lundi 29 décembre 2025

Critique du documentaire Sugarcane, Les Ombres d'un pensionnat (2024)

Le documentaire Sugarcane, a été sélectionné, au début 2025, dans la catégorie des meilleurs documentaires pour les Oscars. Ce film se veut une enquête sur les abus et les disparitions d'enfants dans le pensionnat Saint Joseph de Williams Lake en Colombie-BritanniqueIl a bénéficié d'une « critique » dithyrambiqueSelon un chef amérindien, il devrait être diffusé dans les écoles du Canada.

Pourtant, selon l'auteur Michelle Stirling dans
Dead Wrong, ce documentaire comporte de nombreuses omissions et erreurs factuelles, dont les plus flagrantes nuisent à l'intégrité de l'enquête menée dans le film. Nous reproduisons ici sa recension de ce documentaire. Elle a également produit un contre-documentaire à Sugarcane visible sur Youtube. Nous l’incrustons dans le corps de cette critique. 

Sugarcane
, un film canadien magnifiquement tourné, a été en lice pour l'Oscar du meilleur film documentaire aux Oscars [gala tenu en mars 2025], prix qu'il n'ait pas gagné. Il a déjà remporté de nombreux autres prix, dont deux Critics Choice Awards 2024 et le prix du meilleur réalisateur de documentaire au Festival du film de Sundance. Il a également reçu des critiques élogieuses de la part de publications internationales telles que le New York Times, Variety, The Guardian et le Christian Science Monitor. Sur le site Rotten Tomatoes, il obtient une note parfaite de 100 % sur le Tomatomètre des critiques certifiés et une note exceptionnelle de 82 % auprès des spectateurs. Lors d'une projection privée à la Maison Blanche en décembre, l'ancien président américain Joe Biden en a fait l'éloge.

Affiche du « documentaire »
Malgré son accueil mondialement favorable, peu de Canadiens ont vu le film à ce jour. Après ses débuts nationaux en août au Festival international du film de Toronto, Sugarcane a fait le tour du pays avec très peu de projections dans des festivals de cinéma et une sortie en salles limitée. Avant sa nomination aux Oscars, il n'avait reçu qu'une couverture médiatique modeste au Canada, notamment dans le Globe and Mail et la CBC. Certains critiques le considèrent comme l'un des favoris pour remporter un Oscar et il semblait que Sugarcane pourrait bien bénéficier d'une attention beaucoup plus grande dans son pays d'origine. National Geographic a acquis les droits de distribution du film, qui est désormais disponible en ligne sur Disney+ et Hulu.

Ce qu'il faut savoir

Pour ceux qui s'interrogent sur le titre, il fait référence à la petite réserve indienne de Sugarcane, près de Williams Lake, en Colombie-Britannique, qui abrite la Première Nation de Williams Lake et le pensionnat indien de Cariboo, communément appelé la mission Saint-Joseph. Ce film est une nouvelle tentative pour culpabiliser les Canadiens et leur faire ressentir une honte profonde face au traitement réservé aux élèves autochtones dans les pensionnats. La critique du Globe and Mail, par exemple, est intitulée « Le documentaire délicatement révoltant Sugarcane explore en profondeur la douleur du système des pensionnats indiens au Canada ».

Le film est révoltant, mais pas dans le sens où l'entend le journal. Malgré son statut de documentaire sélectionné aux Oscars et soutenu par le National Geographic, l'ensemble du film doit être considéré comme un assemblage habilement orchestré de désinformation et de manipulation, avec une multitude de faits essentiels passés sous silence. Les spectateurs ne doivent accorder que très peu de crédit à ce qu'ils pensent voir.

Cela n'est nulle part plus évident que dans la fin du film, lorsqu'un texte à l'écran déclare : « L'enquête en cours à la mission Saint-Joseph a révélé un schéma d'infanticide » et qu'un personnage clé du film « est le seul survivant connu de l'incinérateur de l'école ». Ces deux affirmations semblent horribles. La première est fausse. La seconde signifie quelque chose de tout à fait différent de ce qu'elle semble indiquer.

Sugarcane est peut-être beau à regarder, mais il n'a pas sa place dans la catégorie du meilleur documentaire. Il doit plutôt être considéré comme une calomnie à l'égard de l'histoire canadienne, du Canada moderne et – cible la plus facile de toutes – de l'Église catholique.