jeudi 5 juillet 2012

France — Bras de fer autour de l'école à la maison

Des familles qui ont fait le choix de l'instruction en famille refusent de se prêter aux modalités de contrôle de l'État.

Conformément à la loi Ferry de 1882, elles ont fait le choix de l'école à la maison. Mais elles refusent de soumettre leurs enfants aux modalités de contrôle imposées par les académies. Une soixantaine de familles réparties sur l'ensemble de la France ont signé un appel à la désobéissance civile.

« Si nous avons choisi de ne pas mettre nos enfants à l'école, ce n'est pas pour leur faire imposer des tests établis par l'Éducation nationale », résume Sylvie Martin Rodrigues, qui a lancé ce collectif en avril. Maman de Tom, 12 ans, et de Lilou, 9 ans, cette habitante de Mijoux, petit village de l'Ain, a fait le choix avec son mari de l'école à la maison, pour respecter le rythme des enfants et ne pas les « enfermer ». Ils pratiquent l'apprentissage « informel ». « Toute situation permet d'apprendre, à condition que l'enfant soit prêt à assimiler les notions », explique-t-elle.

Leurs ennuis avec l'Éducation nationale ont débuté en 2009, lorsqu'une inspectrice est venue frapper à leur porte, pour un premier contrôle. « Elle n'avait aucune animosité, mais elle est revenue à l'académie les mains vides, sans les tests. » Signalés début 2011 au procureur, ils sont passés devant le tribunal correctionnel le 22 mai, qui a prononcé la relaxe. Mais les choses ne se sont pas arrêtées là. La famille a été à nouveau contrôlée le 26 juin. « Nous leur avons montré nos supports pédagogiques. Nous leur avons aussi proposé d'aller voir la cabane de Tom ou de regarder les dessins de Lilou, mais nous refusons leurs tests. »

Après trois ans et demi de procédure, Sylvie Martin Rodrigues n'est guère optimiste sur les suites de l'affaire. D'autant plus qu'une autre famille vient de passer devant le tribunal pour mineurs de Vesoul, pour des raisons similaires. Verdict ? La juge pour enfants a laissé aux deux parties - la famille Claudin-Taponnot et l'académie - jusqu'au 25 juillet pour fixer un nouveau contrôle.

Pour quelle raison le bras de fer s'arrêterait-il là ? Avocat des familles, Cédric Plantavin parle de « lutte idéologique et philosophique ». Engagé sur ce terrain depuis deux ans, il défend sept familles et en conseille une quinzaine. « J'essaie d'obtenir des décisions de jurisprudence », évoquant les zones d'ombre laissées par la loi sur les modalités du contrôle mené au moins une fois par an par l'inspection d'académie.

Quel que soit le mode d'instruction choisi par les parents, il doit permettre d'acquérir, à l'issue de la période de l'instruction obligatoire — de 6 à 16 ans — un ensemble de connaissances et de compétences identique à celui des enfants scolarisés. La loi précise cependant que l'évolution des acquisitions s'apprécie « en fonction des choix éducatifs », « sans référence au niveau scolaire d'une classe d'un établissement public ou privé sous contrat », ce contrôle n'ayant pas pour objet de « valider le niveau scolaire ». De tests, il n'est donc pas question dans la loi. Mais la circulaire du 26 décembre 2011 sur l'obligation scolaire va dans le sens d'un renforcement du contrôle. Elle précise notamment que lors de l'entretien il est «souhaitable que l'enfant s'exprime» et que «des exercices individualisés adaptés, dans la mesure du possible, aux choix pédagogiques effectués, peuvent lui être demandés». C'est à cette circulaire, appliquée avec plus ou moins de zèle selon les académies, que les familles s'opposent aujourd'hui.

Une vraie alternative

Cet affrontement en dit beaucoup sur le fossé qui sépare les deux mondes. Selon les chiffres, 30.000 enfants et adolescents ne seraient pas scolarisés, soit 0,3% d'une tranche d'âge, pour des raisons philosophiques, mais aussi médicales, sportives, artistiques. Parmi eux, 27.000 suivent des cours par correspondance, Cned en tête. 3000 sont instruits directement par les parents. « Depuis une dizaine d'années, de plus en plus de parents font d'emblée le choix de l'instruction en famille, explique Christelle, bénévole au sein de l'association Laia (Libres d'apprendre et d'instruire autrement). Auparavant, ils le faisaient davantage en réaction à un problème avec l'instituteur, à la suite de violences ou de phobie scolaire. » Loin de l'image du précepteur réservé à l'élite, l'instruction à la maison se présente comme une vraie alternative pour tous. De quoi poser des questions à ceux qui ont pour ambition de refonder l'école.

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Les Canadiens favorables à une restriction du droit à l’avortement ainsi qu’à la peine de mort

Selon un sondage réalisé par Ipsos Reid pour le National Post et Global TV, les Canadiens restent favorables à l’avortement, notamment au Québec. Seuls 6 % des Canadiens réclament son interdiction pure et simple dans tous les cas.

Mais, alors que le Canada reste l’un des rares pays a n’opposer aucune restriction légale à l’avortement, 60 % des Canadiens (57 % des hommes et 62 % des femmes) sont d’accord pour « limiter » les possibilités d’éliminer son enfant au dernier trimestre de la grossesse. Ces chiffres recoupent ceux d'autres sondages antérieurs.

Quant au « mariage » homosexuel adopté en 2005, il est rentré dans les mœurs chez les femmes interrogées, mais nettement moins chez les hommes : 23 % des seconds et 13 % des premières y sont totalement opposées tandis que 25 % de ces messieurs et 15 % de ces dames sont favorables à un partenariat civil qui n’ait pas le même poids devant la loi que le mariage entre deux personnes de sexe opposé. On se demande bien pourquoi quand on considère le peu d'avantages fiscaux et juridiques qu'offre le mariage par rapport aux unions civiles ou même à la monoparentalité.

Concernant la peine de mort, 65 % des Canadiens qui ont une opinion sur la question y sont favorables (une augmentation de 13 points par rapport à 2001) alors que 35 % y sont opposés. C’est au Canada atlantique (80 %), en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba (75 %) que la possibilité du recours à la peine capitale est la plus populaire. Mais, là aussi, le Premier ministre Stephen Harper, a promis de ne pas légiférer...



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Avortement — « le débat est clos » selon les médias et l'intelligentsia autoproclamée



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mercredi 4 juillet 2012

The Guardian : nous avions tort au sujet du pic pétrolier

George Monbiot
Le chroniqueur écologique du journal de gauche britannique The Guardian, George Monbiot, fait son mea culpa au sujet des prévisions prématurées répercutées par les médias comme les siens (c'est-à-dire donc toute la presse conformiste québécoise) au sujet d'un imminent pic pétrolier.

Le pic pétrolier mondial serait ce moment où la production mondiale de pétrole plafonnera avant de commencer à décliner du fait de l'épuisement des réserves de pétrole exploitables entraînant, selon certains auteurs écologistes, une rapide hausse des prix et un effondrement de notre mode de vie actuel. Rappelons que le mode de vie contemporain dépend d'une énergie abondante et à bon marché alors que la société préindustrielle devait se satisfaire d'une énergie animale ou humaine, rare et chère.

La majorité des acteurs du secteur ont réfuté l'idée même de ce phénomène en argüant que des avancées techniques permettront une meilleure récupération du pétrole des gisements existants et l'exploitation de nouvelles sources d'hydrocarbures telles que les sables bitumineux ou la production hauturière. Mais ce n'était pas le cas de certains journalistes militants comme George Monbiot. Dans son article du 3 juillet 2012, le reporter activiste écrit :

« Certains d'entre nous avaient fait des prévisions vagues, d'autres avaient été plus précis. Dans tous les cas, nous avons eu tort. En 1975, M.K. Hubbert, un géologue à l'emploi de Shell qui avait correctement prédit le déclin de la production pétrolière américaine, a suggéré que les approvisionnements mondiaux pourrait atteindre un pic en 1995[1]. En 1997, le géologue pétrolier Colin Campbell a estimé que ce sommet se produirait avant 2010[2]. En 2003, le géophysicien Kenneth Deffeyes a dit qu'il était « sûr à 99 pour cent » que le pic pétrolier se produirait en 2004[3]. En 2004, le magnat texan T. Boone Pickens prédisait que « nous ne pomperons plus jamais plus de 82 millions de barils » par jour de carburants liquides[4]. (Or, la production moyenne de pétrole en mai 2012 était de 91 millions de barils[5]). En 2005, le banquier d'affaires Matthew Simmons a soutenu que « l'Arabie séoudite ... ne peut matériellement pas augmenter sa production de pétrole. »[6]  (Depuis lors, cette production est passée de 9 millions de barils par jour à 10, et l'Arabie séoudite bénéficie d'une capacité de réserve d'un 1,5 million de barils supplémentaires[7, 8].)

Le pic pétrolier ne s'est pas produit et il est peu probable qu'il se produise à court ou à moyen terme. Un rapport du cadre de l'industrie pétrolière Leonardo Maugeri, publié par l'Université Harvard, fournit des preuves convaincantes qu'un nouveau boom pétrolier a commencé[9]. Les contraintes sur l'approvisionnement en pétrole au cours des dix dernières années auraient eu comme cause une carence d'investissements plutôt qu'une raison géologique. Les bas prix d'avant 2003 avaient découragé les investisseurs de développer des champs pétrolifères difficiles. Les prix élevés de ces dernières années ont changé la donne.

L'analyse des projets pétroliers de Maugeri dans 23 pays indique que les approvisionnements mondiaux en pétrole devraient augmenter de 17 millions barils nets par jour (pour atteindre 110 millions) d'ici 2020. Il s'agit, selon lui, de « la plus grande augmentation potentielle de la capacité mondiale d'approvisionnement en pétrole depuis les années 1980. » Les investissements nécessaires à cette hausse dépendent d'un prix à long terme de 70 dollars le baril. Le coût actuel du pétrole brut Brent est de 95 $[10]. L'argent coule désormais à flot dans la prospection : un billion (mille milliards) de dollars a été dépensé au cours des deux dernières années, on prévoit un investissement record de 600 milliards $ pour 2012[11].

Le pays dans lequel la production est la plus susceptible d'augmenter, c'est l'Irak dans lequel les entreprises multinationales font désormais couler l'argent et font sentir leur emprise. Mais la plus grande surprise est sans doute que l'autre grand pays qui devrait connaître un boom pétrolier est les États-Unis. Le pic de Hubbert, la fameuse cloche qui représentait l'ascension et la chute de la production pétrolière aux États-Unis, est en passe de devenir les montagnes russes de Hubbert.

L'investissement s'y concentrera sur le pétrole non conventionnel, en particulier le pétrole de schiste. Il s'agit d'un brut de haute qualité piégé dans les roches à travers lesquelles il ne s'écoule pas naturellement. Il en existe, nous le savons désormais, des gisements gigantesques aux États-Unis : une estimation suggère que les schistes de Bakken au Dakota du Nord renferment presque autant de pétrole que l'Arabie séoudite (bien que moins de celui-ci est extractible)[14]. Et ce n'est qu'une des 20 formations de ce type aux États-Unis. L'extraction du pétrole de schiste nécessite un forage horizontal et une fracturation de la roche : une combinaison de prix élevés et d'améliorations techniques les a rendus rentables. C'est ainsi que la production dans le Dakota du Nord a augmenté pour passer de 100.000 barils par jour en 2005 à 550.000 en janvier de cette année[13]»



Entretemps, Radio-Canada propose toujours en 2012 dans son catalogue destiné aux écoles (au titre inquiétant et jargonneux : Instruire, « socialiser » et « qualifier ») un reportage de 2011 qui parle « des réserves de pétrole facilement accessibles [qui] s’épuisent », sans parler de l'augmentation de la production pétrolière et d'une relative stabilité des prix qui accompagne cette augmentation. Qui est conservateur dans ses schémas face à une nouvelle donne ?

Rappelons qu'une partie du programme d'éthique et de culture religieuse est consacrée à l'« avenir de la planète » qui permet aux éditeurs de manuels de ressortir tous les poncifs en la matière (voir la liste des hyperliens liens fournis comme ressources par LIDEC, voir aussi ici), là où d'aucuns prétendent sans rire que le programme ECR « ouvre l'esprit » ou qu'il serait « neutre ».



Notes de l'article de Monbiot

[1] http://www.hubbertpeak.com/hubbert/natgeog.htm

[2] Colin J. Campbell, 1997. The Coming Oil Crisis. Multi-Science Publishing Co. Ltd, Brentwood, Essex.

[3] Cité par Bob Holmes et Nicola Jones, le 2 août 2003. « Brace yourself for the end of cheap oil » (Préparez-vous pour la fin du pétrole bon marché). New Scientist, vol 179, issue 2406.

[4] T. Boone Pickens, le 9 août 2004. Lors d'un passage au Kudlow and Cramer Show sur MSNBC.

[5] Agence internationale de l'énergie, 13 juin 2012. Rapport sur les marchés pétroliers. http://omrpublic.iea.org/

[6] Matthew Simmons, 2005. Twilight in the Desert: The Coming Saudi Oil Shock and the World Economy (Crépuscule dans le désert : Le prochain choc pétrolier séoudien et l'économie mondiale) . Wiley.

[7] http://earlywarn.blogspot.co.uk/2011/02/latest-saudi-arabian-oil-production.html

[8] Voir la note au bas des pages 4-5, Leonardo Maugeri, juin 2012. Oil: The Next Revolution. The Unprecedented Upsurge of Oil Production Capacity and What It Means for the World. http://belfercenter.ksg.harvard.edu/files/Oil-%20The%20Next%20Revolution.pdf

[9] Leonardo Maugeri, juin 2012. Oil: The Next Revolution. The Unprecedented Upsurge of Oil Production Capacity and What It Means for the World. (Pétrole: la prochaine révolution. La recrudescence sans précédent de la capacité de production de pétrole et ce que cela signifie pour le monde.) http://belfercenter.ksg.harvard.edu/files/Oil-%20The%20Next%20Revolution.pdf

[10] http://www.oil-price.net/

[11] Examen des dépenses en amont de la Barclays (« Upstream Spending Review », 2012, cité par Leonardo Maugeri, comme ci-dessus.

[12] Maugeri écrit (page 47): « In 2011, Continental has estimated the Bakken OOP alone at 500 billion barrels. In terms of oil in place (not all of which is recoverable), both the Price and the Continental estimates would put the Bakken formation ahead of the largest oil basins in the world, making it the biggest one—a sort of Saudi Arabia within the United States. (In 2005, Saudi Oil Minister Al Naimi publicly estimated the OOP of Saudi Arabia to be around 700 billion barrels). »

[13] https://www.dmr.nd.gov/oilgas/stats/historicaloilprodstats.pdf




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Quel code vestimentaire pour les profs ?

L'habit ne fait pas le moine. Et pour­tant... De la même manière que les avo­cats portent une robe, que les mili­taires arborent un képi ou que les com­mer­ciaux ne quittent pas leur cos­tume cra­vate, les ensei­gnants pré­sentent des carac­té­ris­tiques ves­ti­men­taires com­munes. Leur repré­sen­ta­tion au cinéma suf­fit pour s'en convaincre » : cha­cun se sou­vient du look sur­anné des ensei­gnants dans le film « PROFS », de l'enseignante bran­chée incar­née par Michelle Pfeiffer dans « Esprits rebelles » ou encore du style passe-partout d'Isabelle Adjani dans « La jour­née de la jupe ». Certains traits sont gros­sis jusqu'à la cari­ca­ture, mais « toutes les pro­fes­sions ont un code vestimentaire », affirme Christia Lopez, consul­tante en images et direc­trice d'une société de conseil.

Une cer­taine décontraction

« Chez les ensei­gnants, précise-t-elle, j'ai pu consta­ter une cer­taine décon­trac­tion. Ils ne sont jamais très apprê­tés, ce qui cor­res­pond à leur public jeune ». Si la plu­part portent un jean et des vête­ments « de tous les jours », Christia Lopez indique que des dif­fé­rences appa­raissent, selon les établis­se­ments, les dis­ci­plines ensei­gnées et les degrés sco­laires.

« Les tenues seront plus ludiques et colo­rées chez les ensei­gnants du pri­maire qui tra­vaillent avec des enfants. » Quant au style rétro voire ana­chro­nique, il serait de plus en plus rare. « J'ai connu un pro­fes­seur qui por­tait à l'occasion un nœud papillon, mais ça reste rare et je ne connais aucun prof homme qui porte des pan­ta­lons en velours ! », insiste Mélusine, ensei­gnante de fran­çais au col­lège et auteur du blog « Journal d'une mau­vaise prof ». Dans un sujet consa­cré au dress code des ensei­gnants en ZEP, l'émission « Personne ne bouge » sur Arte rap­pelle d'ailleurs, avec humour, qu'associer veste en velours élimée aux coudes, ser­viette en cuir, Clarks mar­rons et lunettes rondes, génère « un combo res­pon­sable de l'échec scolaire »...

Davantage de cra­vates au lycée et à l'université

« Je ne pense pas qu'il y ait de "look de prof" autre que dans les fan­tasmes de "non-profs" », se défend Mélusine. À l'écouter, hor­mis au lycée et à l'université où les cra­vates sont plus nom­breuses, elles res­tent peu uti­li­sées. Les blouses, en revanche, sont pri­sées pour leur côté pra­tique : « elles sont uti­li­sées par les profs de sciences ou d'atelier. » Mais l'enseignante le recon­naît, cer­tains points com­muns appa­raissent, selon la dis­ci­pline : « les profs d'EPS sont géné­ra­le­ment en tenue de sport et font sen­sa­tion lorsqu'ils enfilent un jean ou des chaus­sures de ville. » Et puis le look reste sur­tout lié à la per­son­na­lité selon l'enseignante-blogueuse, « cela tient aussi au fait qu'un pro­fes­seur a sou­vent choisi une dis­ci­pline qui le pas­sionne. Vous retrou­ve­rez plus faci­le­ment un look dandy ou baroque chez un pro­fes­seur de lettres, d'histoire ou de phi­lo­so­phie de par leur inté­rêt pour les dis­ci­plines huma­nistes et artis­tiques qu'ils ont tra­vaillées des années à l'université. »

Faut-il s'habiller comme ses élèves pour être res­pecté ? « Non, au contraire », estime Mélusine, « si le pro­fes­seur n'est pas sûr de lui, il aura ten­dance à être plus rigide sur son appa­rence, cela aide à se glis­ser dans la peau du per­son­nage. Un prof cool qui res­semble trop à un élève, s'il n'a pas une très solide per­son­na­lité, perd vite leur res­pect. Les élèves ont besoin de repères. » Pour Christia Lopez, cha­cun doit mar­quer ses dif­fé­rences : « les élèves ont leur propre dress code et ils y tiennent. Il serait peine per­due pour un ensei­gnant d'essayer de l'adopter. » Selon elle, le meilleur conseil pour les jeunes profs reste d'adopter les codes en vigueur : « le plus impor­tant c'est d'être accepté par ses col­lègues, de par­ve­nir à se fondre dans le moule. Tenter l'excentricité c'est ris­quer le rejet. » Une sec­tion du règle­ment inté­rieur de chaque établis­se­ment est consa­crée au style ves­ti­men­taire et Mélusine rap­pelle que seul le chef d'établissement a le pou­voir de signa­ler un décol­leté trop plon­geant, une jupe trop courte, ou un short négligé. « Mes col­lègues de sciences, qui cir­culent beau­coup entre les tables pour les tra­vaux pra­tiques, évitent les talons hauts et les vête­ments à volants ou à pans qui traînent, pour des rai­sons évidentes. » Une excep­tion à la neu­tra­lité : les ensei­gnants dotés d'une forte per­son­na­lité peuvent ten­ter un style décalé. « On peut se per­mettre des excen­tri­ci­tés à condi­tion de res­ter décent et d'avoir la per­son­na­lité pour l'assumer », résume Mélusine, « si les élèves sont déjà répu­tés sur­vol­tés, tur­bu­lents, inutile de tendre le bâton pour se faire battre, ils sai­si­ront n'importe quel prétexte. »

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Priorité dans le rattrapage de session (6 semaines pour en assimiler 15) : que les étudiants puissent s'inscrire à l'université

Dans une entrevue accordée à Mario Dumont, la ministre du Monopole de l'Éducation, Madame Courchesne, a affirmé que la priorité dans le rattrapage de session au cégep est que les étudiants des cégeps grévistes puissent rentrer à l'université. Faire du chiffre au nom du « droit à l'éducation », sans égards à la qualité de l'enseignement ? Mario Dumont se pose aussi des questions : « en six semaines rattrapper quinze semaines ? » Si c'est possible alors pourquoi ne pas ramasser les deux années d'études du cégep en une seule année ?

Mario Dumont discute également avec la ministre, Michelle Courchesne, de sa directive demandant à tous les cégeps et universités québécoises d'être le plus accommodant possible envers les étudiants issus de cégeps grévistes.

Mario Dumont aborde enfin les indemnités supplémentaires que demandent les professeurs pour cette session de rattrapage alors qu'ils n'ont souvent pas enseigné pendant près de quatre mois pendant le boycott des étudiants tout en étant payés.







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France — priorité des recrutements dans les quartiers immigrés

Le ministre délégué français à la Ville François Lamy veut que « le maximum des 1.000 postes » créés en primaire à la rentrée « soit bien dans les quartiers qui en ont besoin », et a écrit au ministre de l'Education Vincent Peillon en ce sens, a-t-il déclaré dimanche sur LCP. « Un de mes objectifs est (...) que le maximum des 1.000 postes à la rentrée soit bien dans les quartiers qui en ont besoin », dans « les zones urbaines sensibles », et « ma première action a été d'écrire à Vincent Peillon, et de le voir d'ailleurs », pour cela, a affirmé le ministre.

Cas en l'espèce : l'École Pierre-Brossolette aux Mureaux dans la grande banlieue parisienne : 100 % des élèves y sont d’origine étrangère.





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Le bilinguisme illustré (français, joual)...






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mardi 3 juillet 2012

Étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels

Dans un article intitulé « À quel point les enfants de parents homosexuels devenus adultes sont-ils différents ? Résultats de l’Étude sur les nouvelles structures familiales » rendu public le 11 juin 2012, Mark Regnerus, chercheur en sociologie à l’université du Texas, présente une étude considérée comme rigoureuse et complète selon l’analyse de plusieurs de ses pairs (Osborne, Cynthia. « Further comments on the papers by Marks and Regnerus ». Social Science Research 41, n° 4 (juillet 2012) : pp. 779-783), ou même de promoteurs de l’homoparentalité (Burroway, Jim. « First Look at Mark Regnerus’s Study on Children of Parents In Same-Sex Relationships », boxturtlebulletin.com, juin 10, 2012).

Cette étude remet en cause le dogme établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisqu'au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés (Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011).

Méthodologie de l’enquête

Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée Étude sur les nouvelles structures familiales (NFSS), et il a posé une question à plus de 15 000 Américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » Cent soixante-quinze ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation – soient en tout 2988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. À cette fin, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :

— Famille biologique intacte : un père et une mère mariés depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui (n=919).

— Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme (163).

— Père homo : le père a eu une relation amoureuse avec un homme (73).

— Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans (101).

— Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés (116).

— Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant (394).

— Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant (816).

— Autres configurations, dont le décès d’un des parents (406).

Les principaux résultats

Comparés aux enfants de « famille biologique intacte », les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :




Variable testée
Enfants devenus adultes de famille biologique encore intacte
Enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme avant leur majorité
Questions de type OUI ou NON, résultats moyens en pourcentage
En cohabitation actuellement9 %24 %
La famille a reçu des aides publiques pendant la jeunesse des enfants17 %69 %
Bénéficiaires d’aides publiques actuellement10 %38 %
Employés à temps plein actuellement49 %26 %
Actuellement au chômage8 %28 %
Ont voté à la dernière élection présidentielle57 %41 %
S’identifient comme entièrement hétérosexuels90 %61 %
Ont eu une relation extraconjugale alors que mariés ou en cohabitation13 %40 %
Ont subi des attouchements sexuels par un parent ou un adulte2 %23 %
Ont subi une relation sexuelle contre leur consentement8 %31 %
Questions portant sur une échelle continue, résultats moyens.
Niveau d’éducation atteint (échelle de 1 à 5)3,192,39
Sentiment de sûreté dans la famille d’origine (1 à 5)4,133,12
Impact négatif de la famille d’origine (1 à 5)2,33,13
Auto-estimation de la santé physique (1 à 5)3,753,38
Index de dépression (échelle de 1 à 4)1,832,2
Échelle d’évaluation du degré de dépendance à autrui (1 à 5)2,823,43
Niveau de revenu (1 à 13)8,276,08
Relation amoureuse actuelle en difficulté (1 à 4)2,042,35
Questions portant sur des fréquences, des occurrences, moyenne sur une échelle
Fréquence d’usage de la marijuana (1 à 6)1,321,84
Fréquence d’usage de la cigarette (1 à 6)1,792,76
Fréquence d’utilisation de la télévision (1 à 6)3,013,70
Fréquence d’arrestations par la police (1 à 4)1,181,68
Fréquence de ceux ayant reconnu avoir commis un délit (1 à 4)1,11,36
Nombre de partenaires sexuels féminins pour les femmes (0 à 11)0,221,04
Nombre de partenaires sexuels masculins pour les femmes (0 à 11)2,794,02

Lecture du tableau 

Exemple pour la première ligne : en moyenne, 9 % des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés alors que c'est le cas de 24 % des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.

Les résultats présentés ci-dessus sont une sélection traduite de tableaux repris directement de l’article de Regnerus. Ces 25 variables présentent des différences statistiquement significatives et testées entre « avoir grandi dans une famille dont les parents biologiques sont mariés » et « avoir fait l’expérience entre 0 et 18 ans d’une mère ayant eu une relation amoureuse avec une femme ».

Quelques conclusions à retenir :

— Toutes les recherches scientifiques précédentes sur l’homoparentalité sont d’une utilité virtuellement nulle, car leurs conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population entière. En effet, d’une part, les échantillons y sont trop faibles (des échantillons de 44 personnes au maximum, d’après Regnerus, p. 754, qui donne un résumé de ces recherches) et, d’autre part, ils sont constitués de façon non aléatoire, selon la méthode « boule de neige » : les membres de l’échantillon sont sélectionnés à l’intérieur d’un réseau dont les membres se cooptent. Pour ces raisons, ces échantillons ne sauraient refléter la composition socio-économique, religieuse, raciale et géographique des États-Unis. Par ailleurs, les personnes interrogées ont souvent conscience de l’impact politique de l’enquête à laquelle ils participent. Ils sont en outre souvent des militants de la cause homosexuelle.

— Cette étude est novatrice, car elle donne avec une grande rigueur méthodologique le point de vue de l’enfant sur le fait d’avoir eu un parent homosexuel, alors que la parole était jusqu’ici monopolisée par les parents homosexuels.

— Le trait le plus marquant de cette enquête sociologique, s’il fallait en retenir un, est l’instabilité de la vie de l’enfant dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme : davantage de temps passé dans un foyer d’accueil, davantage de temps passé chez les grands-parents, davantage de temps passé de manière autonome avant 18 ans. En fait, moins de 2 % de ces enfants ont passé leur enfance entière avec leur mère et sa partenaire. (Mark Regnerus, « Queers as Folk », Slate, juin 11, 2012.)

Une seconde étude met à mal un rapport de l'APA

Une seconde étude, également publiée dans Social Science Research, jette un regard critique sur les hypothèses d'un rapport de l'American Psychological Association souvent cité en matière d'homoparentalité.

Le rapport de l'APA dit qu'« aucune étude n'a constaté que les enfants élevés par des couples homosexuels sont désavantagés d'une quelconque manière significative par rapport aux enfants de parents hétérosexuels. »

Cependant, après avoir examiné de près les 59 études qui étayent cette affirmation, Loren Marks, professeur agrégée à l'École d'écologie humaine de l'Université d'État de Louisiane, a déclaré que « les débats sont toujours ouverts » « Le manque de données fiables laisse les questions les plus importantes [au sujet de l'homoparentalité] en suspens. »

Les faiblesses identifiées dans les études utilisées par l'APA concernent la petite taille des échantillons, une sur-représentation des mères lesbiennes bien éduquées blanches et riches, l'absence de résultats portant sur les effets habituels sur les enfants, comme leur éducation, leur taux de chômage, les risques de déclassement social ou de pauvreté, leur taux de criminalité, de grossesses précoces, de consommation de drogues et leur taux de suicide. Au lieu de cela, les études utilisées par l'APA se concentrent sur les comportements des enfants pour y déceler ou non des comportements traditionnels envers les sexes jugés « sexistes », le fonctionnement émotionnel et l'identité sexuelle.

Le Washington Times rapporte qu'il n'a pas réussi à joindre un porte-parole de l'APA pour une réaction à cette étude.

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Chine — les écoles familiales, un traditionalisme éducatif


En marge d’un travail doctoral, Guillaume Dutournier a étudié la diffusion au cours des années 2000 et le fonctionnement de nouvelles formes d’enseignement en Chine continentale et à Taiwan, au cours de multiples visites et d’entretiens avec éducateurs et parents. 

Par commodité, l’auteur nomme « écoles familiales » des expériences éducatives assez diverses, mais qui toutes se reconnaissent dans la méthode promue par l’universitaire taïwanais Wang Caigui (Wang Ts'ai-Kouei en transcription ÉFEO). Il s’agit en fait d’un mélange d'instruction à la maison à la chinoise et de pratique systématique de la « lecture des classiques ».

Se réclamant de ce professeur, une petite minorité de parents, plutôt aisés et parfois hors de toute légalité, entreprennent de soustraire leurs enfants à l’environnement scolaire, avec pour projet soit d’assumer eux-mêmes leur éducation, soit de les confier à des particuliers de leur choix accueillant d’autres enfants contre rémunération. Ils se détournent de l’enseignement officiel qu’ils jugent trop occidental (motif identitaire) et trop « axé sur les examens » (motif pédagogique). Par-delà les ruptures du XXe siècle, ils veulent renouer avec une éducation à domicile et communautaire, fondée notamment sur la lecture et la mémorisation des classiques confucéens, le dujing (Tou-Tsing). Ces « écoles » (sishu ou sseu-chou, dujingban ou tou-tsing-pan) accueillent de très jeunes enfants mais aussi des adolescents, les « classes » étant constituées sans distinction d’âge.

La pratique éducative a ici de quoi dérouter. Elle repose essentiellement sur l’oralisation de textes très anciens, que les enfants apprennent à lire sans le secours des adultes, par imprégnation collective : la « classe » consiste ici essentiellement en une familiarisation intuitive avec l’écriture de ces textes (qui reprend pour l’essentiel les caractères chinois actuels), indépendamment de toute explication sur leur sens. Les classiques confucéens, textes objectivement difficiles d’accès qui constituaient la base des examens mandarinaux sous l’empire, se voient attribuer une grande valeur par ces pédagogues et parents chinois et taïwanais. Si ces derniers les connaissent rarement dans le détail (eux-mêmes les ont rarement fréquentés dans leur enfance), ils se disent soucieux de transmettre à leurs enfants une tradition confucéenne rejetée, depuis près d’un siècle, par un enseignement officiel d’inspiration moderniste et globalement occidentalisé. Ils partent du principe que les capacités cérébrales propres aux enfants doivent leur permettre de mémoriser facilement ces textes, avant de les conduire à en découvrir le sens et la valeur morale au cours de leur jeune existence.

Si ces principes éducatifs (rôle de la lecture à haute voix, mémorisation primant sur la compréhension…) ont une longue histoire dans la culture chinoise, le professeur Wang Caigui a joué un rôle capital dans leur propagation depuis plus d’une décennie sous la forme d’une théorie pédagogique susceptible de parler aux parents d’aujourd’hui. Les nombreuses conférences que ce professeur charismatique donne à Taiwan et en Chine populaire (où il parvient à s’exprimer publiquement moyennant quelques précautions : en effet le contrôle politique y reste fort) proposent une méthode pédagogique, mais aussi une voie de revitalisation de la « culture chinoise », laquelle est en un sens commune au Continent et à Taiwan (même si, de fait, ces deux entités ne se résument pas à l’héritage confucéen). La « lecture des classiques » se voit ici attribuer un triple rôle :

  • technique, avec un apprentissage relativement rapide de la langue (la maîtrise des caractères chinois est l’affaire de six années environ dans l’enseignement officiel : ici, pour différentes raisons – qui tiennent sans doute beaucoup à la méthode employée – celle-ci s’acquiert objectivement beaucoup plus vite) ;
  • moral, avec la transmission de valeurs attribuées à la pratique des classiques, des valeurs jugées essentielles pour le temps présent (lequel est critiqué au nom du déclin supposé de la culture chinoise, mais aussi parce qu’il est tenu responsable de la non-éclosion des talents dans leur diversité, que doit permettre au contraire la « lecture des classiques ») ;
  • dans certains cas, communautaire, avec la constitution de petits groupes autour de la pratique des classiques, avec lesquels il arrive que les parents se familiarisent aussi.
Le philosophe Kinjiro Ninomiya s'instruisit
 par la lecture dès son plus jeune âge

Quelques remarques:

— La famille est présentée ici, à l’opposé de l’institution scolaire, comme le lieu le plus approprié à la transmission d’une culture. L’imprégnation du passé confucéen que la « lecture des classiques » est supposée permettre chez les enfants est considérée comme bénéfique pour les parents eux-mêmes, qui ont été très souvent éloignés de cet héritage dans leur enfance (à Formose, une propagande d’inspiration confucianiste a certes prédominé sous la période autoritaire dans l’enseignement scolaire des années 60-70 ; mais il ne s’agissait pas alors d’une pédagogie ayant pour but le développement de l’individu).

— La mémorisation enfantine des classiques vaut à la fois en tant que legs de l’antiquité chinoise et comme vecteur du développement de l’individu (« La récitation mobilise [tout] le corps. La bouche récite, la langue s’agite, et le cœur s’ouvre […], il y a toute une culture. »)

— Le professeur Wang puise sa réflexion dans le passé confucéen, mais se veut résolument orientée vers l’avenir. Dans ses conférences, il lui arrive de s’exprimer avec véhémence : «  Je vous en prie : ne gâchez pas nos enfants ! […] Nous voulons sauver ton enfant ! Nous voulons sauver notre pays ! » Il prétend parler au nom du bon sens accessible à tout un chacun, à rebours des « experts » (pédagogues modernisateurs) et des intellectuels modernistes (qui ont beaucoup joué dans la rupture avec la culture traditionnelle institutionnalisée de l’empire).

— Le mouvement de « lecture des classiques » est de vaste envergure, et les « écoles familiales » n’en constituent qu’une petite partie. Dans la diversité des situations, on observe toutes sortes d’agencements et de rythmes : certains éducateurs proposent un « système à temps plein » à l’extérieur du système scolaire, d’autres une pratique éducative complémentaire sur le mode de cours du soir. D’une manière générale, ces expériences éducatives sont marquées par une certaine précarité institutionnelle. Les éducateurs (souvent d’anciens enseignants du primaire ou du secondaire) et les parents préfèrent courir les risques afférents, car ils ont l’espoir que cela soit bénéfique à leurs enfants. Étant donné l’extériorité de ces « écoles » par rapport au système scolaire, des incertitudes demeurent quant aux passerelles avec ce dernier : si certains parents ont suffisamment d’argent (et d’assurance dans leurs relations avec le système) pour négocier un retour dans le système scolaire après quelques années d’expérience, il n’en reste pas moins que le passage par ce genre de classes non-officielles peut poser problème (tant pour des raisons administratives que pour des raisons de contenu : certaines de ces écoles, se concentrant exclusivement sur les classiques, n’abordent pas les disciplines scientifiques au nom de leur caractère moins fondamental à leurs yeux).

— Vu ce flou institutionnel, la non-visibilité assumée et le caractère somme toute marginal des « écoles familiales » à l’échelle du monde chinois, il est difficile d’en avoir une évaluation objective. On peut néanmoins dire qu’elles sont vécues par leurs acteurs comme de véritables aventures pédagogiques hors des cadres habituels. Les appréciations des parents et des éducateurs peuvent être différentes selon leur motivation : tous parlent à la fois de l’épanouissement des enfants et de la nécessité d’une meilleure transmission culturelle, mais pas toujours dans les mêmes termes et avec les mêmes priorités. À tout le moins, on peut estimer qu’indépendamment du contenu même de la pédagogie pratiquée, l’investissement parental dans un format éducatif alternatif se traduit par des retombées positives sur les enfants. L’impression générale est de fait celle d’un grand enthousiasme chez ces derniers : la lecture des classiques s’apparente dans l’ensemble pour eux à un jeu instructif, qui permet d’apprendre à lire sans douleur tout en s’imprégnant de « culture » ; certains finissent par prendre ce jeu très au sérieux, avec à terme l’expression de choix et de principes de vie motivés par leur formation.

Pour en savoir plus, et notamment pour avoir accès à l’analyse historico-philosophique et à de nombreuses références, cf. l’article de Guillaume Dutournier intitulé « Les ‘écoles familiales’ en Chine continentale et à Taiwan : triple regard sur le traditionnalisme éducatif », paru dans le n° 33 « Religion, éducation et politique en Chine moderne » de la revue Extrême-Orient, Extrême-Occident.

Source




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États-Unis — une école publique intimidée par le lobby LGBT

L’école publique d’Erie, une paisible bourgade de 1 600 habitants située à l’Ouest de l'Illinois, à la frontière avec l’Iowa (l'ancien Aiouez du régime français), est au centre d’une polémique.

En cause, un nouveau programme conçu par un organisme homosexuel partisan, le Gay, Straight, Lesbian Education Network (GSLEN), qui fait l’apologie du « mariage » homosexuel. Une priorité apparemment ces jours-ci alors qu'il s'agit d'une demande d'une petite minorité au sein d'une petite minorité (moins de 5 % de la population adulte).

Ce programme comprend des suggestions de livres mettant ce type d'union en scène jusqu’en mathématiques avec des problèmes évoquant « une variété de structures familiales et d’expressions du genre ». Exemple : « Rosa et ses papas sont en train de faire les courses et veulent acheter trois boîtes de pâtes… ». Le programme propose aussi des activités de travestissement avec des activités consistant à vêtir un héros de dessin animé avec des habits utilisés par le sexe opposé. Le tout, dès l’âge de… 4 ans !

La boîte à outils du GSLEN déclare que « L'école primaire constitue une merveilleuse et importante occasion pour inculquer et/ou favoriser des attitudes positives et de respect envers les différences individuelles, familiales et culturelles, y compris la diversité liée à l'orientation sexuelle, l'identité de genre, et l'expression du genre. »

Extrait de My Boy Princess : « Quand on va faire des courses, c'est en regardant les habits de filles qu'il est le plus heureux »

Les lignes directrices de ce programme recommandent des livres comme My Boy Princess de Cheryl Kilodavis, destinés aux enfants de 5 à 7 ans, ou Uncle Bobby’s Wedding, qui initie les jeunes élèves à l'idée du « mariage » homosexuel.

À la suite des inquiétudes des parents, le conseil d’administration de l’établissement a finalement décidé par cinq voix contre deux de ne pas mettre en œuvre le programme. Le lobby gay n’a pas apprécié et lancé une campagne nationale d'intimidation de l’école et de ses parents.

Voir aussi 

Pays-Bas – Homosexuels fuient la diversité d'Amsterdam pour s'installer dans les régions rigoristes du pays

Le « mariage gay » et la logique libertarienne new-yorkaise

Le « mariage » homosexuel traité en culture religieuse au primaire

États-Unis — professeur de Floride suspendu parce qu'il s'oppose au mariage homosexuel

Couple homosexuel invité en cours de mathématiques, euh ECR, exercice de « français » sur le prétendu mariage homosexuel




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