lundi 1 avril 2019

L'absence de nouveau programme d'éducation sexuelle explique-t-elle la hausse des MST ?

On entend souvent chez les partisans du nouveau programme d’éducation à la sexualité qu’on a vu une hausse des infections transmissibles sexuellement en l’absence du cours d’éducation sexuelle.

Mais est-ce crédible ou ces partisans agissent-ils sur les peurs des citoyens pour imposer ce programme d’éducation sexuelle qui contient bien plus que des informations biologiques ou prophylactiques ?

Il est sans doute utile de rappeler que les infections transmissibles sexuellement augmentent dans d’autres pays occidentaux alors qu’il n’y a pas eu de changement notable dans leurs programmes d’éducation sexuelle.

Un nombre record d’infections sexuellement transmissibles ont été signalées aux États-Unis en 2017, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Au total, il y a eu près de 2,3 millions de cas de chlamydia, de gonorrhée et de syphilis, soit 200 000 de plus qu’en 2016, une année record en soi.

De même dans la très « libérée » Suède :

Parmi les maladies sexuellement transmissibles appartenant à des maladies à déclaration obligatoire, l’infection à chlamydia est la plus répandue et son incidence est élevée par rapport aux autres IST (environ 36 000 cas par an). Depuis la seconde moitié des années 90, la tendance de la gonorrhée a augmenté et 1 624 cas de gonorrhée ont été signalés en 2016 (incidence 16,5 cas pour 100 000 habitants). Les cas de syphilis ont augmenté au cours des années 2000 et 330 cas ont été signalés en 2015 (incidence 3,3 cas pour 100 000 habitants).

Dès les années 2000, les autorités notaient une augmentation d’infection chez les adolescents :

Les infections génitales à Chlamydia sont passées de 14 000 en 1994 à 22 263 en 2001, dont 60 % chez les jeunes et la plus forte augmentation chez les adolescents.
 (Source)

Il en va de même aux Pays-Bas tout aussi libérés :

Les infections sexuellement transmissibles augmentent rapidement aux Pays-Bas (2017)

Aux Pays-Bas, de plus en plus de personnes reçoivent un diagnostic de maladie sexuellement transmissible, selon un rapport du service national de santé RIVM. Le nombre de diagnostics de gonorrhée et de syphilis a considérablement augmenté chez les hommes homosexuels l’année dernière. La chlamydia est la MST la plus répandue chez les femmes et les hommes hétérosexuels. Les diagnostics séropositifs ont diminué.



Voir aussi

L’État québécois impose son programme d’éducation à la sexualité, car les écoles ne l’ont pas adopté volontairement

Le cours d’éducation sexuelle ontarien évite-t-il l’augmentation du nombre de maladies vénériennes ?

Québec — Éducation à la sexualité (uniformisée) — Revue de presse commentée.

Danemark — Imposition de l’éducation sexuelle (historique, l’affaire Kjeldsen et autres c. Danemark en 1976)

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