vendredi 14 octobre 2022

Couche-Tard et Orwell : « L’ignorance, c’est la force »

Dans  son roman 1984, George Orwell écrit : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. »

« L’ignorance, c’est la force ».

Cela semble être le cas avec le p.-d.g. de Couche-Tard (un fleuron québécois) qui ignore superbement le français.

Cette ignorance est le fruit d’une force (il est aux manettes et donne de bons résultats apparemment) et une force en elle-même pour l'anglais (elle permet de forcer les autres à parler l’anglais). L’ignorance des anglophones des autres langues permet d’imposer l’anglais (« nous aimerions tellement parler le patois local, malheureusement nous n’en sommes pas capables, parlons en anglais ») et la connaissance de l’anglais par de plus en plus de francophones (« le bilinguisme qui nous enrichit »)  renforce l’anglais. « La connaissance, c’est la faiblesse » ?

Le Journal de Québec nous apprend par ailleurs :

À la tête d’Alimentation Couche-Tard depuis près de huit ans, Brian Hannasch ne comprend toujours pas le français. Et même si la question linguistique fait les manchettes depuis des mois, il n’a pas l’intention d’apprendre la langue officielle du Québec.

L’apprentissage des langues, « ça ne fait pas partie de mes forces », a affirmé hier le dirigeant américain en entrevue au Journal, évoquant ses faibles notes en espagnol au secondaire.

« Je ne suis pas très bon [en français], a-t-il ajouté. Je m’améliore un peu chaque année, mais j’ai encore beaucoup de chemin à faire. »

Promesse rompue

M. Hannasch (ci-contre) reconnaît toutefois qu’il n’a pas suivi de cours de français « au cours de la dernière année ».

Lors de sa nomination, en 2014, Brian Hannasch s’était engagé à apprendre la langue de Molière. 

Il avait aussi promis de déménager à Montréal, ce qu’il n’a jamais fait. Il habite à Columbus, en Indiana.

Pas forcé par la loi 96

Il y a trois ans, Alain Bouchard, cofondateur et président exécutif du conseil d’administration de Couche-Tard, a confié qu’en 2014 il avait la « volonté ferme » de voir M. Hannasch apprendre le français. Il a ensuite changé d’idée.

« J’ai eu une longue discussion avec Brian et je lui ai demandé d’oublier ça. En fait, c’est moi. J’ai dit : “Écoute, je ne veux pas que tu mettes du temps là-dessus parce que tu as trop de temps à investir dans l’entreprise” », a déclaré M. Bouchard à l’assemblée des actionnaires de Couche-Tard tenue en septembre 2019, selon La Presse.

L’automne dernier, le Premier ministre François Legault a dit vouloir convaincre « les présidents d’entreprise au Québec » d’apprendre le français, mais il n’a pas donné plus de détails. 

Adoptée au printemps, la loi 96 impose de nouvelles obligations linguistiques aux entreprises, mais elle ne force pas leurs dirigeants à apprendre le français.


Proposition du MÉDAC rejetée
 

Les actionnaires du détaillant ont rejeté, hier, une proposition du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) voulant que Couche-Tard fasse du français sa langue officielle.

« Depuis sa création, en 1980, Couche-Tard défend fièrement sa culture francophone et veille à ce que toutes ses parties prenantes au Québec soient servies et puissent communiquer et travailler en français sans limitation », a soutenu l’entreprise, dans un document envoyé à ses actionnaires.

COUCHE-TARD EN BREF

  • 122 000 employés
  • 14 000 magasins
  • 24 pays
  • 9 millions de clients par jour
  • 750 000 tasses de café servies par jour
  • 133 millions de litres d’essence vendus par jour

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