mercredi 6 février 2013

Nettement plus d'enfants par femme mariée québécoise que par femme en union libre ou sans conjoint

Comme on le sait, le Québec connaît un déficit de natalité depuis 1970, soit plus de 40 ans. Depuis, la nuptialité s’est également effondrée. Les Québécois qui se disent progressistes conçoivent même une certaine fierté du fait que de moins en moins de gens se marient. Ce serait un signe incontestable de leur modernité, à leurs yeux.

Le Québec affiche même une proportion de naissances hors mariage parmi les plus élevées au monde. Depuis le milieu des années 2000, cette part est d’un peu plus de 60 %. Cette situation est grandement attribuable au fait qu’une proportion importante des femmes en âge d’avoir des enfants vivent désormais en union libre avec leur conjoint. Mais qu’en est-il de la fécondité des femmes qui choisissent cette forme d’union ? Dans quelle mesure diffère-t-elle de la fécondité des femmes mariées ?

Comme on le remarquera ci-dessous la fécondité des femmes mariées est nettement supérieure à celles des femmes dans les autres situations conjugales. Quant aux mères célibataires qui représentent aujourd’hui environ 30 % des femmes d’âge fécond de plus de 24 ans, leur fécondité est très basse. Le nombre des mères célibataires était négligeable il y a 50 ans.

 La fécondité de tous les groupes sous la trentaine semble cependant décroître.


Taux de fécondité selon la situation conjugale par groupe d’âge 
Québec, 1995-1996, 2000-2001 et 2005-2006



Quelles leçons en tirent l’Institut de la statistique (page 9) du Québec et ses analystes de cette tendance qui n’augure rien de bon pour la démographie québécoise ?
« Bien qu’il soit intéressant de souligner les différences entre la fécondité des femmes mariées et en union libre, il n’en demeure pas moins qu’au Québec, la décision d’avoir un enfant dépend beaucoup plus du fait d’être en couple ou non que de la forme de l’union. Si les femmes en union libre ont une fécondité inférieure à celle des femmes mariées, elles sont tout de même responsables de plus de la moitié des naissances. »
Et voilà, on termine par une conclusion réjouissante : les femmes en union libre font plus d’enfants que les mères célibataires et les femmes en union libre font plus d’enfants en nombre absolu que les femmes mariées par le simple fait que les femmes mariées fécondes sont désormais nettement moins nombreuses que les femmes en union libre. Aucune discussion sur l’effet néfaste de l’union libre sur la fécondité, de l’effet positif que pourrait avoir un nombre plus grand de mariage, des unions plus stables, sur la fécondité défaillante du Québec.

(Les statistiques provisoires indiquent que la fécondité du Québec en 2012 ne sera probablement pas supérieure à celle de 2011 qui était de 1,69 enfant par femme, soit une troisième année de déclin après avoir atteint 1,74 en 2008.)







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Taux de fécondité au Québec selon la langue maternelle et le lieu de naissance

Les femmes de langue maternelle française et anglaise ont une fécondité semblable. Au cours de la période 2001-2006, leur indice synthétique de fécondité a été d’un peu moins de 1,5 enfant par femme en moyenne.

Chez les femmes de langue autre (en excluant les langues autochtones), l’indice est de 1,8. Ce sont les femmes de langue maternelle autochtone qui affichent, de loin, la fécondité la plus élevée, soit environ 3 enfants par femme.

• Les femmes de langue maternelle autochtone se distinguent des autres groupes linguistiques par une fécondité beaucoup plus élevée dans les plus jeunes groupes d’âge. À l’inverse, ce sont les femmes du groupe anglophone qui affichent le calendrier de fécondité le plus tardif.

• Chez les femmes de langue maternelle autre, celles de langue arabe affichent une fécondité moyenne de 2,6 enfants par femme en 2001-2006. Seules les femmes de langue indo-iranienne ont aussi une fécondité supérieure à 2 enfants.

On compte environ 1,7 enfant par femme chez les femmes de langue créole ou espagnole, tandis que la fécondité est très faible, entre 1,2 et 1,4, chez les femmes dont la langue maternelle est une langue chinoise, une langue slave ou une langue latine différente de l’espagnol (à savoir l'italien, le portugais ou le roumain).

Les femmes nées à l’étranger ont une fécondité supérieure à celle des femmes nées au Canada. Au cours de la période 2001-2006, la fécondité des immigrantes a été de 1,9 enfant par femme en moyenne, comparativement à 1,5 chez les non-immigrantes. Par leur plus forte fécondité, les immigrantes contribuent à ajouter 0,05 enfant à l’indice de fécondité du Québec. Ce qui est peu.

La fécondité des immigrantes surpasse celle des non-immigrantes dans tous les groupes linguistiques. L’apport des immigrantes à la fécondité des femmes de langue maternelle française et anglaise est mineur, mais il est considérable en ce qui concerne les femmes de langue autre, puisque 75 % d’entre elles sont nées à l’étranger.






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