Lettre ouverte du philosophe, juriste et théologien Guy Durand sur les changements au calendrier scolaire. Elle a été publiée ce samedi dans la Voix de l'Est.
(Dunham) L'accueil de l'autre ne doit pas faire table rase de l'histoire, de la sociologie et de la culture du Québec.
La ministre de l'Éducation, Michèle Courchesne, vient d'annoncer un changement au calendrier scolaire à l'effet de compter en heures et non plus en jours les exigences de l'enseignement aux élèves. Sous des airs anodins, le décret abolit la liste des congés scolaires établie par le Régime pédagogique de la Loi sur l'instruction publique (article 19). Dorénavant, les écoles pourront donc offrir des cours les samedis et les dimanches, le 1e juillet, le premier lundi de septembre, le deuxième lundi d'octobre, les 24, 25, 26 et 31 décembre, 1e et 2 janvier, le Vendredi Saint et le lundi de Pâques, le lundi qui précède le 25 mai, ainsi que le 24 juin.
Les journaux nous apprennent qu'un des motifs du jugement sinon le principal ou le seul réel est d'accommoder des écoles privées juives qui ne prennent pas le temps de respecter le programme obligatoire en français, histoire et mathématique, etc., durant les jours de la semaine parce qu'ils donnent beaucoup d'heures de religion.
Ce changement a été dénoncé par plusieurs organismes, dont la Fédération des commissions scolaires et des syndicats d'enseignants. Il est effectivement totalement inacceptable pour plusieurs raisons. Sans craindre que ce régime s'étende à plusieurs écoles publiques, perturbant ainsi l'organisation du temps des parents, des enseignants, des transporteurs scolaires (voir les objections de la Fédération des commissions scolaires), on peut prévoir que d'autres écoles privées en profiteront, comme les écoles musulmanes pour fixer le vendredi comme congé. Mais les objections principales sont d'un autre ordre.
Premièrement, la liste de congés traditionnels, comprenant quelques fêtes chrétiennes et plusieurs fêtes civiles (art. 19), relève de l'histoire et des us et coutumes du Québec. Ces congés rythment la vie au Québec, font partie de notre manière de « vivre ensemble », de nos « valeurs communes », si on peut dire, voire de notre identité. On est en droit d'attendre que tous les Québécois, immigrants ou natifs, religieux ou athées, respectent cette modulation de la vie citoyenne. L'accueil de l'autre ne doit pas faire table rase de l'histoire, de la sociologie et de la culture du Québec.
D'autant plus, et c'est la deuxième raison majeure, qu'on aurait pu accommoder les huit écoles juives autrement, par voie de dérogation. Encore que la vraie manière de favoriser l'intégration est d'exiger que ces écoles suivent le programme obligatoire durant les jours de la semaine et fassent l'enseignement de leur religion le dimanche. Le ministère de l'Éducation a refusé au collège Loyola, école privée catholique de Montréal, de construire un programme d'éthique et culture religieuse, qui respectait les mêmes objectifs que le programme officiel mais serait structuré autrement pour mieux répondre à sa spécificité. Deux poids, deux mesures ? La question se pose.
Il importe donc que ceux qui sont en désaccord avec la ministre de l'Éducation le lui fassent savoir. C'est particulièrement le devoir des comités d'école et des commissions scolaires, qui ont plus de poids. Le temps presse : le décret s'applique 45 jours après sa publication. Après ce délai, la contestation est moins efficace.
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Et les évêques, comment ça se fait qu'ils ne protestent pas?
RépondreSupprimerUne piste ? :
RépondreSupprimerMgr Turcotte sur le gouvernement mondial!
http://www.youtube.com/watch?v=IqK65pMCtVk
... je vais passer sur ce que je pense des évêques du Québec.
RépondreSupprimerJe vais tout simplement dire, une chance qu'on a Rome.