lundi 30 juin 2025

Attaque de colons sionistes contre un village chrétien palestinien (Taybeh/Tayibé)

Témoignage du Père Bachar sur l’attaque de Tayibé.

Le Père Bachar, prêtre de Tayibé en Cisjordanie, témoigne des violences perpétrées par des colons israéliens contre son village chrétien.


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Programme d’éducation à la sexualité à l’école : « Ça va élargir le fossé qu’il y a entre [...] parents et l’institution scolaire »

Le Conseil d’État rejette le recours de sept associations qui demandaient l’annulation du programme d’éducation sexuelle à l’école : « C’était couru d’avance », réagit estime Anne Coffinier, fondatrice de la Fondation Kairos-Institut de France.

Programme d’éducation à la sexualité à l’école : « Ça va élargir le fossé qu’il y a entre un nombre important de parents et l’institution scolaire », d'ajouter Mme Coffinier.


France — Remous autour du programme d’éducation sexuelle à l’école

Le Conseil d’état a rejeté le recours de sept associations, parmi lesquelles le Syndicat de la famille. Le texte entrera en application à la rentrée.

De nouvelles crispations autour du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) viennent de s’exprimer. Le 27 juin, le Conseil d’état a rejeté le recours déposé par sept associations conservatrices et 300 parents d’élèves pour demander l’annulation de ce programme, qui doit entrer en vigueur à la rentrée de septembre, de la maternelle au lycée, dans les établissements publics et privés sous contrat.

En février, le texte avait été adopté après de nombreuses tergiversations, sur fond d’opposition entre deux lignes irréconciliables : d’un côté, le camp « progressiste », emmené par les associations de défense des droits LGBT ou bien le planning familial, et soutenu par l’essentiel des syndicats enseignants, et de l’autre, le camp conservateur, incarné par le Syndicat de la famille (exmanif pour tous). Au coeur des débats : la question ultrasensible des prérogatives respectives de l’école et des parents, en matière d’éducation à la sexualité.

«Notre recours a été rejeté dans un grand moment de déni de réalité, y compris scientifique», réagit auprès du Figaro Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille, qui portait ce recours aux côtés des associations Juristes pour l’enfance, SOS Éducation, les Mamans Louves, Au coeur de l’humain, Enfance et compagnie, et Famille et Liberté. En mars, le Conseil d’état avait déjà rejeté le recours en référé porté par ces mêmes associations. Celles-ci faisaient valoir la « primauté éducative des parents » et le « principe de neutralité du service public ». La plus haute juridiction administrative avait estimé que ces éléments n’étaient pas de nature à caractériser l’urgence. Le 27 juin, elle a délibéré sur le fond.

Le programme Evars est « conforme à la volonté du Parlement », explique le Conseil d’état. Il relève d’abord que c’est le code de l’éducation qui, depuis la loi du 4 juillet 2001 sur L’IVG et la contraception, prévoit au moins trois séances d’information et d’éducation à la sexualité. « Le législateur a ainsi voulu que le service public de l’éducation forme les élèves au respect de l’égale dignité des êtres humains et à la lutte contre les discriminations et contribue à prévenir les atteintes à l’intégrité physique et psychique des personnes», observe-t-il. Il estime ensuite que le contenu du programme est « adapté à chaque niveau scolaire et reprend l’état de la science ou du droit ». À l’éducation à la «vie affective et relationnelle», prévue en maternelle et en élémentaire, s’ajoute ensuite l’« éducation sexuelle » à partir du collège. Les enseignements prévus pour « chaque niveau scolaire » s’appuient sur « des notions résultant de l’état de la science ou de l’état du droit », indique le Conseil d’état. Celles-ci «doivent être enseignées de manière neutre et objective, en veillant au respect de l’intimité des élèves, et sans les inciter à adopter un comportement donné », poursuit-il.

« Le Conseil d’état n’étaye pas ses assertions et s’en tient à des affirmations subjectives, qui vont parfois même jusqu’au déni des enjeux de fond et des débats idéologiques actuels » Le Syndicat de la famille

Enfin, le Conseil d’état rappelle que les établissements doivent «au minimum informer » les parents des objectifs de ces enseignements, et que l’éventuelle intervention d’associations extérieures doit être préparée avec des personnels de l’éducation nationale - professeurs ou infirmières scolaires et organisée en leur présence.

Une série d’arguments qui sont loin de convaincre les sept associations dépositaires du recours. Selon le Syndicat de la famille, le Conseil d’état « n’étaye pas ses assertions » et s’en tient à « des affirmations subjectives, qui vont parfois même jusqu’au déni des enjeux de fond et des débats idéologiques actuels ». Selon l’association, la haute juridiction se réfère à la seule introduction de présentation du programme et aux grands objectifs, sans aller voir dans le détail du texte qui définit les notions à aborder selon les âges. Elle regrette notamment que le Conseil d’état ne se soit pas attardé sur l’extrait selon lequel seront abordés en CP « les différents types de familles », notamment « hétéroparentale, homoparentale ».

«L’homoparentalité n’a évidemment rien d’anodin ni de neutre puisqu’elle prive sciemment des enfants de père ou de mère et puisqu’elle renvoie aux débats anthropologiques, éthiques et politiques sur la PMA sans père et la gestation pour autrui », explique l’association héritière de la Manif pour tous. Et pour les associations farouchement opposées à ce programme, certains points sont fondamentalement inacceptables.

« Exposer une distinction entre le sexe et le genre à partir de la classe de cinquième (…), c’est ouvrir auprès d’élèves qui approchent de l’adolescence des doutes vertigineux sur leur propre identité », défend le Syndicat de la famille, qui y voit une «atteinte à l’intégrité physique et psychique des personnes ». La mention, à plusieurs reprises dans le texte, de l’« identité de genre » (le fait de se sentir homme, femme, les deux ou ni l’un ni l’autre), peut « porter atteinte au respect de la liberté éducative des parents ». On se souvient qu’en novembre 2024, le député LR Alexandre Portier, alors ministre délégué aux côtés de l’éphémère ministre de l’éducation Anne Genetet, avait jeté un pavé dans la mare en affirmant qu’il «s’engagerait personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles ».

Après la chute du gouvernement Barnier, c’est l’actuelle ministre de l’éducation, Élisabeth Borne, qui était parvenue à faire adopter ce programme en février. Un texte annoncé par la Rue de Grenelle depuis juin 2023, qui avait fait l’objet de trois versions depuis mars 2024. C’est dire l’inflammabilité du sujet. Après avoir émis des réserves sur certains points, les associations familiales catholiques (AFC) ne se sont pas associées au recours qui vient d’être rejeté. Quant à l’enseignement catholique, il a déjà affirmé qu’il appliquerait ce programme. Son secrétaire général l’avait affirmé en avril, lors de son audition devant la commission d’enquête sur le contrôle des établissements scolaires par l’état, lancée dans la foulée de l’affaire Bétharram.

Source : Le Figaro

Pourquoi les Français font moins d’enfants qu’ils n’en voudraient

Alors que 70 % des moins de 35 ans déclarent vouloir devenir parents, de multiples freins les dissuadent de fonder une famille.

La France a beau être un pays qui comptera bientôt plus d’enterrements que de naissances, le désir d’enfants n’y faiblit pas. En contradiction avec les chiffres moroses de la démographie, 70% des Français de moins de 35 ans qui n’ont pas d’enfant disent souhaiter devenir parents, dans une enquête de la Fondapol, « Le défi de la natalité » (1) menée en collaboration avec la Fondazione Magna Carta pour l’Italie. Ce pourcentage continue de grimper chez les jeunes de cette tranche d’âge qui sont déjà parents. La famille avec un enfant unique ne s’est pas imposée comme modèle puisque 75% d’entre eux expriment le souhait d’avoir encore un ou plusieurs autres bébés.

Si la parentalité continue de faire rêver la jeunesse, leurs projets de famille sont cependant revus à la baisse au fil du temps. Ainsi, seulement 42% des 3549 ans sans enfant souhaitent en avoir. Et un quart des parents de ces âges espèrent en avoir d’autres.

Depuis plus de dix ans, le chiffre annuel des naissances ne cesse de dégringoler en France : 663 000 bébés ont vu le jour en 2024, soit 21,5 % de moins qu’en 2010. Contredisant l’engagement martial d’Emmanuel Macron d’un « réarmement démographique », les bulletins mensuels de l’Insee se suivent pour annoncer toujours moins de bébés. Le dernier en date relaie une baisse de près de 5 % en mai 2025 par rapport à mai 2024. Il faut dire que l’indicateur de fécondité continue de reculer. À 1,62 enfant par femme en 2024, il n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Dans ce contexte de crise des berceaux, cet attrait tenace pour la parentalité a de quoi surprendre.

« Le désir d’enfant est intime, complexe et dépend de nombreux facteurs. Est-ce l’envie de faire des enfants qui baisse ou la possibilité de réaliser ce projet? C’est un sujet de débat chez les démographes. Ces chiffres tendent à montrer que le désir d’enfant n’est pas en train de s’éteindre mais qu’il est plus difficile de faire des enfants aujourd’hui», note l’économiste Maxime Sbaihi, auteur de l’essai Les Balançoires vides, le piège de la dénatalité aux Éditions de l’Observatoire. L’enquête de la Fondapol rejoint les conclusions d’un récent rapport de L’ONU, publié le 10 juin, et qui a sondé les populations de quatorze pays. « La baisse mondiale de la fécondité n’est pas due au fait que les jeunes tournent le dos à la parentalité, mais aux pressions sociales et économiques qui les empêchent d’avoir les enfants qu’ils souhaitent», pointe ce dernier.

Le facteur religieux continue d’avoir une influence sur ces projets puisque les 18-35 ans sans enfants sont plus nombreux à en vouloir quand ils sont catholiques (80%) ou musulmans (78%). En parallèle, l’idée qu’il faudrait faire moins d’enfants pour sauver la planète ne séduit pas à la hauteur de son impact dans les médias. Cette assertion n’est validée que par une minorité des répondants (20 %) même si les moins de 35 ans y sont plus sensibles (31%). «C’est la marque d’un discours écomalthusien qui prend, même s’il a sans doute été surestimé médiatiquement », relève Maxime Sbaihi. Il faudra encore attendre «une dizaine d’années » pour voir si ce lien « très idéologique entre écoanxiété et fécondité» a un impact sur le nombre de naissances.

Ces dernières semaines, la haut-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, a alerté sur la progression des attitudes « no kids », hostiles à la présence d’enfants dans l’espace public. Au-delà de son avertissement aux hôtels, restaurants ou voyages organisés qui excluent les mineurs, cette dernière entend mener un combat en profondeur contre une idéologie jugée dangereuse. « Le mouvement “no kids” nie la place de l’enfant dans la société. Ces discours qui véhiculent l’idée qu’un enfant puisse être une nuisance risquent d’être intériorisés. Pour les contrer, il faut redire haut et fort que les enfants ont pleinement leur place partout et accompagner les familles », plaide-t-elle.

La montée en puissance d’un discours peu favorable aux tout-petits a-t-elle un impact concret sur la démographie ? 21 % de jeunes sans enfants et ne souhaitant pas en avoir évoquent leurs « convictions personnelles », sans plus de précisions sur ce choix intime, quand ils sont interrogés sur leur non-désir de faire une famille. D’autres citent plus ouvertement le manque d’envie de «devenir mères ou pères » (19% et 15%). Changeront-ils d’avis dans quelques années? L’âge moyen des mères au premier enfant n’a en tout cas pas cessé d’augmenter pour passer à 31 ans.

Dans les freins à la parentalité, la peur de ne pas être en mesure d’élever correctement un enfant et les difficultés économiques sont citées par près d’un jeune sur six. Un niveau moins élevé qu’attendu alors que la plupart des démographes font le lien entre crise économique et natalité. Dans cette tranche d’âge, le désir de maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée joue aussi un rôle important. La question du logement n’est pas non plus jugée négligeable. « Avec l’explosion des prix de l’immobilier et la quasi-stagnation de leur revenu brut, les jeunes qui veulent acheter ont perdu de la surface habitable, souligne Maxime Sbaihi. Quant à la crise des modes de garde, elle est l’un des premiers freins. »

 
Si «le peuple français ne se multiplie plus, alors la France ne peut plus rien être qu’une grande lumière qui s’éteint », avait averti le général de Gaulle en 1945. Aujourd’hui, plus de la moitié des Français (59 %) se disent préoccupés par la baisse de la natalité et attendent davantage de soutien pour mener à bien leur « projet de vie ». La piste d’une réduction d’impôts pour les couples ayant un ou plusieurs enfants est plébiscitée, avec environ deux tiers d’opinions favorables (62%). Mais, parmi les mesures d’encouragement des naissances, l’ouverture de crèches arrive en tête chez les moins de 35 ans (35 %). Alors que l’Assemblée nationale a adopté début juin, en première lecture, une proposition de loi communiste pour verser les allocations familiales dès le premier enfant, 31 % des sondés citent également l’augmentation de ces prestations comme une mesure favorable à la natalité. Dans un pays confronté à la pénurie de main-d’œuvre et à la mise en péril du système de retraite, l’encouragement à l’immigration n’apparaît pas comme une solution aux Français sondés pour remédier aux manques de naissances. Seuls 29 % d’entre eux y sont favorables.

(1) L’enquête française a été réalisée en ligne entre le 15 et le 23 janvier 2025, sur un échantillon représentatif de 3 023 personnes. 




« Le soutien à la natalité exige un plan ambitieux »

Dominique Reynié est professeur à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol). Il est interrogé par le Figaro.

LE FIGARO. — La crainte d’un déclin de la population française est-elle justifiée ?

DOMINIQUE REYNIÉ. — Oui. Ce déclin provoque une angoisse diffuse dans notre société. Il n’y a rien de plus triste que de voir sa nation vieillir et sembler disparaître. Moins de naissances, cela veut dire moins de femmes capables de procréer demain. C’est une spirale. Nous compterons bientôt plus de décès que de naissances. Est-ce l’extinction de notre communauté historique, culturelle, politique? Notre étude montre cependant qu’il y a des raisons d’espérer. Le désir d’enfant ne décline pas. Si les Français font moins de bébés, ce n’est pas faute d’en vouloir. Une population dont les jeunes souhaitent avoir des enfants, c’est une force. La baisse de la natalité reflète donc un désir empêché plutôt qu’un rejet de la parentalité.

— Le « réarmement démographique » promis par Emmanuel Macron n’a pas encore eu lieu. Les politiques sous-estiment-ils l’importance du défi de la natalité pour l’avenir du pays ?

— L’apparition de l’État a amené l’idée que sa puissance est fonction de sa population. Cette idée est profondément ancrée dans la culture politique française. Longtemps, on y a vu aussi un signe de prospérité. Au XVIIIe siècle circulait cet adage : «Peuple nombreux, peuple heureux.» Cette conscience politique démographique a marqué notre inconscient collectif. Hélas ! Depuis une quarantaine d’années, les politiques oublient que le premier de leurs devoirs est la reconduction du peuple dont ils ont la charge. Nos dirigeants, craignant souvent de passer pour sexistes et réactionnaires, ne portent plus de discours en faveur de la natalité. Jusqu’aux années 1980, la démographie était encore tirée par la combinaison de l’héritage religieux, catholique, et de l’État-providence. Depuis, aucune politique n’a répondu à l’affaiblissement de ces deux facteurs. Des signaux contraires ont même été envoyés avec le rabotage de la politique familiale sous François Hollande. Renouer avec une natalité dynamique suppose une politique de soutien aux naissances. Le drame est que nos dirigeants sont encore moins capables de gérer les conséquences du déclin démographique, comme le montrent l’état de notre système de retraite et celui de nos finances publiques… L’hiver démographique risque de créer une société plus chaotique, avec moins de solidarité entre les générations.

— Les Français attendent plus de mesures du gouvernement pour favoriser la natalité. Lesquelles seraient les plus efficaces ?

La première est d’assumer un discours en faveur de la natalité. Du côté des jeunes, c’est l’aménagement du temps de travail des parents qui est attendu, ce qui suppose une mobilisation globale impliquant les entreprises. De plus, les efforts doivent largement converger vers les femmes, car, de fait, la charge liée à l’éducation pèse davantage sur elles, et trop souvent au détriment de leur carrière. Il faut aussi remédier au manque criant de places en crèche. Par ailleurs, si les raisons économiques sont moins évoquées qu’on ne pouvait s’y attendre, le logement demeure un obstacle après le premier enfant. Le soutien à la natalité exige un plan ambitieux, mais la France reconduit des politiques sociales parfois improductives, souvent coûteuses, alors qu’elle investit trop peu dans les familles, qui sont pourtant la condition de la société.

— Dans l’enquête, les Français estiment que le recours à l’immigration n’est pas une solution pour contrer la baisse des naissances…

— Oui, car, en l’état actuel des choses, présenter l’immigration comme une réponse à la crise démographique revient, pour la plupart des Français, à proposer un problème comme solution. C’est d’ailleurs à l’origine de polémiques sur le « grand remplacement ». Il faut bien constater les ratés de l’intégration. Le taux d’emploi des immigrés en France est le plus bas d’Europe. De plus, comment peut-on faire des arrivants ces actifs à haute valeur ajoutée dont nous aurons de plus en plus besoin chaque année ? Aucune nation ne peut admettre que son futur réside dans l’idée simpliste et brutale d’une importation croissante de populations dont les valeurs sont souvent profondément différentes. Il est injuste, malhonnête ou absurde de voir du racisme ou de la xénophobie dans ces inquiétudes, d’autant plus qu’elles ne suscitent aucune réponse de la part des gouvernants.

— Un discours « no kids » a émergé. Est-ce le début d’un phénomène de société ?

— Le refus de faire des enfants reste une attitude marginale, mais ce discours prend beaucoup de place dans le monde médiatique. Certains revendiquent de manière sincère le souci de la planète. Mais le « no kids » recouvre aussi la préférence pour un mode de vie individualiste, souvent plus consumériste, tandis que le discours médiatique balance entre un grand silence et une vision négative - voire hostile - de la famille et des enfants. C’est ainsi qu’on en arrive à imaginer des effets néfastes de la natalité française sur le climat… C’est dire que l’on ne modère pas les craintes des jeunes qui aspirent à la parentalité. Si certaines questions sont légitimes, le bonheur d’être parent est trop rarement mis en avant. On oublie de dire à quel point les enfants sont inspirants et apportent l’essentiel au monde : la vie même.


Source : Le Figaro