jeudi 8 mai 2025

Bilan démographique du Québec 2024 : plus de décès que de naissances, taux de natalité et indice de fécondité jamais aussi bas

Depuis 2013, le nombre de naissances diminue à nouveau. En 2023, on estime 77 950 naissances, soit un taux de natalité de 8,8 pour 1 000 habitants. Les données préliminaires pour 2024 indiquent une poursuite de cette tendance à la baisse, avec 77 400 naissances et un taux de natalité de 8,5 pour 1 000 habitants, le plus bas jamais enregistré au Québec depuis le début des statistiques en 1900.  


Un nadir historique pour la fécondité aussi


L’indice de fécondité (ISF) s’établit à 1,33 enfant par femme en 2024, ce qui correspond à un creux historique au Québec. Le précédent creux avait été enregistré en 1987; l’indice était alors descendu à 1,36 enfant par femme.

Cette baisse de la fécondité n’est pas unique au Québec. Elle s’observe également au Canada et dans plusieurs autres pays. La fécondité du Québec demeure légèrement supérieure à la plupart des autres provinces canadiennes (1,01 enfant/femme en Colombie-Britannique, 1,24 au Canada). En 2024, l'ISF  était de 2,86 en Israël en 2024, 1,62 en France, 1,58 aux États-Unis, 1,48 en Australie, 1,43 en Belgique, 1,40 en Russie, 1,29 en Suisse).

 
La population du Québec a augmenté de 155 300 personnes en 2024, pour se situer à 9,11 millions au 1er janvier 2025. Cette croissance est inférieure à la hausse record de 193 400 personnes qu’a connue le Québec en 2023, mais elle demeure l’une des plus élevées jamais enregistrées.

Les migrations internationales, et plus spécifiquement l’immigration temporaire, ont de nouveau été le moteur de cette forte croissance démographique. En revanche, comme on l'a vu plus haut, la fécondité est descendue au niveau le plus bas jamais atteint, et les décès ont surpassé les naissances.


Près de 617 000 résidents non permanents (RNP) étaient présents au Québec au début de 2025

La forte augmentation du nombre de RNP au cours des dernières années porte leur effectif total à 616 600 personnes au Québec au 1er janvier 2025. Au Québec comme ailleurs au Canada, les travailleurs étrangers temporaires constituent le groupe de RNP le plus nombreux :

  • Travailleurs étrangers temporaires : 273 500 (44 %)
  • Demandeurs d’asile : 181 100 (29 %)
  • Étudiants internationaux : 71 100 (12 %)
  • Titulaires de permis de travail et d’études : 59 800 (10 %)
  • Autres types de RNP : 31 000 (5 %)

Le Québec se distingue du fait qu’elle est la province où les demandeurs d’asile sont le plus fortement représentés, et celle où les étudiants internationaux le sont le moins. Il en résulte que selon l’estimation au 1er janvier 2025, le Québec compterait 40 % des demandeurs d’asile présents au Canada, 19 % des travailleurs temporaires et 12 % des étudiants internationaux.

Les gains d’espérance de vie s’essoufflent, comme dans de nombreux pays

L’espérance de vie de la population québécoise s’élève à 82,7 ans en 2024. Les femmes peuvent espérer vivre jusqu’à 84,4 ans et les hommes, jusqu’à 80,9 ans, selon la mortalité de la dernière année. Ces niveaux sont sensiblement les mêmes qu’en 2016.

Après des décennies de hausse, les gains d’espérance de vie montrent ainsi des signes d’essoufflement, une tendance également observée dans de nombreux pays. Malgré une certaine stagnation, l’espérance de vie du Québec reste parmi les plus élevées au monde. Elle est inférieure à celle de certains pays comme le Japon, mais largement supérieure à celle d’autres pays comme les États-Unis. Elle est également plus élevée que celle du reste du Canada.

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