mardi 26 juin 2018

Décès de Paul Gérin-Lajoie et les fruits de la démocratisation de l'enseignement ?

Paul Gérin-Lajoie, « le père de l’éducation au Québec », s’est éteint à 98 ans cette semaine. Ministre de l’Éducation dans le gouvernement libéral de Jean Lesage de 1964 à 1966, il fut l’un des plus grands artisans des transformations apportées au système d’éducation québécois. Paul Gérin-Lajoie naquit à Montréal le 23 février 1920. Après des études à Montréal et à l’Université d’Oxford, en Angleterre, il fut admis au Barreau du Québec en 1943. Déjà, à l’époque, il exprima sa ferme volonté de lutter en faveur de « la démocratisation » de l’enseignement.

Peu après son élection comme député et sa nomination comme ministre de la Jeunesse, il créa la commission Parent. Le but était d’établir un ministère de l’Éducation aux pouvoirs très élargis et de centraliser le plus rapidement possible toutes les responsabilités en matière d’enseignement auprès de celui-ci.

S’enclencha alors une petite révolution : il abolit les collèges classiques, qui, selon la légende (lire Gary Caldwell sur le sujet et extrait ci-dessous), n’étaient accessibles qu’à une élite, et instaura un système d’éducation gouvernemental. On vit alors surgir un peu partout au Québec des polyvalentes et, plus tard, des cégeps.


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Baccalauréat (licence) — le retard grandissant du Québec

Sur les collèges classiques et l’éducation avant Paul-Gérin Lajoie et la « démocratisation » de l’enseignement par le « père de l’Éducation » du Québec :
[A]u milieu des années 60, le taux de scolarisation au primaire (6 ou 7 années) était très élevé : plus de 90 % du groupe d’âge en question (6 à 13 ans) fréquentait l’école. [...] [O]n disposait d’un bon réseau d’écoles techniques et professionnelles, dispensant une formation toute particulière (école de métiers, instituts, écoles normales, etc.) et d’un réseau « d’écoles privées d’intérêt public » où l’on dispensait surtout le « cours classique » de huit ans. De plus, contrairement à l’opinion propagée par les réformateurs des années 60, ces collèges semi-publics parce que largement financés par les autorités publiques étaient, hors de Montréal et de Québec, relativement accessibles aux classes sociales inférieures ; et par le fait même, ils ont contribué à une circulation des élites relativement efficace. En effet, dans une ville de province, au moins la moitié de la clientèle des collèges classiques était d’origine ouvrière ou agricole ! Par la suite, l’université presque gratuite devenait, à cette période, accessible à ces diplômés.
Gary Galwell, dans l’étatisation de l’école québécoise (1965-2005) [Ire partie]

Critique de la réforme Parent (1963-1968)

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