Ce qui est frappant et inattendu, c'est que le déclin de la fécondité s'accélère. Le rythme de la baisse mondiale a doublé entre les années 2000 et 2010, puis a encore doublé au cours de cette décennie, chutant en moyenne de près de 2 % par an. Dans de nombreux endroits, le taux de fécondité diminue beaucoup plus rapidement. Des niveaux qui auraient autrefois été inimaginables deviennent monnaie courante. La Corée du Sud affiche un taux de fécondité total inférieur à 1 depuis sept ans. Si cette tendance se maintient, sa population diminuera de plus de moitié en l'espace d'une seule génération.
De nombreux pays ont déjoué les prévisions des démographes, à l'instar de la Turquie. L'ONU pensait que les femmes thaïlandaises enregistreraient un taux de fécondité total de 1,2 en 2024. Le chiffre réel n'était que de 1. En Colombie, ils s'attendaient à un indice de fécondité de 1,63 et ne voyaient que 2,5 % de chances qu'il soit inférieur à 1,4. Mais l'agence nationale des statistiques estime que la Colombie est déjà passée sous ce seuil, avec 1,2 naissance par femme en 2023. Jesús Fernández-Villaverde, économiste à l'université de Pennsylvanie, pense que le taux de fécondité total de la Colombie pourrait avoir chuté à 1,06 en 2024. Moins de 2 millions de bébés sont nés en Égypte l'année dernière, un seuil qui ne devait pas être franchi avant 2100.
Seul un tiers environ de la population mondiale vit dans des pays où la fécondité est suffisamment élevée pour maintenir la croissance démographique, et même dans ces pays, les taux diminuent rapidement. L'Afrique produit certes encore beaucoup plus de nourrissons que la norme mondiale, mais elle ne fait pas exception à la règle d'un déclin plus rapide que prévu. Tout cela signifie que la population mondiale devrait atteindre son pic beaucoup plus tôt que ne le prévoyaient les experts, et à un niveau beaucoup plus bas. Au lieu d'atteindre 10,3 milliards d'individus en 2084, comme le prévoit actuellement l'ONU, elle pourrait cesser de croître dans les années 2050 et ne jamais dépasser les 9 milliards. À ce moment-là, la population mondiale commencera à diminuer, ce qui ne s'est pas produit depuis le XIVe siècle, lorsque la peste noire a décimé près d'un cinquième de l'humanité.
Un pic démographique inférieur aux prévisions et un déclin plus imminent ont des implications considérables pour l'humanité. Il ne s'agit pas simplement d'une question de planification, même si la Banque mondiale, le FMI et de nombreux gouvernements s'appuient sur les statistiques de l'ONU pour cela. L'économie mondiale pourrait avoir du mal à faire face à une contraction démographique soutenue, même si les prophètes de malheur exagèrent probablement. L'équilibre international des pouvoirs, l'environnement, les structures sociales et politiques : tout cela risque d'être radicalement remodelé.
Carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement.
mercredi 17 septembre 2025
Les prévisions démographiques trop optimistes de l'ONU
Brève : mise à jour de l'indice de fécondité en Israël pour 2024 et (1T2025)
En Israël, le taux de fécondité pour 2024 s'est élevé à 2,87 enfants/femme en Israël alors que cet indice en 2024 était de
- 1,33 au Québec,
- 1,24 au Canada,
- 1,62 en France,
- 1,29 en Suisse et
- 1,44 en Belgique.
L'indice synthétique de fécondité (nombre de naissances par femme) des femmes juives laïques israéliennes a eu tendance à augmenter au cours des 25 dernières années.
Indice de fécondité (enfants/femme) par religion 1er trimestre 2025 (entre parenthèses indice de l'année 2024) :
- Juifs 3,04 (3,06)
- Musulmans 2,62 (2,76)
- Chrétiens 1,57 (1,58)
- Druzes 1,69 (1,66)
- Non classés par religion 1,13 (1,13)
Selon Yoram Ettinger, la croissance unique du taux de fécondité juif en Israël est attribuable à l’optimisme, au patriotisme, à l’attachement aux racines juives, à la solidarité communautaire, à une mentalité de pionnier et à une diminution du nombre d’avortements (34 % depuis 1990).
Le Kazakhstan et Israël ont un indice synthétique de fécondité similaire, mais les moyens d'y parvenir sont différents. Au Kazakhstan, beaucoup de gens ont 3, 4 ou 5 enfants, mais rares sont ceux qui en ont plus de 5. En raison des Haredim (les ultra-orthodoxes), Israël compte une forte proportion de familles très nombreuses. 2,4 % des enfants sont le 9e enfants ou plus de leurs parents, contre 0,1 % au Kazakhstan.
Voir
Québec — les naissances des francophones s’affaissent, celles des anglophones sont stables
Natalité au plus bas — La Presse de Montréal s'étonne des femmes tradis qui font des enfants dans une société « laïque » [les valeurs québécoises !]
Québec — les naissances des francophones s’affaissent, celles des anglophones sont stables
Alors que l'anglais comme seule langue d'usage demeure stable, voire augmente légèrement, le nombre de naissances des francophones s’affaisse rapidement ces dernières années.

