mercredi 6 janvier 2010

L'école laboratoire

L'ex-ministre Jacques Brassard revient sur l'imposition du cours ECR :
Je ne peux m’empêcher de commenter de nouveau le cours Éthique et Culture religieuse, imposé à toutes les écoles du Québec (publiques et privées). J’y reviens parce que les pouvoirs publics, la bureaucratie et les intellos progressistes font preuve d’un mépris offensant et d’une arrogance prétentieuse à l’endroit des parents qui résistent à la transformation de l’école québécoise en un laboratoire de détraquement identitaire et de lessivage multiculturel. « Onze années, écrit Charles-Philippe Courtois, de conditionnement idéologique aux enfants québécois ».

Tous ces parents qui se lèvent à travers le Québec sont indignés parce qu’on leur a enlevé un droit fondamental, pourtant inscrit dans la charte des droits, celui d’avoir le choix, pour leurs enfants, au sein de l’école, entre un enseignement religieux et un enseignement moral. La classe politique et la technocratie de l’éléphantesque ministère de l’éducation ne cessaient pourtant de leur garantir le caractère inaltérable des droits enchâssés dans les chartes. Mais un beau jour de 2005, tout d’un coup, en catimini, le Parlement a effacé le droit au libre choix en matière de religion. Volatilisé! On comprend l’irritation et la colère des parents d’avoir été ainsi dupés et mystifiés. On le serait à moins!

Quatre-vingts pour cent des parents souhaitaient le maintien du libre choix. Et ils choisissaient très majoritairement pour leurs enfants l’enseignement religieux chrétien. Vous connaissez l’argument pour discréditer ce choix massif : la majorité ne pratiquait pas ! Et alors ? Si, même en ne fréquentant pas l’église, les parents optaient malgré tout pour l’enseignement catholique, c’était sans doute qu’ils avaient la conviction (où l’intuition) que l’héritage judéo-chrétien constituaient à leurs yeux une dimension majeure de notre identité nationale et qu’il était impérieux d’en assurer la passation à leur progéniture. Où est le scandale ? Qu’y a-t-il de rétrograde et d’anachronique de vouloir que l’école serve de relais à la transmission, aux jeunes générations, du patrimoine culturel et éthico-religieux de la nation ? C’est ce que font tous les peuples de la terre qui veulent que se perpétue leur identité à travers les âges.

Ce cours obligatoire d’éthique et de culture religieuse est une espèce de fricassée multireligieuse (six religions entrent dans la recette) que l’on fait ingurgiter à des enfants dans le but manifeste de relativiser l’héritage judéo-chrétien de la nation québécoise. En fait, officiellement, les objectifs du cours, selon ses concepteurs, consistent à promouvoir le dialogue inter-culturel et la tolérance, ce que les intellos technocrates appellent le « vivre-ensemble ». Mais ce qu’il y a derrière ces objectifs honorables, c’est la conviction que, pour établir le dialogue avec d’autres communautés (encouragées, elles, à conserver leurs identités), il faut amoindrir, dévaluer et rabougrir la substance identitaire du peuple québécois. C’est comme si, pour être tolérant à l’égard d’un autre différent de soi, il fallait à tout prix anéantir sa personnalité. Et c’est comme si, également, la tolérance et le respect d’autrui ne faisaient pas partie du patrimoine des valeurs judéo-chrétiennes.

J’illustre mon propos. La « spiritualité autochtone » est une des six religions du cours. Selon le recensement de 2001, il n’y a que 0,01 % de la population québécoise qui la pratiquent. Et pourtant, 20 % des pages des manuels approuvés sont consacrés à cette « spiritualité ». On se demande bien pourquoi. Extrait du manuel : Pilip, le Micmac, fait sa prière et remercie la Terre, notre Mère, et aussi l’Esprit des Plantes et des Animaux. Et voilà l’exercice recommandé : que pourrais-tu faire pour prendre soin de la Terre? Manifestement, il y a là un effort, sans commune mesure avec l’importance du nombre de pratiquants de la « spiritualité » indienne, pour imposer l'écologisme comme nouvelle religion universelle. Pour les technocrates et les intellos qui ont concocté ce cours, il semble évident, considérant que les diverses religions divisent le monde et entravent le « vivre-ensemble », qu’il faille les remplacer toutes par une nouvelle religion planétaire selon laquelle la Terre Mère, martyrisée par les méchants humains, doit être sauvée par un étatisme, éclairé certes, mais contraignant et punitif.

Je vous le dis, quand je constate que le multiculturalisme, une idéologie qui prône le maintien de la pluralité d’identités dans la société, imprègne tout le système scolaire; et quand je vois le précieux dépôt des valeurs judéo-chrétiennes (patrimoine fondamental de la civilisation occidentale) être réduit à la portion congrue dans nos école par le biais d'un cours bric-à-brac de culture religieuse; et quand je mesure l’ignorance insondable de notre histoire chez les jeunes québécois; et quand je prend acte que la défense de notre langue nationale est de plus en plus molasse, je ne peux m’empêcher de penser qu’en se coupant de ses racines et de son patrimoine identitaire, le peuple québécois est un peuple en perdition.







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1 commentaire:

  1. Olivar Asselin avait prédit tout ca.

    Le problème est qui va nous débarrasser de ces technocrates et intellos de pacotille.

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