lundi 14 décembre 2020

France — Pourquoi, malgré des concessions par Macron, il faut continuer à lutter pour la liberté d'instruire ses enfants à la maison

Le projet de loi que le Premier ministre a présenté le 9 décembre, jour de la laïcité, n’est pas satisfaisant et doit être combattu avec la plus grande détermination.

Ne nous leurrons pas : il supprime la précieuse possibilité que nous avons tous jusqu’à présent de retirer nos enfants de l’école pour les scolariser nous-mêmes, quand nous l’estimons nécessaire, au profit d’un régime d’autorisation réservé à quelques situations particulières, et soumis au pouvoir discrétionnaire du recteur.

De plus, le projet de loi dispose expressément que les convictions religieuses ou autres des parents seront exclues des motifs recevables.

Ce projet de loi est lourdement inconstitutionnel. Trois fois inconstitutionnel :

  • premièrement parce qu’on ne peut pas soumettre un principe fondamental reconnu par les lois de la République à un régime d’autorisation ;
  • deuxièmement parce qu’il est totalement disproportionné d’interdire au plus grand nombre l’instruction en famille pour lutter contre un possible détournement ultra minoritaire sur lequel on n’a pas de données sérieuses ;
  • et enfin (et ce point est nouveau !) parce qu’il est impossible en droit français et même en droit européen d’interdire à des citoyens de faire un choix d’enseignement au regard de leurs convictions religieuses (article 9 de la Déclaration européenne des droits de l’homme). Entendons-nous bien : s’il est nécessaire et légitime que l’État vérifie scrupuleusement que les parents n’endoctrinent pas leurs enfants, il est évident en revanche qu’il n’a pas le droit d’empêcher les parents de choisir un mode d’instruction en raison de leur religion ou de leurs conceptions éducatives.

Si nous laissons passer une telle loi, en croyant nous donner ainsi les moyens de lutter contre l’islamisme, c’est le fondement même du droit à l’existence et au caractère propre de l’ensemble des écoles libres qui sera réduit en poussière.

Ce projet de loi est ainsi à la fois une formidable attaque contre la famille (contre son aptitude à choisir ce qui est bon pour son enfant), et plus précisément contre l’autorité parentale dans son principe même, mais aussi une attaque inédite contre la liberté de pensée et de conscience. L’État se fait seul juge de ce qui est bon pour l’enfant, au mépris du rôle de ses parents, perçus comme des endoctrineurs à corseter dans leurs choix éducatifs. Cette dérive totalitaire et laïcarde doit être combattue. La société civile, les parents, ont des droits propres que l’État n’a pas vocation à absorber, dans un État de droit.

Ainsi, il apparaît clairement que ce qui est en cause dans ce projet de loi, ce n’est pas seulement le sort de 20 000 enfants instruits en famille, mais aussi et surtout le statut que l’on reconnaît aux parents et le sort que l’on entend réserver à la liberté de penser et de croire et d’agir en conséquence.

C’est pour cela que combattre ce projet de loi est encore plus nécessaire et décisif que ce qu’on aurait pu estimer de prime abord.

Nous avons besoin de votre aide pour mener ce combat jusqu’à la victoire.

Diffusez ce message autour de vous S. V. P. et, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait.

Faites-nous parvenir un don pour nous aider à effectuer le travail d’information et de sensibilisation nécessaire pour obtenir que le Parlement supprime les articles litigieux de la loi ou, à défaut, que le Conseil constitutionnel censure ces articles. Cela va prendre plusieurs mois de travail intense.

Aidez-nous à soutenir l’effort jusqu’à la victoire, sans négliger pour autant notre mission de formation et de soutien pédagogique et financier aux écoles libres hors contrat.

Anne Coffinier, présidente de Créer son école — Educ’France

Axelle Girard, directrice d’Educ’France


France — changer les programmes scolaires pour insister (encore plus) sur les enjeux écologistes

Le président français Macron a annoncé ce 14 décembre la tenue d’un référendum en vue de modifier l’article 1 de la Constitution pour y inscrire « la garantie de la préservation de l’environnement ».

Ceci sera accompagné par une campagne de propagande à tous les niveaux y compris à l’école. Ou pour parler « républicain » : « Nous allons changer les programmes scolaires et faire une campagne de communication et d’éducation de nos concitoyens sur les enjeux écologistes »

Une partie importante des programmes de SVT (Sciences de la vie et de la Terre) est déjà consacrée au climat, à la biodiversité, à l’écologie. Tant au collège (secondaire inférieur) qu’au lycée (fin secondaire + cégep). Voici par exemple les trois thèmes de ce cours en terminale, voie générale (à 18 ans). Les trois thèmes (ce sont les seuls) sont des thèmes chers aux écologistes. (Hyperlien vers le programme)

Voir aussi

France — la Théorie du genre enseignée en SVT (rien n’a changé avec Blanquer)

Sondage : La religion ne s’est pas effondrée dans notre société. Elle a seulement changé de visage

Baromètre de ce que les Québécois déclarent trouver le plus immoral (1990 comparé à 2020)

À VOTRE AVIS, EST-CE QUE LES ACTIONS SUIVANTES SONT IMMORALES OU NON (2020) ?

1. Le harcèlement psychologique : 96 %

2. Faire des commentaires racistes : 95 %

3. Faire des commentaires homophobes : 94 %

4. Insulter quelqu’un sur les médias sociaux : 91 %

5. Être sexiste : 88 %

6. Ne pas payer d’impôts : 88 %

7. Ne pas faire attention à l’environnement : 87 %

8. Ne pas payer ses dettes : 83 %

9. Les punitions corporelles aux enfants : 81 %

10. La consommation de drogues dures : 78 %

11. Être contre le port du masque : 75 %

12. Les relations extraconjugales : 69 %


13. Croire à des théories du complot : 63 %

14. L’excès d’alcool : 60 %

15. Rire des religions : 59 %

16. Le travail au noir : 53 %

17. La prostitution : 46 %

18. Posséder une ou des armes à feu : 41 %

19. Les couples ouverts : 41 %

20. Les relations sexuelles avant 16 ans : 35 %

21. Aller sur des sites pornographiques : 26 %

22. La consommation de la marijuana : 25 %

23. L’avortement : 11 %

24. Avoir une relation homosexuelle : 9 %

25. Le divorce : 5 %

LE BAROMÈTRE DE L’IMMORALITÉ QUÉBÉCOISE EN 1990

1. Excès de boisson : 92 %

2. Relations amoureuses avant 16 ans : 80 %

3. Prostitution : 68 %

4. Relations extraconjugales : 66 %

5. Blasphème : 63 %

6. Avoir une relation homosexuelle : 46 %

7. Avortement : 43 %

8. Divorce : 37 %


► Méthodologie

Une question ouverte a été posée aux panélistes LEO (Léger Opinion) pour qu’ils soumettent ce qu’ils jugent immoral. Ensuite, un sondage scientifique a été réalisé auprès de 1000 Québécoises et Québécois représentatifs, du 13 au 15 novembre 2020, sur la base de 35 actions immorales. Seules les 30 premières sont présentées dans ce baromètre. 

[Malheureusement, le sondage de 1990 semble ne pas avoir porté sur de nombreux sujets : est-ce que, par exemple, faire des commentaires racistes ou faire du harcèlement psychologique était mal vu à l’époque ? Et à quel point ? Et qu’est-ce que ces notions veulent dire dans la pratique quand on sait la facilité avec laquelle d’aucuns crient au racisme aujourd’hui ?]

Le constat pour le Journal de Montréal

En 1990, Léger sondait les Québécois sur leurs principaux tabous. 30 ans plus tard, les résultats sont éloquents. En 1990, 46 % jugeaient l’homosexualité immorale. Ce taux est maintenant de 9 %. La perception quant à l’avortement est passée de 43 % à 11 %, le divorce, de 37 % à 5 %, la prostitution, de 68 % à 46 % et les relations sexuelles avant l’âge de 16 ans, de 80 % à 35 %. De 1990 à 2020, nos interdits se sont complètement effondrés, au profit d’une société « plus ouverte et plus inclusive » [sic]. 

La surprise

Le Québec a de nouveaux péchés capitaux : le harcèlement psychologique, les commentaires racistes, homophobes ou sexistes et les insultes sur les médias sociaux sont devenus les 5 actions les plus immorales, selon une grande majorité de Québécois. Ce sont les nouveaux interdits de notre époque et ils sont, pour la plupart, liés aux médias sociaux.


La tendance

Les Québécois sont de plus en plus permissifs sur les questions de sexualité. Les relations sexuelles avant 16 ans sont plus acceptées qu’auparavant, tout comme la fréquentation de sites pornographiques. Il faut dire aussi que le couple ouvert est immoral pour 41 % d’entre nous seulement. Même chose pour les relations sexuelles avant le mariage qui apparaît maintenant comme une chose plus qu’acceptable. Les Québécois, niveau sexualité, sont moins dans le jugement et plus dans l’ouverture [sic]. 

[Cette « ouverture » est bien évidemment orientée (antiracisme, LGBTQ, écologisme, liberté d’avorter) et ce n’est souvent qu’une fermeture envers d’autres valeurs, celles de la famille traditionnelle, de la valeur de la vie à naître, du sens de la lignée, etc. Il serait intéressant de se pencher sur les mécanismes de remplacement des valeurs de jadis. Dans quelle mesure l’école québécoise participe-t-elle à l’établissement de la nouvelle morale, de la nouvelle religion.]

QUAND LA MORALE CHANGE DE DÉFINITION

par Mathieu Bock-Côté, Le Journal de Montréal

Le monde et les temps changent, c’est bien connu. Et notre définition de ce qui est moral et immoral aussi, comme en témoignent les résultats de ce sondage Léger.

On le voit, en 1990, le bien et le mal sont encore marqués par la vieille morale chrétienne concernant la vie sexuelle. Il n’en est plus ainsi. Les interdits d’hier se sont effondrés.

Les hommes et les femmes ont gagné en liberté dans leur vie privée. Mais de nouveaux interdits sont apparus.

Ils touchent à la question du racisme, généralement considéré comme le plus grand mal, ce qui n’est nullement contestable. Nous savons à quelles horreurs il a poussé dans l’histoire.

Le visage du diable

Le racisme prend même le visage du diable, et ceux qu’on imagine possédés par l’intolérance doivent être exorcisés. À la tempête d’eau bénite succède la tempête médiatique.

On ne méfie d’ailleurs des tentateurs et des esprits mauvais qui pousseraient nos concitoyens à commettre ce nouveau péché ! Pour cela, on les diabolise.

Mais toute époque a ses problèmes théologiques ! Comment définir le fameux racisme ? Ce n’est pas toujours clair. Comment définir l’intolérance ? Est-ce que certains proposent une définition exagérément élargie de ce nouveau péché ?

Disons-le autrement.

La religion ne s’est pas effondrée dans notre société. Elle a seulement changé de visage. Elle se réclamait autrefois de la figure du Christ, elle se réclame aujourd’hui de la « Diversité ». Elle réclame aussi qu’on l’adore et traite d’hérétiques ceux qui posent trop de questions.

Curés

L’Église catholique a été remplacée comme productrice de morale par les mouvements qui prétendent incarner la diversité. Eux aussi connaissent leurs fanatiques. Ils ont même leurs mots tabous, comme on l’a vu récemment.

Questionnons-nous : dans trente ans, comment verrons-nous la morale qui nous semble aujourd’hui aller de soi ? Et que penserons-nous de ceux qui, même s’ils ne portent pas de soutanes, se comportent pratiquement comme de nouveaux curés ?

Voir aussi 

Le wokisme : des protestants puritains athées

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Le Monopole de l’Éducation au service des lobbies dits progressistes avec vos sous

Ex-ministre Jacques Brassard : ECR, une nouvelle religion. Quel parti aura le courage de l’abolir ?

« On a basculé dans l’antiscience »

Cours d’éducation à la sexualité, l’imposition de la théorie du genre est cruciale…