jeudi 8 avril 2021

Étude préconise plus de lecture à voix haute en classe

 
Une étude réalisée par le groupe éditorial britannique Egmont s’est penchée sur l’impact de la lecture à voix haute en classe sur les enfants. Sur une période de 5 mois, s’étalant de septembre à décembre 2018, les résultats de l’enquête démontrent les bénéfices sur le comportement des élèves et ainsi qu’une amélioration de leur niveau de compréhension et d’attention.

L’étude menée par Egmont a été réalisée auprès de 120 élèves âgés de 7 à 11 ans de l’Académie catholique Saint-Joseph, basée à Stoke-on-Trent (Angleterre), classé comme quartier défavorisé.

Parmi les élèves, 27 % sont issus de milieux défavorisés, 8 % de minorités ethniques et 13 % de famille de voyageurs, précise l’enquête. Pour certains d’entre eux, leurs parents ne savent pas lire, et l’école représente alors leur seul lieu d’accès à la lecture.

Visant à évaluer l’impact de la lecture dans l’éducation, l’étude consistait ainsi à instaurer, sur une période de cinq mois, des sessions quotidiennes de lecture à voix haute par les enseignants d’une durée de 20 minutes.

Egmont s’est également engagé à fournir les écoles en livres et magazines afin de renouveler les collections de l’établissement. 624 nouveaux livres et 1120 nouveaux magazines ont ainsi été mis à disposition des élèves et des enseignants.

Amélioration globale

Les résultats observés montrent que le temps consacré s’avérait bénéfique pour les enfants : il constituait un moment propice à leur épanouissement et permettait d’augmenter leur capacité d’attention, de concentration et de compréhension.

En outre, les enseignants interrogés ont également noté que les sessions de lecture à voix haute avaient contribué à améliorer leurs relations avec les élèves. Elles ouvraient en effet la voie à un moment de partage à même d’instaurer davantage de proximité.

Les élèves ont quant à eux fait part de leur enthousiasme d’avoir accès à de nouveaux livres et magazines, ce qui conduit Egmont à estimer que le renouvellement des livres mis à disposition constitue une source de motivation pour lire.

De fait, à la fin des cinq mois de l’enquête, le niveau de lecture des enfants s’est amélioré, les élèves ayant acquis en moyenne un niveau supérieur de lecture équivalent à 10,2 mois.

De manière plus détaillée, le rapport établit ainsi que :

  • Un garçon de 3e année âgé de 7 ans et 6 mois, avec un âge de lecture de 7 ans et 4 mois au début du projet, avait atteint un âge de lecture de 10 ans en février — soit une amélioration de 2 ans et 8 mois.
  • Une fille de 4e année âgée de 8 ans, avec un âge de lecture de 5 ans et 11 mois au début du projet, avait atteint l’âge de 8 ans en février — soit une amélioration de 2 ans et 1 mois.
  • Une fille de 5e année âgée de 9 ans et 11 mois, avec un âge de lecture de 5 ans et 11 mois au début du projet, avait atteint un âge de lecture de 7 ans et 6 mois en février — soit une amélioration de 1 an et 7 mois.
  •  Un garçon de 6e année âgé de 10 ans et 2 mois, avec un âge de lecture de 5 ans et 11 mois au début du projet, avait atteint un âge de 6 ans et 11 mois en février — soit une amélioration d’un an.

Intégrer les sessions de lecture dans le programme scolaire

Au vu de ces résultats, Egmont estime que le temps consacré à la lecture devrait faire partie intégrante du programme scolaire. Pourquoi ne pas le considérer comme un enseignement à part entière, conformément aux suggestions des enseignants eux-mêmes ? Ils furent nombreux à avoir fait part de leur difficulté à maintenir les sessions de lecture à voix haute une fois l’enquête terminée, du fait de la charge élevée du programme d’éducation nationale.

Comme en témoigne un des professeurs interrogés à la fin de l’enquête : « Il était extrêmement difficile d’adapter l’heure du conte au quotidien avec les exigences du calendrier scolaire et du programme. »

Or, « lire pour le plaisir pendant une petite quantité de temps chaque jour fait des merveilles pour la relation enseignant/élève…. C’est particulièrement vital pour tant de nos enfants qui vivent dans des foyers qui souffrent d’un manque d’alphabétisation  », renchérit l’un de ses confrères.

Aussi le rapport d’Egmont préconise-t-il de rééquilibrer l’approche pédagogique en consacrant, par exemple, moins de temps à l’apprentissage de la grammaire, jugée « trop technique » selon les dires des enseignants, et pouvant contribuer à rebuter les enfants à lire davantage.

Le groupe éditorial entend à ce titre démarcher le gouvernement britannique pour que celui-ci « modifie le programme d’études afin que l’heure de lecture fasse partie intégrante de la journée scolaire pour tous les enfants du primaire. »

L’ensemble de l’étude est consultable ici.

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