mardi 6 avril 2021

La gestion du Covid ruine l'apprentissage de la lecture pour 100 millions d'enfants


Dans une communication récente, l’Organisation des Nations Unies chiffre à 100 millions le nombre d’enfants qui « n’atteindront pas le niveau minimum de compétence en lecture ». En 2020, ce sont 460 millions d’élèves qui auraient dû disposer des compétences de base, suivant la courbe descendante observée ces dernières années. Cependant, sur l’année passée, on assiste à une augmentation de 20 %, soit 584 millions d’enfants pour qui la fermeture d’écoles, dans le cadre de la gestion de la Covid-19, aura de lourdes conséquences. Dans certains territoires, comme en Inde, des modèles se mirent en place à travers des bibliothèques scolaires mobiles. Pas assez pour pallier véritablement la situation.

Au sein de l’ONU, la branche Éducation (UNESCO) a décidé de réunir ce 29 mars les ministres de l’Éducation du monde entier. Sous la thématique « Un an de Covid : donner la priorité à la relance de l’éducation pour éviter une catastrophe générationnelle », il s’agit de trouver des solutions aux trois problématiques dégagées :

  • rouvrir les écoles et soutenir les enseignants ;
  • atténuer les abandons et les pertes d’apprentissage ;
  •  accélérer la mutation numérique.

À ce jour, existe une série d’aides portées par la Coalition mondiale pour l’éducation, que l’UNESCO a mise en place. 400 millions d’élèves et 12 millions d’enseignants profitent, à différents niveaux, des soutiens que les 170 partenaires privés comme publics peuvent apporter. Cependant, les pays ont connu en moyenne 25 semaines de perturbations dans les enseignements, ruinant au passage quelque 20 années de progrès constatés. D’autant que si des systèmes de rattrapage existent, seul un quart des élèves en aurait bénéficié.

« Si le nombre d’apprenants touchés par les fermetures partielles ou complètes d’écoles n’a pas beaucoup changé depuis le début de la pandémie, les gouvernements prennent de plus en plus de mesures pour maintenir les écoles au moins partiellement ouvertes », signale l’UNESCO.

« Les établissements sont totalement ouverts dans environ la moitié des pays dans le monde (107 États), principalement en Afrique, en Asie et en Europe, et accueillent 400 millions d’élèves du préélémentaire au secondaire. »

Dans une trentaine de pays, les écoles sont toujours fermées, avec 165 millions d’enfants concernés, et semi-fermées dans 70 pays.

« Pour limiter les abandons et les pertes d’apprentissage, il convient de donner la priorité à l’instruction lors de la reprise. Mais on estime que 65 % des gouvernements des pays à faible revenu ont réduit le financement de l’éducation, contre 35 % dans les pays à revenu élevé. »


Tariq Ramadan : vos frontières n'auront raison de notre jeunesse [...] vous croyez que l'on va rester là ?

Tariq Ramandan, le controversé prédicateur islamiste condamné par la justice et l’objet de plusieurs plaintes pour viol, a dévoilé son premier titre en partageant un lien vidéo de la plateforme YouTube (voir ci-dessous). Un morceau de plus de huit minutes, intitulé Qu’est-ce que vous croyez ? et dédié à « toutes les femmes et les hommes qui ont subi la décolonisation à travers le monde ».

Notez le très subtil point d’interrogation. Non, non, les peuples « fiers et dignes » « se multiplient » et la « mixité » sera un « vent de liberté »… la « diversité » sera le « garant de votre sécurité », nous dit le prédicateur Tariq Ramadan.

Colonialisme, immigration…

Un slam décolonial qui emprunte notamment… la théorie du grand remplacement. « Vous allez perdre vos privilèges et votre identité », menace l’islamologue, qui s’en prend aussi au passé colonial de la France : « Cela fait des siècles que vous volez et mentez, vous seriez venu, dite-vous pour nous civiliser, vous méprisez nos langues, nos cultures, nos religions, humilié nos mémoires, souillé nos traditions… » Tariq Ramadan continue ensuite à chanter, ou plutôt réciter un texte : « Du cœur de l’Afrique, de l’Asie et du sud éveillé, les voix s’élèvent, vents d’humanité […] Elles exigent vérité, justice et dignité », lance-t-il en dédiant également son slam « aux migrants qui cherchent à échapper à la misère et qui finissent enfermés, criminalisés […] noyés dans les eaux de la mer ou déshydratés dans les chaleurs du désert » ainsi qu’à tous ceux « qui se sont engagés à leurs côtés et refusent leur déshumanisation silencieuse ».

Résister à « ceux qui répandent l’exploitation »

Avec un brin de musique en fond, le prédicateur islamiste se met alors à chanter et s’emporter sur des paroles qui accusent le colonialisme : « Vous laissez tranquillement écrire l’histoire et la coloniser ? Comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays, nos continents, nos paysages autant que nos esprits ? » Tariq Ramadan appelle enfin à la résistance face à « ceux qui répandent l’exploitation, la guerre et la mort », car cela est pour lui « l’exigence de notre espérance d’unité et de paix. » Le prédicateur annonce par la même occasion la sortie d’un album complet, Traversées. Ce sera le 29 mai prochain. Juste après le ramadan.

Texte complet

Cela fait des siècles que vous volez et mentez.

Vous seriez venu, dites-vous, pour nous civiliser.

Vous avez méprisé nos langues, nos cultures, nos religions,

Humilié nos mémoires, souillé nos traditions.

 

Du cœur de l’Afrique, de l’Asie et du Sud éveillé,

Les voix s’élèvent, vent d’humanité.

Elles n’attendent ni repentance ni pitié.

Elles exigent vérité, justice et dignité.

 

Attendez ! Attendez !

Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Que l’on va rester là assis à vous regarder ?

Piller nos terres, nos richesses, nos minerais,

Vous laissez [sic] tranquillement écrire l’histoire et la coloniser ?

Comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays,

Nos continents, nos paysages, autant que nos esprits ?

 

La mondialisation c’est le nom donné à vos spoliations.

Vous aimeriez habiller l’horreur de votre domination

En appelant vos citoyens l’amour du pauvre et à la charité

Vous parlez d’humanitaires, mais c’est la justice que vous trahissez.

Vous avez fait de ces femmes et de ces hommes déshumanisés,

Niés, sans nom, sans âge ni personne,

Des pauvres, des exilés, des êtres déracinés.

 

Attendez ! Attendez !

Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Que l’on va rester là assis à vous regarder ?

Piller nos terres, nos richesses, nos minerais,

Vous laissez [sic] tranquillement écrire l’histoire et la coloniser ?

Comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays,

Nos continents, nos paysages, autant que nos esprits ?

 

Ils sont combien à mourir, tous les jours, tous les soirs

Sur les bateaux de la honte et du désespoir ?

N’avez-vous donc par honte, vous, d’en faire des criminels,

Des migrants coupables, clandestins sans cervelles [sic] ?

 

Vous interdisez aux femmes et aux hommes de courage

De les secourir de leur tendre la main, d’éviter les naufrages !

 

Fier de vos richesses, de vos sociétés si libres et si ouvertes.

Vous dites le droit des riches qui détruit la nature et signent notre perte.

 

Attendez ! Attendez !

Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Que l’on va rester là assis à vous regarder ?

Piller nos terres, nos richesses, nos minerais,

Vous laissez [sic] tranquillement écrire l’histoire et la coloniser ?

Comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays,

Nos continents, nos paysages, autant que nos esprits ?

 

Vous êtes venus chez nous imposer des frontières de misère

Voilà qu’entre vous et nous vous avez inventé ces murs sur la mer.

Vous parlez de valeurs universelles, de démocratie et d’honneur.

Dites, il ne reste donc plus une seule conscience dans l’élite des voleurs ?

Vous avez le choix, nous ne l’avons pas :

Soit vous partagez, soit on se servira.

C’est écrit, n’est-ce pas, dans vos plus beaux traités ?

Il n’est pas voleur le pauvre et l’affamé.

 

Attendez ! Attendez !

Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Que l’on va rester là assis à vous regarder ?

Piller nos terres, nos richesses, nos minerais,

Vous laissez [sic] tranquillement écrire l’histoire et la coloniser ?

Comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays,

Nos continents, nos paysages, autant que nos esprits ?

 

Des peuples traversent la misère,

Restent fiers et dignes et même ils se multiplient.

Votre ordre et vos frontières n’auront raison

Ni de notre jeunesse, encore moins de la vie.

 

Attendez ! Attendez !

Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Que l’on va rester là assis à vous regarder ?

Piller nos terres, nos richesses, nos minerais,

Vous laissez [sic] tranquillement écrire l’histoire et la coloniser ?

Comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays,

Nos continents, nos paysages, autant que nos esprits ?

 

Demain dans vos rues, nous marcherons libres et sereins,

Nous serons des vôtres, noirs, jaunes, blancs, arabes ou amérindiens.

Demain, vos frontières seront le mauvais souvenir de vos mensonges passés.

Demain, entendez la fraternité et la diversité seront seuls garants de votre sécurité.

 

Vous avez peur ? Vous allez perdre vos privilèges et votre identité ?

La mixité serait donc votre perte et bientôt vous serez sauvagement remplacés ?

Dormez en paix, amis de l’égalité,

Nous ne sommes venus ni pour remplacer ni pour voler.

Au-delà des couleurs, des religions,

Nous sommes une bonne nouvelle, un vent de liberté.

 

Attendez ! Attendez !

Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Que l’on va rester là assis à vous regarder ?

Nous sommes une bonne nouvelle, un vent d’humanité.

Nous sommes une bonne nouvelle, un vent de liberté.