mardi 23 janvier 2018

Gros salaire... mais gros déficit de sens dans son travail. Sixtine a tout plaqué pour se former à la méthode Montessori.

Un boulot bien payé à Paris, des missions variées, des collègues sympas, un cabinet de conseil qui faisait partie des « Great Place to Work » [en anglais dans le texte] depuis des années, un iPhone 6 et une Surface Pro… Mais de quoi pouvais-je encore rêver ? D’un métier qui a du sens.

Changement de cap… et d’ambiance

Savoir pour qui et dans quel but l’on travaille : à l’heure du tout-tertiaire et du tout-virtuel, ce besoin élémentaire est devenu un luxe. Coincée dans mon bureau, dans un soi-disant open space [plateau ou espace ouvert], je rêvais d’avoir du temps et de l’espace : rentrer avant 20 h et avoir un horizon plus large que mon écran d’ordinateur. Je rêvais enfin de rendre ma vie professionnelle cohérente avec mes aspirations spirituelles et mon désir d’une vie simple, respectueuse de l’environnement et proche de la nature.

Des couples d’amis, jeunes parents, se questionnaient sur la meilleure manière d’élever leur progéniture. Grâce à eux, je découvris la pédagogie Montessori, et m’y plongeai pendant plusieurs mois… avant de franchir le pas. En lisant Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez, j’avais été émerveillée par le potentiel insoupçonné des enfants, autant que révoltée de voir à quel point on ne lui permettait pas de se révéler. Quelle respiration tout à coup ! J’ai donc décidé de démissionner pour me lancer dans la grande aventure éducative.

Quelle respiration tout à coup ! J’ai donc décidé de démissionner pour me lancer dans la grande aventure éducative.

C’est ainsi que je me suis retrouvée inscrite à l’Institut Supérieur Maria Montessori (ISMM) de Lyon. Radical changement d’ambiance par rapport à tout ce que j’avais connu auparavant ! En entrant dans cette école, on découvre une pièce vaste et lumineuse. Le long des murs s’alignent des étagères basses, sur lesquelles est rangé le matériel pédagogique. Tout est beau, ordonné, délicat : les objets sont en bois, en porcelaine, en verre ; et surtout, ils sont adaptés à la taille et à la force des jeunes enfants auxquels ils sont destinés.

Aiguiser son regard sur le monde


Comme dans toutes les classes Montessori (appelée « ambiance » par les initiés), l’espace est divisé en quatre aires. L’aire de la vie pratique permet à l’enfant de devenir autonome dans les gestes du quotidien tout en affinant son mouvement. Grâce à l’aire du raffinement des perceptions sensorielles, l’enfant aiguise son regard sur le monde en affinant ses sens. L’aire du langage le mène à l’écriture et à la lecture ; et enfin, dans l’aire des mathématiques, il apprend à maîtriser le système décimal et les opérations qui en découlent.

Seul le U formé par des tables à hauteur normale trahit la finalité de cet espace : la formation d’une trentaine d’adultes, dont moi, au métier d’éducateur Montessori. Au fil de l’année, le matériel pédagogique de chaque aire nous est présenté : ses buts directs et indirects, l’âge auquel il est souhaitable de le proposer à l’enfant, les variantes qui permettront de relancer son intérêt pour l’activité…

Nos journées sont aussi rythmées par des temps d’enseignements sur les concepts phares développés par Maria Montessori dans ses différents livres, par exemple ce qu’elle appelle « l’esprit absorbant ». L’esprit de l’enfant en bas âge absorbe spontanément ce qu’il expérimente. Jusqu’à ses six ans, il a la capacité d’intégrer inconsciemment et sans effort les moindres éléments de son environnement.

Lire la suite du texte de Sixtine Devauchelle

Partialité ? Préférence pour nommer des femmes professeurs dans les sciences plutôt qu'hommes avec même CV

La sous-représentation des femmes dans les sciences universitaires est généralement attribuée, à la fois dans la littérature scientifique et dans les médias, à des préjugés sexistes qui font que moins de femmes sont embauchées.

Une étude de l’Université du Michigan à Ann Arbor s’est penchée sur cette hypothèse très commune.

L’étude résume cinq expériences d’embauche dans lesquelles des professeurs de faculté ont évalué les dossiers de candidats hypothétiques féminins et masculins. Leurs dossiers utilisaient des profils personnels systématiquement modifiés, mais qui correspondaient à un parcours universitaire identique. Les postes en jeu étaient ceux de professeurs adjoints en biologie, génie (ingénierie), économie et psychologie.

Contrairement à une idée très répandue, les professeurs sélectionneurs (qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes) dans les quatre domaines préféraient deux fois plus les femmes candidates aux hommes qui avaient pourtant le même parcours universitaire et le même état civil (célibataires, mariés, divorcés), à l’exception des sélectionneurs économistes mâles qui ne montraient aucun biais envers l’un de deux sexes.

La comparaison de différents états civils a révélé que les femmes sélectionneuses préféraient les mères divorcées aux pères mariés et que les hommes préféraient les mères qui prenaient des congés parentaux à celles qui n’en prenaient pas. Ces résultats, étayés par des données d’embauche universitaire réelles, suggèrent un biais (l’étude parle d’« avantages ») en faveur des femmes qui commencent une carrière comme professeurs d’université dans les sciences.


Préférence d’embauche parmi deux candidats à qualification et mode de vie égaux : pourcentage des membres de la faculté qui sélectionne le candidat homme ou femme.


Plus de détails :

Dans la cadre de cette étude, les auteurs ont mené des expériences randomisées et des études de validation sur 873 professeurs permanents (439 hommes, 434 femmes) de biologie, ingénierie, économie et psychologie dans 371 universités des 50 États américains et du District de Columbia. Dans l’expérience principale, 363 membres du corps professoral ont évalué des curriculum vitae décrivant des candidats hypothétiques féminins et masculins pour des postes de professeurs assistants menant à la permanence qui partageaient le même style de vie (par exemple, célibataire sans enfants, marié avec enfants). Les profils des candidats étaient systématiquement variés pour dissimuler des parcours universitaires identiques.

Les résultats ont révélé une préférence de 2:1 en faveur des femmes par les professeurs des deux sexes dans les domaines à forte intensité mathématique et non mathématique, à la seule exception des hommes économistes, qui n’ont montré aucune préférence de genre. Les résultats ont été reproduits en utilisant des analyses pondérées pour contrôler les caractéristiques de l’échantillon national.

Voir aussi

Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles


La sélection à l’entrée des universités de l’« Ivy league »

Australie — Recrutement [dans la fonction publique] sur base de CV anonymisés [au niveau du sexe, nom et ethnie des candidats] augmente nombre d’hommes blancs sélectionnés (l’idée des CV anonymisés est donc abandonnée)


lundi 22 janvier 2018

Angleterre — Au moindre soupçon, des écoles considèrent les élèves comme transgenres

Une psychologue à la seule clinique du genre pour enfants en Angleterre affirme que certains pourraient regretter leurs décisions par la suite.

Llyr Jones, né garçon, fréquente une clinique d’identité de genre et se fait faire des piqûres pour ralentir la puberté

Des enfants à peine âgés de 11 ans se voient offrir des traitements médicaux qui pourraient les rendre stériles, de déclarer une psychologue de la seule clinique en Angleterre et au Pays de Galles qui se spécialise dans le traitement des enfants qui veulent changer de genre.

Bernadette Wren, psychologue clinicienne consultante à la clinique du Gender Development Service (GIDS) à Londres, a déclaré que certaines écoles allaient trop vite pour permettre aux jeunes filles d’être traitées comme écoliers masculins et vice versa — à la simple demande de l’enfant. [Mme Wren n’est en rien opposée à ce genre de thérapie dans l’absolu, voir comment elle qualifie la clinique où elle travaille à la fin de l’article.]

Elle a déclaré que des écoles s’empressaient de permettre aux élèves de changer de nom, d’uniforme et de pronoms sexués dès qu’on « murmurait qu’un enfant pourrait s’interroger sur son identité » et que ce n’était pas dans l’intérêt de chaque enfant.

La clinique GIDS fait partie de la Fondation Tavistock et Portland à Londres, pionnière dans le traitement médical des jeunes transgenres, elle est désormais submergée par les demandes.

En neuf mois l’année dernière, plus de 2000 enfants ont été référés par les médecins, les écoles et les groupes de soutien à la GIDS, la seule clinique du système public de santé et qui offre des traitements médicaux tels que des hormones pour ralentir la puberté et développer différentes caractéristiques sexuelles.

Nombre d’enfants envoyés au service de la clinique du genre (GIDS) par région

Ce nombre a été multiplié par 20 en sept ans — en 2009, il n’y avait que 97 cas référés ainsi à la clinique. Les chiffres de l’année dernière comprennent deux enfants de trois ans, neuf enfants de quatre ans, 21 enfants de cinq ans et 23 enfants de six ans. Certains se voient proposer des traitements non accessibles par le passé et pour lesquels on ne possède aucune donnée scientifique quant à aux risques à long terme.

Wren a déclaré que les générations futures pourraient condamner la façon dont ces enfants sont traités : « Bien sûr, vous devez songer au fait que nous aurons fait quelque chose qui sera considéré d’ici une génération comme mal avisé. » Elle a également reconnu que certains jeunes pourraient regretter leur décision de changer de sexe quand ils seront adultes et que ces traitements ne sont pas sans risques, y compris la perte de la capacité d’avoir des enfants, en particulier pour ceux qui sont nés garçons.

Nombre d’enfants référés à la clinique du genre (GIDS) par année et par sexe
Lire prof. Jordan Peterson : «  Nous sommes en pleine épidémie psychologique. Cela se produit régulièrement. »

« Peut-être que les choix qu’ils font à 16 ans seraient très différents de ceux qu’ils feraient à 30 ans », a déclaré Wren dans le cadre d’une conférence qui se tiendra le mois prochain sur l’amélioration du soutien aux enfants qui remettent en question leur genre. « Vous pouvez accepter leur sentiment à propos de la différence entre les sexes, mais vous devez aussi dire — sans être transphobe — qu’il s’agit de décisions thérapeutiques vraiment difficiles à prendre. »

« Même le service médical le plus ouvert aux transgenres se doit de considérer les difficultés extrêmement très graves qui se présentent. Le moment de la suspension de la puberté, par exemple. Si ces enfants peuvent tolérer assez de traitement hormonal pour développer la partie inférieure du corps afin qu’ils développent des sensations physiques. »

« Et la fertilité. Il faut considérer la perte de leur capacité à avoir des enfants biologiques. Cela devient un gros problème pour nous. Pour les mâles de naissance, leur capacité à produire des spermatozoïdes est plus fragile à la suite de ces traitements. »

Ses commentaires font suite aux remarques de l’expert en fertilité, Lord Winston, qui a déclaré qu’il voyait des adultes transgenres qui avaient perdu leur capacité de se reproduire et qui étaient très « endommagés ».

Wren a indiqué que le plus jeune enfant qui recevait une intervention médicale à la clinique était une fille de 11 ans, qui s’identifie comme un garçon et qui reçoit un traitement hormonal pour éviter une puberté précoce.

Alors que près de la moitié des enfants plus âgés envoyés à la clinique optent pour un potentiel traitement médical qui permette de « changer de sexe », seul un quart des enfants de 5 à 12 ans font le même choix.

« Dans le groupe d’âge plus jeune, on peut trouver des enfants dont le genre est fluide pour l’instant, mais dont l’identité de genre se raffermira par la suite. C’est pourquoi nous devons être plus prudents en ce qui concerne les identités sociales de genre précoces », a-t-elle déclaré.

« Les écoles devraient attendre que les parents leur en parlent avant de changer le nom de leur enfant dans les registres, son uniforme, le pronom genré qu’on utilisera pour s’adresser à cet enfant, les toilettes qu’il utilisera ou le type de sport que l’enfant pratiquera. »

« Si une école entend parler d’une rumeur selon laquelle un écolier s’interrogerait sur son sexe et qu’elle fait tout en triple vitesse ensuite pour s’assurer que l’enfant soit considéré comme un membre du sexe opposé, ce n’est peut-être pas le meilleur pour cet enfant. »

Wren a également révélé que :

● Parmi les enfants référés à la clinique de Londres, 10 % changent d’avis et se retirent du programme de traitement
● Les militants de Transgroups font pression pour que les enfants puissent changer d’identité sexuelle plus rapidement et certains estiment que le service GIDS est trop prudent
● La clinique ne dispose pas de données sur ce qui arrive à ses enfants lorsqu’ils deviennent adultes.

Mme Wren a ajouté que la clinique avait demandé de l’argent pour une étude qui suivrait 600 enfants depuis le début du traitement pendant de nombreuses années, y compris ceux qui changent d’avis. Malgré les risques, elle a comparé le travail de la clinique — et d’autres en Amérique et en Hollande — à des avancées pionnières en oncologie.

Plusieurs groupes de soutien aux transgenres ont refusé de commenter.


Voir aussi

Jordan Peterson et les jeunes « trans »

À comparer à la priorité éducative du Québec (du moment) : Urgence : « Adapter [sic] l’école aux écoliers transgenres »

Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté



dimanche 21 janvier 2018

Le genre et l'université : une chape de plomb s'abat

Extrait d’une allocution de Jordan Peterson tenue à l’université de Toronto le 19 novembre 2016 qui décrit la véritable chape de plomb qui s'abat désormais à l'université.



Sur la parodie de justice qu’est le Tribunal des droits de la personne, lire « Extirper l’hérésie et le blasphème » sur l’affaire Mark Steyn devant ce « tribunal » ?

Sur Jordan Peterson :

La croisade des LGBT contre la liberté d’expression et les distinctions linguistiques immémoriales

Jordan Peterson sur l’écart salarial, l’imposition des pronoms trans et la gauche radicale

Jordan Peterson et les jeunes « trans »




Le paradoxe de l'égalité entre les sexes c. la théorie du genre (rediff)

Mise à jour du 30 novembre 2012

La vidéo a été sous-titrée en français (par des tiers)



Billet du 11 octobre 2012

La théorie du genre veut qu'il n'y ait pas de différences sexuelles innées entre les sexes, si ce n'est les caractères sexuels apparents. Pas de différences au niveau de la psychologie, des comportements entre hommes et femmes. S'il y en a, ce ne serait que le fait de facteurs environnementaux, sociaux. Les intérêts des femmes pour les professions à fort lien social plutôt que les techniques ne seraient, par exemple, que le fruit d'une culture (machiste bien sûr) qui les enferme depuis la plus tendre enfance dans des rôles traditionnels, moins bien payés.

La vidéo norvégienne ci-dessous (sous-titrée en anglais uniquement, malheureusement) a suscité un débat médiatique, scientifique et politique de premier plan en Norvège. Depuis ce débat, l’État norvégien a décidé de cesser toutes les subventions aux instituts et associations pro-genre. Ce fut plus particulièrement le cas du Nordisk institutt for kunnskap om kjønn (Institut nordique d'études sur le genre).

La controverse est née du reportage de Harald Eia qui dépeint les sociologues et les chercheurs en études du genre sous une lumière peu flatteuse dans une série télévisée appelée « Endoctrinés ».

Le vacarme avait déjà commencé l'été dernier, plus de six mois avant que la série ne soit prête. Certains chercheurs en sciences sociales qui avaient été interrogés par Eia s’étaient exprimés dans la presse pour dire qu'ils se sentaient bernés et trompés par les méthodes«douteuses» du journaliste.

Eia est d’abord allé interroger des sociologues norvégiens spécialistes en orientation sexuelle, en éducation, les rôles sexuels, l’orientation sexuelle et la race; des domaines fortement politisés dans la communauté universitaire norvégienne. Puis il a traduit ces entretiens en anglais et les a montrés à des chercheurs renommés britanniques et américains comme Robert Plomin, Steven Pinker, Anne Campbell, Simon Baron-Cohen, Richard Lippa, David Buss, et d'autres. Dire que les chercheurs américains et britanniques ont été surpris par ce qu'ils ont entendu serait un euphémisme.

« J'aimerais avoir un emploi technique. »
Tiré des travaux de Svein Sjøberg et Camilla Schreiner de l'Université d'Oslo

Tout commence par un paradoxe : la Norvège trône depuis des années aux premières places du classement des pays les plus égalitaires envers les femmes et pourtant la division du travail selon les sexes y est très stable, malgré toutes les campagnes gouvernementales pour changer les choses. Chose encore plus curieuse : plus un pays est pauvre et plus ses femmes s'intéressent aux professions techniques et traditionnellement masculines alors qu'elles sont délaissées dans des pays prospères et féministes comme la Norvège, le Danemark, la Finlande, l'Angleterre... C'est ce qu'on nomme le paradoxe de l'égalité entre les sexes.



(sous-titrage français)


(sous-titrage anglais)



Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Il a arrêté l'école à 16 ans, il prépare aujourd'hui un doctorat en droit

Roderick n’a jamais passé son brevet [à 16 ans] ni été au lycée [fin du secondaire + cégep au Québec]. Après avoir travaillé quelques années, il a passé une capacité en droit en cours du soir, puis réussi licence et maîtrise à La Sorbonne.


« Les échecs font (aussi) partie de la réussite, car sans mes échecs, je ne serai jamais parvenu où j’en suis maintenant.

J’ai arrêté l’école à 16 ans après un parcours scolaire catastrophique. J’ai toujours été le dernier de ma classe. J’ai connu de nombreuses exclusions, convocations chez le juge pour enfant, en conseil de discipline, au rectorat. Au collège, j’ai redoublé deux fois — sixième et troisième — et j’en suis parti sans le brevet. Je n’ai donc jamais mis un pied au lycée.

Je suis alors entré dans l’armée, sans conviction ni patriotisme, mais il s’agissait à l’époque du seul employeur susceptible de me nourrir et de me loger, et qui recrutait sans formation. Passé cette expérience, j’ai enchaîné des petits boulots : livraison de pizzas, distribution de publicités dans le métro, petits chantiers au noir. J’ai aussi tenté une formation de paysagiste dans une école à Vincennes [Val-de-Marne]. Mais, pic de la crise oblige — nous étions en 2010 — aucune entreprise ne recrutait. J’ai donc quitté cette formation pour retourner à mes petits boulots alimentaires. »

Une passion pour le droit

« En septembre 2011, j’ai croisé un ami du collège, qui était rentré en fac de droit. Il m’a parlé d’une équivalence au bac, une capacité en droit, une formation gratuite en cours du soir en deux ans qui me permettrait soit d’entrer en fac (et pas seulement en droit), soit de passer les concours de la fonction publique.

Je me suis lancé dans cette formation, à La Sorbonne. Je ne connaissais absolument rien. Qu’est-ce que le droit ? Quelle est la différence entre un maire et un préfet ? Entre un juge et un procureur ? Entre l’État et une mairie ?

La formation a été exigeante. J’ai parfois travaillé toute la nuit pour lire des bouquins et répondre à mes questions sur la société. Et puis je me suis découvert une passion pour le droit. J’ai découvert les institutions, les enjeux des grands débats relatifs à la démocratie ou aux questions sociales…

Après l’avoir validé haut la main, j’ai intégré une licence de droit, puis un master de droit public, que j’ai obtenu avec mention. J’ai été recommandé par plusieurs de mes professeurs pour intégrer Sciences Po Paris, dont j’ai passé le concours, et obtenu la note de A (soit la note maximale). Mais j’y ai finalement renoncé pour commencer un doctorat en droit à La Sorbonne, qui débutera à la rentrée prochaine.

En parallèle, j’ai obtenu un poste d’assistant de justice en cour administrative d’appel. Preuve qu’en plus d’être diplômé, cela peut déboucher sur de très belles occasions !

Aucun bac ne prépare à la fac de droit. J’ai été bien meilleur élève que des bacheliers ES obtenus avec mention très bien, et bien moins bon que certains élèves issus d’un DAEU [diplôme d’accès aux études supérieures] ou d’une capacité en droit comme moi.

Je tire une évidence de mon expérience : le parcours scolaire du collège-lycée n’est absolument pas prédéterminant pour la réussite à l’université. »

Pour entrer à l’université en France, des examens alternatifs au baccalauréat existent, tels le DAEU, l’International Baccalaureate, la capacité en droit, l’AbiBac, le DEC québécois...

Tour d’horizon des diplômes existants :

– Le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) est un diplôme national qui permet ensuite d’accéder à une université, un IUT ou une école recrutant au niveau bac. Il donne aussi accès aux concours administratifs de catégorie B. Il en existe deux types : l’option A (littéraire) et l’option B (scientifique). Le DAEU se prépare à l’université, en présentiel ou en ligne. Le cursus peut être étalé sur plusieurs années. Les candidats doivent être âgés de 24 ans au moins (ou 20 ans et justifier de deux ans d’activité professionnelle).

– Le Baccalauréat international (IB), appelé aussi « bac de Genève », a été lancé en 1968 par une fondation suisse. Il est préparé dans près de 4 000 établissements, répartis dans 150 pays. En France, 12 établissements privés préparent à l’IB, le plus souvent en anglais. [...] Le cursus comprend un tronc commun et six matières optionnelles. L’IB n’est pas reconnu a priori par l’éducation nationale. Les titulaires doivent solliciter une dispense du bac français auprès de l’établissement de leur choix. Mais nombre d’écoles cotées acceptent les élèves ayant obtenu l’IB.

– La capacité en droit est une formation juridique générale d’une durée de deux ans, souvent dispensée en cours du soir. Les titulaires peuvent ensuite entrer en première année de licence de droit ainsi qu’en première année de DUT carrières juridiques ou de BTS notariat. Ils peuvent aussi passer des concours de la fonction publique. Il existe également, sur le même modèle, une capacité en gestion des entreprises, qui se prépare surtout dans des Instituts d'administration des entreprises (IAE).

– L’AbiBac, créé par l’accord franco-allemand du 31 mai 1994, est un cursus débouchant sur la délivrance simultanée des deux diplômes, le bac français et l’Abitur allemand. Le dispositif repose sur un jumelage entre un lycée français et un Gymnasium allemand. Plus de 80 lycées en France préparent à l’AbiBac.

– D’autres équivalents du bac. Il existe un grand nombre de titres ou de diplômes permettant d’obtenir une équivalence du bac. Le DEC (diplôme d’études collégiales) québécois en est un. On en trouvera la liste sur le site Legifrance.gouv.fr.

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Peter Thiel et l’université aux États-Unis : un test de QI extrêmement coûteux


samedi 20 janvier 2018

France : fini l'étude de l'Antiquité, mais retour de la préhistoire pour parler des migrations

Barbara Lefebvre est enseignante et auteur de Génération : J’ai le droit. Dans son livre, elle témoigne de son expérience et parle d’une génération individualiste, de crise de l’autorité... Elle a auparavant collaboré à la rédaction du livre marquant Les Territoires perdus de la République, né du constat alarmé de professeurs de l’enseignement secondaire de la région parisienne, a paru pour la première fois en 2002. Les auteurs des attaques terroristes de 2015 étaient collégiens dans des établissements peu ou prou semblables à ceux évoqués dans le livre, au sein desquels il se produisait des « incidents » à caractère antisémite, raciste et sexiste.

Pour enseigner la préhistoire qui se justifierait pour contextualiser les grandes migrations actuelles, les rédacteurs du programme d’histoire officiel en France ont éliminé l’Antiquité et les savants grecs. On insiste aussi sur la traite esclavagiste des Européens, mais on occulte celle arabo-musulmane.




Extraits de Génération « J’ai le droit » de Barbara Lefebvre

On pourrait croire que la multiplication des enquêtes nationales et internationales allait apaiser l’inépuisable débat sur le niveau des élèves français. Il n’en est rien tant la question est devenue plus politique que pédagogique. Corps enseignant, Inspection générale, chercheurs en « sciences de l’éducation », journalistes experts, tous s’accordent à dire que le niveau des élèves de 2017 est moins bon en orthographe, en grammaire, en lecture compréhension, en raisonnement mathématique qu’il y a vingt ans.

Mais certains recourent à toutes sortes d’arguties pour assurer que nous n’avons rien compris, que si les résultats sont moins bons, le niveau ne baisse pas ! Nous serions victimes d’une illusion d’optique : en réalité le niveau monte, mais cette progression est inégalement partagée. Revoilà l’égalitarisme sous couvert « d’égalité des chances », la toise du « moyen », la dictature de la courbe de Gauss. Revoilà la question sociale qui permet aux idéologues d’éviter encore et toujours le débat sur les méthodes pédagogiques qui ont conduit à produire plus d’un tiers d’illettrés à la sortie du primaire.

Il faut d’ores et déjà éclaircir un point : j’entends par illettré un élève qui décode plus ou moins correctement, mais ne comprend pas ce qu’il lit. Un illettré est un lecteur non-compreneur. Cela exclut donc les élèves porteurs de troubles des fonctions cognitives (TFC), même mineurs comme les « dys ». On devrait d’ailleurs s’interroger sur l’explosion de diagnostics d’élèves dyslexiques et dysorthographiques depuis plus d’une décennie. Dans les salles de profs, on entend dire que « c’est une mode ». La pathologisation est une tendance apparue il y a une vingtaine d’années : tout est psychologisé, pathologisé avec des relents analytiques de café du commerce. Plutôt que de penser les problèmes en évaluant les effets des pratiques et méthodes enseignantes, on appelle le psy, l’orthophoniste, quand ce n’est pas le sophrologue ! Les véritables experts des TFC considèrent qu’il y a beaucoup de « faux diagnostics dys » puisque nombre de ces enfants sont rééduqués après seulement quelques séances d’orthophonie s’appuyant sur l’apprentissage syllabique. À l’inverse, un vrai dyslexique, en dépit des progrès qu’il peut faire, restera dyslexique et devra recourir aux différentes formes d’adaptation qu’il aura apprises pour compenser son trouble de la lecture et de l’écriture.

Les enseignants des collèges et lycées sont démunis face aux élèves toujours plus nombreux ayant un déficit en maîtrise de la langue orale et écrite. Les enseignants savent gérer les dys, mais pas l’illettrisme de masse. Nous devons enseigner des programmes toujours plus lourds avec des horaires disciplinaires inchangés, voire diminués sous l’effet des réformes successives. Sous la pression de nos inspecteurs, dans un temps record, on nous somme de boucler le programme alors que nos élèves ne maîtrisent pas les outils langagiers de base. Et cette situation délétère ne concerne pas que les disciplines littéraires : combien de fois ai-je entendu mes collègues de mathématiques ou de sciences faire le constat qu’ils n’arrivaient plus à enseigner tant les élèves étaient incapables de comprendre le sens d’un énoncé ou d’une consigne. Or, les mathématiques ne consistent pas à la simple acquisition de modes opératoires mécaniques, il s’agit d’enseigner une capacité à réfléchir, à conceptualiser et analyser des situations mathématiques. Ces études internationales ont bel et bien démontré la faiblesse des élèves français dans ces compétences analytiques, y compris parmi les bons élèves en maths !


Source et suite

Voir aussi

La génération « moi, j’ai le droit »

Un million d’esclaves européens chez les Barbaresques

Manuel d'histoire québécois (1) — chrétiens intolérants, Saint Louis précurseur des nazis, pas de critique de l'islam tolérant pour sa part

Les manuels scolaires québécois d'histoire... (Attaque en règle par Christian Rioux et Magali Favre)

Écoles québécoises : Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques

Complément au nouveau cours d'histoire du Québec (traite négrière arabo-musulmane)

ÉCR — Une enseignante fait expérimenter le voile à ses élèves et ses déclarations sur les Arabes

Lire aussi Là où les Nègres sont maîtres. Un port africain au temps de la traite, de Randy J. Sparks, aux éditions Alma, 2017, 369 pp. ISBN-13 : 978-2362792229. En décrivant le fonctionnement d’un port esclavagiste sur la Côte-de-l’Or au XVIIIe siècle, Randy Sparks montre à quel point les Africains ont occupé une place importante dans l’économie de la traite négrière.




Jordan Peterson sur l'écart salarial, l'imposition des pronoms trans et la gauche radicale

L’entretien enflammé au complet, sous-titré en français, de Channel 4 News avec le psychologue clinicien et professeur Jordan Peterson de l’Université de Toronto. Vidéo anglaise vue plus de 2 millions de fois en 48 heures.

Selon Channel 4, « les opinions du professeur Peterson sur le genre ont soulevé une grande controverse » et un nombre considérable d’admirateurs en ligne (près de 600 000 abonnés sur YouTube, 300 000 abonnés sur Twitter). Ses vidéos ont été vues plus de 150 millions de fois.

Les Chroniques de l’éducation supérieure se demandent pour leur part « Qu’est-ce qui rend Jordan Peterson si dangereux ? » : « Il compte plus d'un demi-million d'abonnés YouTube, près de 300 000 abonnés Twitter et plusieurs milliers de partisans qui lui envoient 60 000 $ par mois » pour financer sa recherche après l'arrêt du financement par le gouvernement fédéral (voir cet article du National Post «Une occasion de faire connaître leur mécontentement »: subvention gouvernementale refusée au professeur pronominal).

Il discute de la crise de la masculinité, des différences entre les sexes, d’écart salarial entre les hommes et les femmes, du patriarcat, de l’imposition des pronoms transgenres et de son nouveau livre « 12 Rules for Life » (Douze règles pour la vie).



La vidéo originale a été vue près de 3 000 000 de fois en moins d’une semaine. Elle a suscité d’innombrables commentaires. Certains peu amènes. Certaines féministes comme Kate Bevan (compte Twitter authentifié avec 12 000 abonnés) saluent même la prestation de la journaliste en insultant Jordan Peterson (dickhead = tête de nœud, connard) !

Cette violence verbale contre Jordan Peterson pour sa prestation lors de cet interrogatoire ne semble pas être un cas isolé (voir Cathy Newman’s feminist fans aimed 30 times more violent sexist abuse at Peterson and his supporters than vice-versa).

Jordan Peterson aborde le système nerveux du homard dans son livre et cet interrogatoire


Liens connexes

Université Wilfred Laurier (Ontario) — S’opposer aux pronoms transgenres (Jordan Peterson), c’est comme Hitler...

Étude — Plus on est « progressiste », plus idéaliserait-on ou nierait-on la réalité ?

Religion — Pourquoi le cerveau (de progressistes ?) refuse-t-il de changer d’opinion politique ?

La croisade des LGBT contre la liberté d’expression et les distinctions linguistiques immémoriales
 
L’assistante intimidée par l’université Wilfrid Laurier ne croit pas en la sincérité des excuses de l’université (M-à-j)

La censure sur les campus du Canada

Wall Street Journal : « Il n’y a pas d’écart salarial hommes-femmes »

Deux fois plus de dépressions chez les femmes qu’il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ?

Les jeunes femmes gagnent plus que les jeunes hommes dans les métropoles américaines

Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles.

Le cerveau des hommes et celui des femmes seraient connectés différemment

L’État [et ses emplois à l’abri des aléas économiques] se féminise et se « diversifie »

La révolution sexuelle et le féminisme, héritage des années soixante

Tempête dans la gazouillosphère québécoise : « Les filles attachent moins d’importance au salaire que les garçons »



Le paradoxe de l'égalité entre les sexes c. la théorie du genre (Scandinavie) (Jordan Peterson y fait allusion)


Reportage de la télé norvégienne (NRK) sous-titrée en français (par des tiers)

Pourquoi l'absence du père serait néfaste pour les garçons

jeudi 18 janvier 2018

Discrimination — Le gouvernement fédéral ne finance plus les emplois étudiants auprès d'associations trop conservatrices

Emploi et Développement social Canada a affiché sur son site web de l'information, datée du 19 décembre 2017, annonçant un changement majeur dans ses exigences concernant les demandes de financement fédéral dans le cadre de son programme Emplois d'été Canada pour les jeunes. Il faut maintenant y inclure une attestation assurant que « l'emploi et le mandat principal de l'organisme sont conformes aux droits de la personne au Canada, y compris les valeurs sous-jacentes à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que d'autres droits. Ceux-ci incluent les droits en matière de procréation et le droit de ne pas faire l’objet de discrimination fondée sur le sexe, la religion, la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, les déficiences mentales ou physiques, l’orientation sexuelle ou l’identité ou l’expression de genre. »

Selon le ministère, l’insistance sur les droits en matière de procréation (qui incluent expressément « l’accès à des avortements sûrs et légaux »), l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre se veut pour que les jeunes « âgés d’à peine 15 ans, ne soient pas exposés à des organismes dont les emplois vont à l’encontre des valeurs contenues dans la Charte des droits et libertés et la jurisprudence qui en découle. »

Pour recevoir les subventions fédérales du Canada pour les emplois, l’employeur doit attester que :

l’emploi et le mandat principal de l’organisme sont conformes aux droits de la personne au Canada, y compris les valeurs sous-jacentes à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que d’autres droits. Ceux-ci incluent les droits en matière de procréation et le droit de ne pas faire l’objet de discrimination fondée sur le sexe, la religion, la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, les déficiences mentales ou physiques, l’orientation sexuelle ou l’identité ou l’expression de genre.

Le député conservateur Brad Trost a été le premier à sonner l’alarme publiquement dans une vidéo sur Twitter et Facebook, dans laquelle il dénonce les libéraux pour cause de discrimination.

« En termes pratiques, cela signifie que vous devez adopter la position du Parti libéral au sujet de l’avortement, du mariage homosexuel, des droits des transgenres, de toutes sortes de lois de la Chambre des communes, autrement vous n’êtes pas un employeur ayant droit à ce programme », a déclaré Trost.

« Ce n’est pas acceptable, c’est de la discrimination. »

Les Canadiens « ont le droit d’avoir des opinions politiques différentes de celles du gouvernement du jour, et ils ne devraient pas voir leur financement coupé parce qu’ils sont en désaccord avec celui-ci », a-t-il ajouté.

« Le second problème avec cette mesure, c’est qu’elle exclut automatiquement toutes les organisations confessionnelles qui ont des valeurs traditionnelles sur la vie humaine et sur la morale sexuelle. Cela comprend des millions et des millions de Canadiens, » a affirmé Trost.

L'Église catholique s'est également élevée contre cette mesure radicale et discriminatoire. Nous reproduisons la fin de leur communiqué émis à cette occasion :
Les communautés religieuses considèrent l'avortement, l'orientation sexuelle et l'identité ou l'expression de genre comme des questions majeures ayant des incidences éthiques, morales, sociales et personnelles, lesquelles déterminent notre compréhension de la dignité humaine et donc notre appréciation du sens et de l'importance de chaque vie humaine. Cette nouvelle politique entre directement en conflit avec le droit à la liberté de religion et de conscience, qui est, lui aussi, consacré par la Charte des droits et libertés et la jurisprudence qui en découle. Elle compromet gravement le droit à la liberté religieuse, puisque le gouvernement du Canada limite directement le droit des traditions religieuses de publiquement garder, enseigner et pratiquer leurs principes et leurs valeurs.

En plus de la violation évidente et regrettable de la liberté de conscience et de religion engendrée par la nouvelle politique, il y aura d'autres conséquences concrètes et malheureuses : des camps d'été seront forcés de fermer; des services de nombreux organismes sans but lucratif seront réduits; de précieuses occasions d'apprentissage seront perdues. Ce ne sont là que quelques-uns des effets qui seront sentis dans les diocèses et organismes catholiques ainsi que dans de nombreuses autres communautés religieuses dans tout le Canada.

De plus, la politique récemment annoncée constitue une tentative d'étouffer la voix des communautés religieuses dans la démocratie canadienne et de limiter leur participation sur la scène publique. D'ailleurs, elle va à l'encontre des recommandations publiées à la fin de mars 2017 par le Groupe de consultation sur les activités politiques des organismes de bienfaisance, qui avait été formé par la ministre du Revenu national. Ces recommandations veulent notamment que les organismes de bienfaisance soient autorisés à fournir des renseignements en vue d'alimenter et d'influencer l'opinion publique, et de défendre le maintien ou la modification des lois ou des politiques, au Canada (à tous les niveaux de gouvernement) ou à l'étranger.

Les évêques catholiques soulignent qu'en date du 11 janvier, le seul média qui ait traité la nouvelle en français est le HuffPost Québec.



Nous attendons les explications claires de M. Trudeau sur la question.




Urgence : « Adapter l’école aux écoliers transgenres »

Dans toutes les écoles du Québec (y compris primaires y compris privées et religieuses) les écoliers dits transgenres doivent être identifiés par le prénom et le sexe qu’ils ont choisis. Ils doivent aussi avoir accès à des toilettes et des vestiaires qui respectent leur identité sexuelle.

Voilà quelques-unes des mesures à mettre en place dans le réseau de l’éducation pour soutenir les jeunes transgenres, comprises dans un guide conçu pour les établissements scolaires.

Le document Mesures d’ouverture et de soutien envers les jeunes trans et les jeunes non binaires a été rédigé par la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation et sera officiellement lancé ce matin, à Montréal.

Le document commence par cette assertion « Plusieurs jeunes trans et jeunes non binaires ont besoin d’exprimer leur identité de genre et leur expression de genre, et ce, dès le primaire. » Le document ne précise pas combien de jeunes écoliers du primaire seraient « transgenres » ou « non binaires ». Il y a environ un million d’élèves dans le réseau d’éducation du Québec...

Perte d’argent, moindre transmission de la connaissance, publicité contreproductive

Selon la Dr Joanna Williams, ces mesures sont une perte d’argent et peuvent être contreproductives. Selon cette éducatrice, « Au moment où ils commencent l’école, la plupart des enfants connaissent leur nom, leur âge et leur lieu de résidence. [...] La plupart savent aussi avec certitude s’ils sont un garçon ou une fille. »

Pour la Dr Williams, ce genre de mesures peuvent être contre-productives, « quand elles poussent les enfants les plus jeunes à se demander s’ils sont vraiment un garçon ou une fille ».

Alors que les chiffres du service de la santé britannique (NHS) suggèrent que la proportion d’enfants qui se considèrent comme transgenres reste marginale, un rapport publié en 2016 a révélé que ce nombre avait été multiplié par dix sur une période de six ans. On peut se demander s’il ne s’agirait pas d’une mode suscitée par la publicité énorme faite à la cause « transgenre » ces dernières années.

Rappelons que selon une étude universitaire environ 70 % des ados qui se disaient LGBT se déclarent hétérosexuels par la suite... Notons en outre que les déclarations des écoliers et des ados sont souvent suspectes dans ce domaine. Selon l’universitaire Savin-Williams, le taux relativement haut d’ados LGBT que l’on retrouve dans certaines études s’explique par l’hypothèse de « blagues potaches ». Les adolescents auraient pensé qu’il était drôle de se faire passer pour homosexuels ou bisexuels aux yeux des chercheurs.

Alors que le rôle des enseignants était autrefois simplement de transmettre des connaissances dans un domaine précis, ils sont désormais soumis à une pression croissante pour fournir un soutien social et des conseils sociaux, de noter la Dr Williams.

En février 2017, l’école pour filles Saint-Paul a annoncé qu’elle avait introduit un « protocole neutre pour les garçons » qui permet aux écolières d’y porter des uniformes de garçons et d’utiliser des noms traditionnellement masculins si elles le voulaient.

Leur lobby, nos lois

La Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation est composée de plus d’une vingtaine d’intervenants, dont des représentants du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, d’organisations syndicales, de comités de parents et d’associations étudiantes.

En vertu des modifications apportées récemment à la Charte des droits et libertés de la personne, la discrimination fondée sur l’identité et l’expression de genre est maintenant interdite. Cette disposition amène des responsabilités additionnelles pour les écoles, cégeps et universités, qui doivent assurer le droit à la dignité et au bien-être de leurs élèves, alors que les partisans de ces mesures affirment que plusieurs transgenres seraient victimes d’intimidation et de violence.

Formulaires et toilettes neutres

Pour respecter leur identité de genre, le personnel du réseau de l’éducation doit utiliser le prénom choisi par l’élève ou l’étudiant, et ce, même si aucun changement n’a été fait au registre de l’état civil ou au dossier administratif du jeune. Le guide recommande par ailleurs de faciliter le changement de prénom et de sexe dans les formulaires et documents des établissements.

Un jeune transgenre doit aussi avoir accès aux toilettes et aux vestiaires « dans lesquels il se sent le plus à l’aise, et ce, quel que soit le sexe qui lui a été assigné à la naissance », peut-on lire. Une solution « simple » consisterait à transformer les cabinets de toilette uniques déjà existants en toilettes neutres, précise-t-on. On ne sait pas à quel coût.

Les établissements doivent aussi adapter leur code de vie pour tenir compte des besoins des écoliers trans, afin de leur permettre notamment de porter les vêtements qu’ils désirent. Il est aussi recommandé de réduire le plus possible les activités où l’on sépare les élèves selon « le genre ».

Des « activités de sensibilisation » (culpabilisation, propagande ?) doivent aussi être organisées dans toutes les écoles, qui devraient offrir du soutien psychologique aux jeunes trans dans leur démarche. Quel sera le budget consenti à ces activités ?

Voir aussi

SRC larmoyante : « L’intégration d’une élève [dite] transgenre freinée par la bureaucratie »

Étude : Environ 70 % des ados qui se disaient LGBT se déclarent hétérosexuels par la suite

Jordan Peterson et les jeunes « trans »