dimanche 16 novembre 2025

Paris : 52 animateurs périscolaires suspendus pour violences sexuelles sur des enfants de 3 à 6 ans

La mairie de Paris a révélé, vendredi, un bilan glaçant : 52 animateurs périscolaires ont été suspendus entre 2022 et 2025 pour des signalements de violences sexuelles sur des enfants, majoritairement scolarisés en maternelle et en primaire, donc âgés de 3 à 6 ans. En 2025 seul, 16 cas ont déjà été recensés, un rythme constant depuis trois ans.Ces affaires, qui touchent les temps d’activités périscolaires (TAP) des mardis et vendredis après-midi, ont déclenché une vague d’indignation chez les parents et une réponse institutionnelle tardive, mais ferme.

Des faits précis, des victimes très jeunes

Dans le 11e arrondissement, deux établissements ont été particulièrement secoués :
  • École maternelle Alphonse-Baudin (avril 2025) : Deux animateurs suspendus. L’un sera jugé le 25 novembre pour agressions sexuelles sur cinq mineurs de moins de 15 ans et sur une collègue. L’autre a bénéficié d’un classement sans suite, mais reste écarté.
  • École maternelle Bullourde (octobre 2025) : Trois animateurs suspendus pour exhibition, agressions sexuelles et faits à caractère sexuel. Une fillette de 3 ans est au centre de l’enquête. Un camarade du même âge a témoigné avoir vu des actes. Lors de son audition par la Brigade de protection des mineurs (BPM), l’enfant a mimé des gestes précis, jugés incompatibles avec l’imagination d’un très jeune enfant.
La famille, par la voix de Me Arié Alimi, a porté plainte mi-novembre avec constitution de partie civile pour viol aggravé sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité.  « Nous craignons un très grand nombre de victimes potentielles, des faits massifs », a déclaré l’avocat, dénonçant l’opacité totale des services d’enquête et de la mairie.

D’autres familles ont été entendues. Aucune n’a reçu de suivi régulier.

Un recrutement massif, une vigilance défaillante ?


Pour Emmanuel Garot, président de la Peep (Fédération de parents d’élèves de l’enseignement public), la cause est structurelle : « Depuis la réforme des rythmes scolaires en 2013, le recrutement de 3 000 animateurs par an a été trop rapide et insuffisamment contrôlé. Des prédateurs en profitent. »


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