mercredi 30 septembre 2020

France — Réforme du bac, seuls 20 % choisissent spécialités maths et physique-chimie

LA RÉFORME du baccalauréat de Jean-Michel Blanquer prend de la couleur. Cette année, les élèves de terminale seront les premiers à passer les épreuves du nouveau bac. En mars, ils commenceront par les deux épreuves dites de « spécialités ». Parmi le catalogue des 11 spécialités proposées dans la voie générale, quelles sont celles qui ont rencontré le plus de succès auprès des élèves ? Sans surprise, les mathématiques arrivent en tête (41 %), suivies de la physique-chimie (34 %) et des sciences économiques (33 %), selon des chiffres exclusifs donnés par le ministère de l’Éducation nationale. Honneur aux sciences, donc. Pour autant, « les anciennes filières (S, ES et L) se sont très peu reconstituées », se félicite le ministre de l’Éducation. L’objectif de la réforme était d’ouvrir le champ des possibles et d’éviter une orientation massive en filière S, dictée non pas par amour des maths, mais pour voir s’ouvrir toutes les portes de l’enseignement supérieur.

Dans l’ancien système, 55 % des lycéens faisaient ce choix. Aujourd’hui, ils sont 20 % à avoir choisi, en terminale, les spécialités mathématiques et physique chimie. Juste derrière (14 %), arrive la combinaison faite d’histoire-géographie et de géopolitique et sciences sociales, une nouveauté qui rencontre un franc succès. Par ailleurs, 9 % des élèves sont sortis des combinaisons classiques, en imaginant des doublettes d’un nouveau genre, comme mathématiques et arts.
 
Les filles et les garçons ne choisissent pas les mêmes spécialités 
 
Dans cette nouvelle dynamique, certaines choses restent immuables, à commencer par l’orientation selon le sexe. En première — où les lycéens doivent choisir trois spécialités —, les jeunes filles ne sont que 51 % à demander la spécialité mathématiques, contre près de 70 % pour les garçons. En terminale, elles sont 50 % à l’abandonner, contre seulement 30 % chez les garçons. A contrario, elles sont plus nombreuses à vouloir suivre l’enseignement « humanité, littérature et philosophie ». Une spécialité conservée en terminale par seulement 9 % des élèves. Étrangement, le ministre promet que ces données « plus fines » permettront de mettre en place des stratégies pour inciter les filles à se diriger vers les filières porteuses. Comment sait-il que les humanités ne seront pas porteuses ?

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