jeudi 11 février 2021

Zemmour et le néo-puritanisme féministe

« Le féminisme est devenu une telle force idéologique dans la société ! Quand on ose émettre des réserves sur l’idéologique féministe, on est considéré comme un moins que rien, comme un quasi-nazi. »

 Zemmour voit un même renversement actuellement : le premier féminisme fut libertin, il est devenu puritain. « C’est typique de notre époque, le puritanisme passe par la jeunesse […] La différence est que le puritanisme ne repasse pas par la case catholicisme et vertu, mais par la case féminisme ». La nouvelle de Maupassant (grand-mère libertine jeune sous Louis XV, petite-fille puritaine du XIXe siècle) est ici : Les Conseils d’une grand-mère.

Christopher Lasch l’avait annoncé. Il y a deux temps au féminisme : 1) Un premier temps libertaire où il s’allie aux libertins, aux hommes, pour démolir la morale catholique et ce que ce féminisme appelle la morale patriarcale. 2) Ensuite, il y a un second temps du féminisme où les hommes ne sont plus des alliés, mais des ennemis. C’est la libido masculine qui est mise en accusation : brutale, irrespectueuse de la femme.

« Au XVIIIe siècle, Casanova est un conservateur : il défend la famille et le roi. Il est antirévolutionnaire. Il n’y a pas, contrairement à ce que croient nos féministes d’aujourd’hui, il n’y a pas de contradiction entre le patriarcat et le libertin. On peut être en famille un patriarche et au-dehors un libertin. »

« Aujourd’hui, on est dans une contradiction terrible. […] L’homme de pouvoir est identifié au séducteur (de Henri IV à Chirac). Et quand il ne l’est pas, comme sous Louis XIII, les contemporains se disent, mais ce n’est pas un roi. C’est l’inverse d’aujourd’hui. […] Aujourd’hui, au contraire, il est diabolisé. L’homme de pouvoir. […] Parce qu’on estime que c’est contraire à la dignité des femmes. DSK c’est ça. C’est un basculement, en France, en tous cas. […] On interdit aux présidentiables d’avoir des maîtresses depuis 30 ans. »

« Comme d’habitude la technique et le droit viennent renforcer ce basculement idéologique. Je m’explique. Le droit d’abord. On invente des concepts juridiques pour renforcer ce néo-puritanisme. Par exemple, la notion d’emprise dont on fait grand cas aujourd’hui, qui est un concept d’un flou inouï. Ce n’est pas du droit. C’est de la psychologie. L’emprise existe, mais ce n’est pas un concept juridique. Cela n’a rien de fiable. C’est flou. Et “être sous emprise” dans toute la littérature française depuis des siècles, cela s’appelle être amoureux. Aujourd’hui on appelle cela être sous emprise. Donc un consentement n’est plus un consentement, on peut toujours rétracter un consentement puisqu’on dira qu’on était sous emprise. Il n’y a plus de règles. Tout est possible. Tout le monde peut donc être accusé de n’importe quoi par n’importe qui. Ce néo-puritanisme est pire que celui du XIXe siècle. » Surtout pour les hommes. « Et la deuxième chose c’est la technique. C’est-à-dire les fameux réseaux sociaux. Mais j’insiste, je ne pense pas que les réseaux sociaux soient à l’origine de cela. » Ils sont une opportune caisse de résonance.

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