vendredi 12 octobre 2012

Les écoles « privées » doivent être financées à 100 %

Pour Nestor Turcotte, enseignant à la retraite :
L'Australie a un authentique système d'écoles privées. Certains citoyens, liés surtout par leurs croyances religieuses, s'unissent pour bâtir leurs propres écoles. Ils les subventionnent à 100 % tout en payant des impôts pour faire vivre le système public d'éducation.

Au Québec, il y a des écoles nommées privées, mais que l'État subventionne à la hauteur de 60 %. Ces écoles sélectionnent leurs élèves en leur faisant subir des examens d'admission. Ces institutions scolaires choisissent leurs élèves. Elles demandent aux parents de payer une partie les frais d'exploitation de l'école et elles demandent à l'État de fournir le reste. Il faut noter que les parents de ces élèves continuent à payer des impôts pour maintenir le système public des écoles. Les parents qui envoient leurs enfants à l'école privée paient donc à deux endroits : ils paient pour le public et ils paient aussi pour le privé.

La nouvelle ministre de l'Éducation veut que les écoles privées soient ouvertes à tous. En d'autres mots, elle demande aux écoles dites «privées» d'abandonner la sélection des élèves et de prendre tous les jeunes qui veulent fréquenter l'institution. Si cela devait advenir, la nouvelle école ne porterait que le titre d'école privée. Cette dernière serait en fait une école publique (puisqu'elle serait ouverte à tous) subventionnée à la hauteur de 60 % et subventionnée à la hauteur de 40 % par les parents. Pourquoi les parents enverraient-ils alors leurs enfants à une école privée ouverte à tous, tout en payant pour le régime public et pour le régime privé?

Si la nouvelle école privée de la nouvelle ministre de l'Éducation devient ouverte à tout le monde, elle doit demander à son gouvernement de la subventionner à 100 %. S'il n'y a aucun critère d'admission à l'école privée, pourquoi le Ministère de l'Éducation ne subventionnerait-il pas cette nouvelle école devenue publique, à la hauteur des subventions de toutes les autres écoles du Québec?

Qu'est-ce qui pousserait les parents à envoyer leurs enfants à ces nouvelles écoles privées si ces nouvelles écoles n'en portent que le nom? La qualité de l'enseignement? Le choix des professeurs? L'encadrement scolaire? Pourquoi ces écoles continueraient-elles d'exister sous un vocable qui ne veut plus rien dire?

Il n'y a qu'une façon de régler cette question : permettre la création d'écoles privées totalement subventionnées par les parents, comme c'est le cas en Australie. Les parents qui ont les moyens ou qui n'ont pas les moyens et qui souhaiteraient y envoyer leurs enfants le feraient. Il y aurait peu d'écoles privées au Québec, mais ce serait d'authentiques écoles privées.

En Australie, j'ai pu constater que ce ne sont pas uniquement les riches qui envoient leurs enfants aux écoles totalement privées. Certains parents n'hésitent pas à faire d'énormes sacrifices pour donner à leurs enfants une formation de qualité.

L'école où j'ai enseigné était catholique. Elle était totalement privée, mais ouverte à toutes les confessions. Pour ces parents, une solide instruction et une éducation de qualité n'avaient pas de prix. Un modèle que le Québec pourrait copier.

Voir aussi

Marie Malavoy : une « petite révolution » attend les écoles privées du Québec

Les règles imposées à l'école privée sont responsables de la sélection pratiquée





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