jeudi 11 mars 2021

Andy Ngo — Les Antifas démasqués : leur plan radical pour détruire la démocratie

Le livre d’Andy Ngo, Unmasked : Inside Antifa’s Radical Plan to Destroy Democracy (« Les Antifas démasqués — À l'intérieur du plan radical antifa pour détruire la démocratie ») n’était pas encore sorti que les militants antifas ont mené une violente campagne pour en empêcher la diffusion. Dans son livre, Ngo discrédite les « bonnes intentions » de ceux qui se disent Antifa, un mouvement anarchiste qui n’est ni antifasciste, ni au service des déshérités, ni soucieux des minorités ethniques. Il décrit arsenaux, techniques de combat et clubs de tirs, analyse leur propagande et expose leur prose.

Winston Marshall, le banjoïste du quatuor folk Mumford & Sons, avait salué le livre d’Andy Ngo : « un livre important » avant d’ajouter « Vous êtes un homme courageux ». Après avoir subi un feu roulant d’insultes et d’intimidations pour ce message sur Twitter, le banjoïste a fait son autocritique publique, il a affirmé dans un gazouillis « comprendre que son appui peut être considéré comme une approbation de comportements haineux et clivants. » Rappelons que ce sont les Antifa qui ont des comportements violents et harcèlent leurs opposants… Winston Marshall a ajouté prendre « momentanément ses distances avec le groupe »… Faut-il comprendre qu’on l’a plutôt exclu et fait perdre son emploi ?

Interrogé par l’Incorrect, Andy Ngo déclare :

Les élus démocrates, comme Ted Wheeler, le maire de Portland, ou Jenny Durkan, le maire de Seattle, ont fermé les yeux sur les exactions antifas et laissé se développer une organisation qui était, il y a quatre ans encore, rudimentaire. Trump, qui considérait les antifas comme des terroristes, n’a pas pu les neutraliser. Aujourd’hui les antifas sont plus puissants et Biden nie leur violence. Je crois au contraire que leurs actions vont s’intensifier. Ils profiteront de la moindre étincelle pour déclencher de nouvelles émeutes. Les antifas ne sont pas si nombreux, plusieurs milliers de militants tout au plus. Mais c’est un mouvement opaque, atomisé en un réseau d’une douzaine de cellules distinctes très organisées. Leur fonctionnement est comparable à celui des islamistes. Ils sont radicaux dans leur rejet des démocraties libérales et, bien qu’athées, sujets à une forme de fondamentalisme, selon la maxime « celui qui n’est pas avec nous est contre nous ». […]

Ce sont de jeunes adultes, entre 18 et 30 ans, blancs pour la plupart. Leur profil socio-économique est divers : les critiques des antifas ont tendance à les caricaturer comme des privilégiés de la classe moyenne. Ce n’est que partiellement vrai. Parmi les antifas arrêtés à Portland, il y avait des universitaires, des journalistes, des infirmières, des avocats, donc pas mal de cols blancs, mais aussi des vagabonds et des gens mentalement instables. Les antifas les utilisent pour gonfler leurs cortèges. Dans la zone autonome, les antifas offraient nourriture gratuite et vêtements, mettaient des logements à disposition. Il y a aussi beaucoup de transgenres parmi les militants. C’est un phénomène récent aux États-Unis : l’idéologie transgenre, extrêmement politisée, a fusionné avec l’extrême gauche.

Le livre d’Andy Ngo caracole en tête des palmarès. Il est numéro 1 dans la catégorie Essais politiques aux États-Unis avec 1414 évaluations dont la moyenne est de 4,9/5…

 
Ci-dessous, la recension de Mathieu Bock-Coté sur le livre d’Andy Ngo, cet « auteur controversé » comme l’affirme le journal virtuel La Presse de Montréal, forteresse du politiquement correct subventionné.


On s’en souvient peut-être encore : interpellé par Donald Trump en débat lors des élections présidentielles américaines, qui lui demandait de condamner la mouvance « antifa », Joe Biden a répondu un peu étrangement en déclarant que ce qu’on appelle « antifa » ne serait pas une mouvance, encore moins une organisation, mais une idée. On a trouvé, au cours des dernières années, de nombreuses figures politiques pour répondre la même chose. Elles se drapent souvent dans la vertu en demandant comment on peut s’opposer à ceux qui s’opposent au fascisme. Ce n’était pourtant pas la première fois que Donald Trump s’inquiétait de la vigueur de cette mouvance, au point d’avoir laissé entendre qu’il la décréterait terroriste.

C’est un fait : les « antifas » ont pris beaucoup de place ces dernières années, quand leurs milices se sont emparées des rues américaines, en radicalisant plusieurs émeutes au nom de la « justice raciale », au point de les pousser, à la manière d’un mouvement agitateur, jusqu’à l’émeute. Mais qui sont-ils ? Il fallait, pour répondre sérieusement à cette question, un véritable travail d’enquête, qu’a mené le journaliste américain Andy Ngo. Il l’a fait au péril de sa vie, comme il en témoigne dans Unmasked. Inside Antifa’s Plan to Destroy Democracy (édité par Center Street). Il en revient avec un ouvrage passionnant à propos d’une mouvance qui cultive l’art de l’activisme clandestin. Mais si les « antifas » ne sont pas rassemblés autour d’une structure ferme centralisée, on aurait tort de les croire désorganisés.

Au cœur de leur « antifascisme », on trouve une définition fantasmée du fascisme, qui n’a à peu près rien à voir avec le fascisme historique. Le fascisme se confond, à lire cette propagande, avec la démocratie libérale et le capitalisme, qui serviraient surtout à le masquer. De manière imagée, on dira que le fascisme est intrinsèquement lié, pour eux, à la structure même des sociétés occidentales. Partout, ils fantasment le racisme et le suprémacisme blanc. C’est ce qu’oublient souvent ceux qui parlent de cette mouvance avec complaisance. En reconnaissant aux « antifas » le droit de brandir l’étendard de l’antifascisme sans le leur contester, ils endossent la définition qu’ils en donnent, et leur accordent, quoiqu’implicitement, une fonction légitime dans l’organisation de la cité.

Ce qui distingue les « antifas », c’est un usage revendiqué de la violence. Leurs théoriciens parlent franchement : il s’agit de créer un environnement où les idées qu’ils réprouvent ne pourront plus s’exprimer. Il s’agit d’une violence sinon autorisée, à tout le moins tolérée par les pouvoirs publics, comme en témoigne Ngo, qui montre à quel point les activistes et émeutiers « antifas » sont rarement punis pour leurs actes, et sont même souvent relâchés lorsqu’ils sont pour un temps arrêtés. À Portland et à Seattle, ces dernières années, les « antifas » se sont emparés d’un morceau de territoire, décrétés ZAD libérée des États-Unis, et transformés en quelques jours en bidonvilles totalitaires. Les autorités municipales se montrèrent globalement tolérantes envers ceux qui occupaient des territoires de leurs villes. Les « antifas », jamais, ne risquent la dissolution.

Ngo, au fil de son enquête, débusque les mythes entourant cette mouvance. Une étrange rumeur veut que les « antifas », derrière leurs cagoules, soient composés de jeunes gens issus de la bourgeoisie, qui iraient s’encanailler en jouant à la révolution. Le portrait est beaucoup plus complexe. Si l’on en trouve dans leurs rangs, ces derniers attirent surtout des jeunes esprits psychiquement troublés, socialement fragilisés, à la manière d’un lumpenprolétariat identitaire de la postmodernité. Ils trouvent dans l’engagement « antifa » une forme de rédemption révolutionnaire : dès lors qu’il enfile sa cagoule et défonce sa première vitrine, le jeune converti se sent promu dans l’avant-garde révolutionnaire. La mouvance « antifa » désinhibe les pulsions violentes refoulées par la civilisation, en plus de prétendre les ennoblir.

Leurs théoriciens affichent leur dessein : il s’agit de terroriser leurs ennemis en les agressant, physiquement, s’il le faut, tout en présentant leurs actions comme des gestes d’autodéfense contre « l’extrême droite ». En fait, ils se comportent comme une milice visant à créer un climat de terreur pour rendre impossible l’expression d’une dissidence contre l’idéologie diversitaire. Andy Ngo veut voir dans les « antifas » une menace pour l’ordre établi, à la manière d’un courant révolutionnaire classique. C’est peut-être là qu’il erre. Ni demain ni après-demain, les voyous encagoulés ne s’empareront du pouvoir. Il faut renverser la perspective : sans même en être conscients, ils servent l’air du temps, abattent ses ennemis, les molestent, un peu comme la SA des temps présents.

Source : Le Figaro

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