mercredi 24 octobre 2018

Débat très houleux autour de l'immigration, de l'éducation et des banlieues immigrées

Débat très houleux autour de l’immigration, de l’éducation et des banlieues immigrées en France (pardon les zones à éducation prioritaire). Avec Laurent Obertone et Jean-Paul Brighelli.

Gérard Leclerc, amusant quand il dit que les choses s’améliorent parfois, par exemple les langues étrangères. Il veut dire meilleur dans une seule langue étrangère : l'anglais, car on se plaint en Alsace que les jeunes sont moins bons en allemand. Feu François-Georges Dreyfus, professeur d'histoire et de science politique à l'université de Strasbourg, se plaignait ainsi qu’il ne trouvait plus d’étudiants capables de lire des archives écrites en allemand, à Strasbourg donc, à quelques encablures de l'Allemagne. Jean-Paul Brighelli nuance ce relativisme optimisme : en réalité de nombreux élèves aujourd’hui sont mauvais en anglais, comme ils sont mauvais en français et parce qu’ils sont mauvais en français [et en grammaire], ce qui ne leur permet pas un accès à la langue étrangère dans le cadre de la classe. [Voir L’ADQ pour que l’État impose plus d’anglais dès la première année du primaire, qu’en dit un linguiste ?]

Jean-Paul Brighelli évoque aussi de la dévaluation des diplômes [études nettement plus longues sans hausse du niveau].

Discussion également sur la violence contre les professeurs (professeur braquée avec une arme par un élève, élèves qui déshabillent une professeur en classe...)

Le nouveau ministre de l'Éducation du Québec : une vision étriquée face au choix des parents

La CAQ (Coalition pour l’avenir du Québec) a remporté les élections et le Premier ministre a désigné Jean-François Roberge, un ancien enseignant, à la barre de ce ministère.

M. Roberge est un fervent partisan du controversé programme d’Éthique et de culture religieuse. En 2012, il s’est levé en congrès de la CAQ pour défendre cette créature, il fut à l’époque mis en minorité par les militants de la CAQ qui votèrent pour abolir le cours ECR au primaire.

Sur le plan de l’instruction à domicile qui connaît un succès croissant au Québec (en partie à cause de l’interdiction gouvernementale d’écoles religieuses décrétées illégales), on peut se faire une idée de ce que pense le nouveau ministre à la lumière de ses interventions au cours des débats qui se sont déroulé l’automne passé autour du projet de loi 144. Entre autres choses, il a présenté certains amendements proposant que l’enfant instruit à la maison doive être soumis au programme complet du ministère ainsi qu’aux examens ministériels. Réduisant la liberté de choix pédagogiques des parents à une peau de chagrin pour centraliser de plus en plus de pouvoir aux mains des bureaucrates.

M. Roberge a également proposé que la Direction pour la protection de la jeunesse (DPJ) puisse sévir contre les parents rétifs au Monopole de l’Éducation du Québec. Selon M. Roberge en décembre 2016, il faut qu’au Québec, le droit à l’éducation soit traité « sur le même pied que le droit à un toit, le droit d’être vêtu, le droit d’être nourri, le droit d’avoir des soins de santé ». Nous sommes d’accord avec M. Roberge quant au devoir d’éduquer ses enfants, le problème c’est qui décide du type de l’éducation de ses propres enfants ? Les parents ont-ils encore leur mot à dire ou le gouvernement sera-t-il juge et partie, et même seul juge et partie ? Les parents ont-ils encore le droit à ne pas suivre le programme étatique unique ? Rappelons que si les enfants ont le droit à avoir un toit, d’être vêtu et d’être nourri on ne sache pas que l’État impose un modèle unique de maison, des uniformes et un seulement type d’alimentation aux parents (« le programme d’éducation du Québec ») sous peine de visites de la DPJ. L'analogie de M. Roberge est donc boiteuse. Selon M. Roberge, il existe « un manque d’encadrement pour les jeunes qui font l’école à la maison » (J.-F. Roberge, 7/XII/2016). Les études ne prouvent pas que des contrôles plus tatillons assurent de meilleurs résultats scolaires pourtant...

C’est bien simple, ne pas suivre le programme d’éducation du Québec serait de la négligence pour l’instituteur Roberge, ce serait le nec plus ultra. Souhait du député J.-F. Roberge : « la DPJ intervient seulement si un jeune est victime de négligence, et, malheureusement, une scolarisation qui ne respecte pas le programme, qui ne mène pas à un diplôme, ce n’est pas considéré comme de la négligence. » (7/XII/2016) Espérons que M. Roberge voulait dire qui ne respecte pas le programme québécois ou un programme équivalent ou supérieur...

En général, M. Roberge survalorise l’action des professionnels embauchés par l’État et de la mise à l’écart des parents, comme l’implantation de la prématernelle à quatre ans. Des mesures inspirées du système ontarien, et « supportées par la science », selon lui. Sans doute fait-il référence à la partie des études du National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) soulignant l’augmentation du vocabulaire chez les enfants scolarisés tôt, mais il évite de mentionner que, selon les mêmes études, cet avantage académique en bas âge s’estompe dès la fin du primaire, et s’accompagne de problèmes de comportement qui, eux, perdurent.


Voir aussi

Un État tatillon en éducation est-ce mieux ?

La CAQ vote pour l’abolition du programme ECR au primaire, M. J.-F. s’y oppose et est mis en minorité

Étude sur l’instruction à domicile au Canada

Du décrochage parental et de l’importance des parents dans la réussite scolaire de leurs enfants

Les garçons éduqués dans le cadre d’une famille traditionnelle ont de meilleurs résultats scolaires

Selon l’étude intitulée L’Ennui (ou les difficultés) avec les garçons, basée sur des données détaillées sur près de 20 000 enfants américains pendant plus d’une décennie, n’a pas découvert de preuve décisive que l’échec croissant des garçons à l’école trouvait son origine dans des facteurs liés à l’école.


France — malgré des moyens très importants, constat d’échec des politiques d’éducation prioritaires

Dans un rapport publié mercredi 17 octobre, la Cour des comptes française juge sévèrement la politique d’éducation prioritaire.

Les politiques d’éducation prioritaire mise en place par les gouvernements français ne parviennent pas à accomplir leur mission première, qui est de réduire les inégalités de départ dans la réussite scolaire des enfants. Dans un rapport publié mercredi 17 octobre, la Cour des comptes dresse un bilan négatif de cette politique de « différenciation » des moyens (comprendre nettement plus de moyens pour les banlieues immigrées), apparue en 1981 avec les « zones d’éducation prioritaire » (ZEP).


La conclusion est sans appel : l’écart de résultat au diplôme national du brevet entre un enfant scolarisé dans un collège relevant du réseau d’éducation prioritaire (REP) et un enfant d’un collège favorisé reste situé entre 20 et 30 % en français et en mathématiques alors que l’objectif est de « limiter à 10 % ces écarts de niveau ».

La Cour affirme que les dispositifs prioritaires auraient permis de les stabiliser et conjecture que la situation serait probablement plus préoccupante encore s’ils n’avaient pas existé. Mais à l’entrée en 6e (11 ans), les écarts sont déjà acquis. La Cour affirme que ces dispositifs ne sont pas pensés pour remédier à une ségrégation sociospatiale aussi forte qu’elle ne l’est aujourd’hui, à laquelle se greffe une ségrégation scolaire sans précédent soit l’évitement des établissements REP et REP+ par les parents plus nantis : aucun n’enverrait ses enfants dans ces établissements très mal considérés.

Pour Pierre Duriot, enseignant du primaire, qui écrit dans Atlantico : « Doit-on nécessairement mettre cela sur le dos des politiques d’éducation prioritaire qui sont inefficaces ou observe-t-on aujourd’hui une forme de refus des aides que l’État propose ? Tout cela repose sur des mensonges et sur une dialectique, répétés en boucle depuis des années, sur tout ce qui touche aux zones d’éducation prioritaires. Ce sont des zones “d’exclusion et de pauvreté” : pas du tout. Ce sont des zones fort bien desservies par les transports en commun, les voies de communication, les ondes de toutes sortes. Y sont installés de nombreux commerces et services et par exemple, le PIB de la Seine–Saint-Denis est au quinzième rang national, même si le revenu net par habitant y est effectivement faible. Ces zones sont avant tout des zones à caractère ethnique, communautarisées et sous les coupes d’un islam plus ou moins radical et des gangs liés à la drogue, au banditisme ou à la prostitution. Gérard Collomb, lors de son départ du Ministère de l’Intérieur, a été très clair sur ce sujet. “La délinquance est liée à la pauvreté” : c’est encore faux. Si tel était le cas, la Creuse, la Nièvre ou la Lozère, les départements les plus pauvres, seraient des coupe-gorges. La délinquance est liée à la présence d’argent, en particulier d’argent sale, on ne vole rien chez les pauvres. Également, à la concentration d’une population fort connue, majoritaire dans ces quartiers, où l’on constate que les services de l’État, policiers, pompiers, ne se rendent plus qu’en force et avec gilets pare-balles. Mais le sujet doit être évoqué à demi-mot, alors même qu’il crève les yeux. “Les désordres sont le fait d’une minorité” : encore faux. Si tel était le cas, le problème serait réglé depuis longtemps. Non, sur ces zones, sur le sujet de l’islam des quartiers, le gouvernement dispose de statistiques certes peu connues, mais fiables. Depuis un audit sur la réussite au bac des jeunes hommes issus de l’immigration, on sait que les Asiatiques font bien mieux que la population générale, à 80 % d’une génération, contre 55/60 % pour la population ordinaire, mais autour de 30 % pour les Maghrébins et les Turcs. On sait aussi qu’une bonne soixantaine de pour cent des musulmans considèrent leurs préceptes culturels et religieux comme plus importants que ceux de la République. On a des expériences désastreuses comme le lycée Gallieni de Toulouse. Plus loin dans le temps, on a eu Creil et ses foulards, on a eu l’IUT de Saint-Denis. On connaît les phénomènes de harcèlement au voile et ainsi de suite. Autant de signes qui sont des indicateurs et dont on aurait dû tenir compte et avec lesquels on n’a rien fait. Il est donc fort logique qu’on ne puisse résoudre, avec de l’argent, un problème dont on est incapable de poser correctement l’énoncé. »

Pour Barbara Lefebvre, professeur dans le secondaire et coauteur avec Georges Bensoussan de Les Territoires perdus de la République et d’Une France soumise : « . Des analyses sur l’inefficacité des dispositifs de l’éducation prioritaire — inventée par la gauche mitterrandienne — on en a déjà lu. La dernière en date venait le Conseil national d’évaluation du système scolaire que M. Blanquer voudrait hélas, paraît-il, supprimer. En 2016, cette autorité indépendante a proposé une bonne analyse-bilan de cette politique de discrimination positive : en dépit de réussites locales, le Cnesco observait une mise en œuvre à l’échelle nationale insuffisante qui n’a donné aucun résultat tangible pour réduire les inégalités sociales ce qui était l’objectif annoncé par cette politique dès 1981. Le seul problème dans l’analyse du Cnesco c’est qu’il s’arrête au milieu du guet en se félicitant que l’éducation prioritaire a permis de poser un diagnostic. Tant d’argent dépensé pendant trente ans pour constater qu’il y a des inégalités scolaires qui recouvrent peu ou prou les inégalités socio-économiques ; “tout ça pour ça ?” serait-on tenté de dire. »

Mme Lefebvre poursuit : « La crise est générale, je l’ai constatée dans tous les établissements que j’ai fréquentés, ZEP ou non. C’est avant toute chose une crise de sens : les finalités du système éducatif ne font pas l’objet d’un vrai consensus. Pour toutes nos élites dirigeantes, depuis au moins trois décennies, l’école n’a plus au fond qu’une mission utilitaire : elle doit être efficace pour former des actifs adaptés à la loi du Marché mondialisé. Le gouvernement actuel l’assume au moins plus franchement que ses prédécesseurs qui ne le disaient pas publiquement, mais laissèrent l’école de la République aux mains des [gestionnaires publics], qui ne [sont] guère plus humains que [les gestionnaires] du privé. »

Pourtant, pour Mme Lefebvre et M. Brighelli (voir vidéo ci-dessous), on ne peut que constater la baisse du niveau culturel général, et une fois encore cela n’épargne aucune catégorie sociale. Il n’est qu’à observer le développement des écoles hors contrat loin d’être toutes animées par des motivations religieuses : les parents y cherchent une ambition culturelle. L’échec de l’école utilitariste que nous subissons depuis quarante ans est général, il est simplement plus flagrant en zone d’éducation prioritaire parce que des phénomènes de contre-sociétés avec des codes culturels venus d’ailleurs ont surgi depuis deux décennies environ. Elles sont venues occuper le vide laissé par l’abandon d’une politique d’intégration voire d’assimilation qui était, historiquement en France, l’œuvre de l’école puis de l’armée avec le service militaire — le vrai pas le Service universel civique d’un mois dans une association ou une ONG que nous promet le gouvernement…

La montée des revendications identitaires ou la culture de l’échec expliqueraient également en partie cet échec de l’école publique dans les banlieues immigrées. Pour Pierre Duriot, « On sait que l’envie de l’élève est le principal moteur de l’apprentissage. On sait également que le projet des parents pour leur enfant, leur adhésion à l’école et à la réussite scolaire conditionnent les dispositions et la réussite de l’élève. C’est tout cela qui est en panne. Pour bon nombre de musulmans de ces quartiers, l’environnement doit s’adapter à la culture majoritaire, la leur. Cette posture justement, pousse à revendiquer dans les cantines, les piscines, les lieux de culture, les entreprises, mais aussi l’école. » Il n’y a aucune volonté de se plier au projet éducatif d’une culture vue comme étrangère, parfois même « mécréante ».


Débat très houleux autour de l'immigration, de l'éducation et des banlieues immigrées



Québec — Clinique de changement de sexe débordée (épidémie psychologique sociale ?)

La seule clinique au Canada à faire des opérations de changement de sexe est débordée et doit agrandir de 30 % sa capacité d’accueil à Montréal en raison d’un nombre record de demandes chez les personnes qui se disent transgenres..

«On est un peu surpris par l’augmentation de la demande et on travaille fort pour être capables de les soutenir et de les aider, car ce sont des chirurgies complexes», explique la directrice générale du Centre métropolitain de chirurgie, Mélanie Dubois.

Le ministère de la Santé a dénombré l’an dernier un nombre inégalé de nouveaux patients. Ce sont 178 personnes qui ont entamé une «réassignation sexuelle», selon des chiffres obtenus par «Le Journal de Montréal».


Jeunes et accompagnés

«Les patients vont venir de plus en plus jeunes, avec leurs parents qui les soutiennent, mais il y a sept ans, on ne les voyait pas, les plus jeunes, ou ils venaient seuls, pas accompagnés et sans soutien», dit-elle.

Selon elle, il y a une plus grande ouverture d’esprit en 2017 par rapport aux changements de sexe. Et puis, les progrès technologiques rendent aussi les chirurgies de réassignation sexuelle moins effrayantes.

« L’ouverture d’esprit » des parents d’enfants qui se disent transgenres, la sexologue et psychothérapeute Camille Chamberland la remarque aussi.

«Il y a tout un mouvement de visibilité, donc les jeunes peuvent nommer plus rapidement leur questionnement», dit-elle.

Dans son bureau, les jeunes trans viennent aussi avec leurs parents. Mme Chamberland voit aussi des parents seuls qui s’interrogent sur le comportement de leur enfant au primaire, par exemple.

Pour sa part, le président d’Aide aux trans Québec (ATQ), Julien Leroux-Richardson, croit aussi qu’il y a moins de craintes qu’avant à obtenir des soins médicaux et même à s’afficher publiquement. Des psychologues cliniciens comme le professeur Jordan Peterson pensent que « Nous sommes en pleine épidémie psychologique. Cela se produit régulièrement. L’hystérie freudienne était une épidémie psychologique ; aujourd’hui on ne rencontre plus que très rarement des hystériques freudiens. Le trouble de la personnalité multiple est un bon exemple ; vous n’en voyez plus aujourd’hui.»

Selon l’ATQ, 70 % des personnes trans ont déjà pensé au suicide et entre 33 % ont fait une tentative.


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