qu’en dit un linguiste ?

Mythe : « seuls les enfants peuvent apprendre de nouvelles langues avec un haut degré de maîtrise »

Lent déclin du français à Montréal et sa banlieue

Devant le tribunal, Facebook admet que les « vérifications des faits » ne sont qu’« opinions »

Le journaliste John Stossel poursuit Facebook après que des « vérificateurs des faits » de Facebook ont qualifié les informations sur le changement climatique que Stossel a publiées de « fausses et trompeuses ».

Dans sa réponse à la plainte en diffamation de Stossel, Facebook répond à la page 2, ligne 8 du document judiciaire (téléchargez-le) que Facebook ne peut pas être poursuivi pour diffamation (à savoir une affirmation fausse, malicieuse et préjudiciable) parce que ses « vérifications des faits » ne sont que de simples opinions plutôt que des affirmations factuelles.

Les opinions ne peuvent faire l’objet de poursuites en diffamation alors que les fausses affirmations factuelles (préjudiciables et malicieuses) le peuvent. Le document déposé par Facebook affirme :

« Les étiquettes [apposées par les vérificateurs] en elles-mêmes ne sont ni fausses ni diffamatoires ; au contraire, elles constituent une forme d’opinion protégée. »

Ainsi, devant un tribunal, dans un dossier juridique, Facebook admet que ses « vérifications des faits » ne sont pas du tout des « vérifications des faits », mais simplement des « affirmations d’opinion ».

Ces « vérifications des faits » ont pourtant un poids décisif et semblent bien orientées : elles reflètent les préférences idéologiques des « vérificateur » qui opinent sur les sujets qui leur déplaisent.