jeudi 25 février 2021

J'ai essayé la formation sur les « préjugés inconscients ». Une arnaque.

Un texte de Douglas Murray paru dans le Daily Telegraph du 14 février 2021.

J’ai essayé la formation sur les « préjugés inconscients ». Étonnamment, c’est du pipeau.

C’est un exercice inutile et diviseur qui doit son existence à une collaboration entre les faibles d’esprit, les opportunistes et les facilement intimidés.

Cette semaine, le patron de KPMG, Bill Michaels, a fait la une des journaux pour avoir déclaré que les formations sur les préjugés inconscients étaient « de la m**e complète ». Ou, devrais-je plutôt dire « l’ancien patron de KPMG Bill Michaels » ? Car moins d’un jour après ce commentaire, l’Australien de 52 ans a été contraint de se retirer. Après tout, où irait-on si les dirigeants des entreprises du Fortune 500 allaient à l’encontre de la doxa anticapitaliste contemporaine ? Et aucun élément de la doxa n’est aussi dogmatique que l’imposture connue sous le nom de « formation aux préjugés inconscients ».

Beaucoup de personnes lisant ces lignes auront entendu parler de cet exercice. Certains pourraient même y avoir été soumis. Au cours de la dernière année, cet exercice non scientifique a été déployé dans toute une série d’entreprises. M. Michaels était trop indulgent. La formation sur les préjugés inconscients est plus que de la m**e. C’est un tissu d’inepties. Il n’a pu être mis en place que par une collaboration entre les faibles d’esprit, les opportunistes et les facilement intimidés.

Le tout a commencé il y a 20 ans grâce à une expérience réalisée par trois universitaires de Harvard. Les universitaires ont essayé de voir si l’on pouvait observer et quantifier les préjugés inconscients que les gens ont les uns envers les autres. Au cours des deux dernières décennies, ce test rudimentaire a été effectué en ligne par des millions de personnes. Avec le temps, il est devenu la base d’une industrie, propulsé par des gens qui avancent des idées de discorde au niveau de la politique identitaire. Ces personnes croyaient ou professaient croire que l’exercice était scientifique et pouvait en fait corriger le cerveau et le comportement de quiconque avait des croyances avec lesquelles ils n’étaient pas d’accord.

Cette théorie s’est répandue comme une traînée de poudre à un tel point que, lorsque ses inventeurs ont compris quel monstre ils avaient créé, ils ont essayé de le tuer. Deux des trois universitaires responsables de Harvard ont déclaré publiquement que l’exercice ne pouvait pas être utilisé de la manière dont il était utilisé. Il y a trop de variables dans le comportement des gens au cours d’une journée, sans parler d’une période plus longue, pour quantifier ou cerner — encore moins « corriger » — les « préjugés » de quiconque.

Mais c’est là que les opportunistes interviennent. Car ces dernières années, un autre groupe a décidé de prétendre que ces tests avaient une précision millimétrique. Ils ont commencé à facturer des centaines de dollars aux gens pour leur dire qu’ils avaient des préjugés. Une arnaque juteuse. Car si quelqu’un s’y opposait, c’était simplement une preuve supplémentaire de préjugé inconscient. Le camarade Staline aurait admiré le tour de passe-passe. [Voir à ce sujet La théorie de la « fragilité blanche ».]

Mais pour que l’arnaque fonctionne, les opportunistes avaient besoin de clients : ils en trouvèrent beaucoup parmi les lâches. Car dans tout le pays, les chefs d’entreprise et les fonctionnaires, intimidés par leurs employés subalternes, se dirent que donner à chacun une formation sur les préjugés inconscients était un moyen de montrer qu’il « faisait quelque chose ». Des militants peu sincères et ignorants ont réussi à lancer un programme qui se propose non seulement d’identifier les préjugés humains, mais également de recâbler le cerveau de tout un chacun. Prétention inouïe.

J’ai moi-même passé l’un de ces tests l’année dernière. Mon cours de « formation à grande vitesse » n’a duré que quelques heures. Pour mon argent, j’ai obtenu un certificat, j’ai subi quelques heures de tentatives de reprogrammation et j’en ai beaucoup appris sur cette supercherie.

L’objectif affiché était de montrer que les préjugés et les stéréotypes existent, que nous n’en sommes pas toujours conscients et qu’il faut briser « les vieilles habitudes ». Par exemple, on nous dit que nous sommes susceptibles de promouvoir des personnes avec lesquelles nous ressentons une plus grande sympathie et que cela est mal. Une étude de cas est proposée : une personne qualifiée pour un poste et une autre personne qui est un de vos amis et n’est pas qualifiée pour postuler au même emploi. Qui devriez-vous promouvoir ? Vous serez étonné d’apprendre que la bonne réponse n’est pas « votre copain ».

Mais l’essentiel est de promouvoir l’ordre du jour diversitaire. On nous dit que les préjugés inconscients « portent atteinte à la diversité » et qu’« une main-d’œuvre diversifiée et inclusive est essentielle pour recruter les meilleurs talents, favoriser la créativité et guider les stratégies commerciales. » Ce qui devrait faire de l’ONU l’organisation la plus efficace du monde.

Tout cela est simplement affirmé, jamais prouvé. Parce qu’en faisant le test, il devient de plus en plus clair qu’il ne s’agit pas d’éducation, mais de rééducation.

On m’a averti qu’en ce qui concerne la promotion des femmes, je peux faire le mauvais choix, car « dans votre culture et lors de votre éducation, vous avez appris que la femme est la figure maternelle. » Ailleurs, on nous avertit que nous pourrions avoir un parti pris antijeune en supposant que les personnes âgées en savent plus que les jeunes. Heureusement, il existe un éventail de façons de surmonter toutes ces notions scandaleuses.

Vous serez surpris d’apprendre que la première façon est d’« investir dans la formation ». « Tous les membres du personnel devraient recevoir une formation sur les préjugés inconscients afin de savoir ce qu’il faut surveiller. » Cette formation devrait être « pour tous ». Les « valeurs fondamentales » que chacun aura alors seront claires. Nous sommes encouragés à les réciter à haute voix. Une des incantations est « Je désire une main-d’œuvre où tout le monde est égal et diversifié. »

Et voilà. Une idéologie toute faite avec des slogans prêts à l’emploi pour vous préparer à notre époque. Tout ce que cela vous coûte, c’est du travail, du temps, de l’argent et toute l’estime de soi que vous auriez pu avoir avant d’être obligé de vous y soumettre.

Voir aussi 

 La théorie de la « fragilité blanche » et des extraits du test idoine 

« La blanchité multiraciale » : comment les wokes expliquent que des non blancs votent pour Trump

Coca-Cola accusé d’avoir dit à des employés d’être «  MOINS BLANC  » pendant une formation donnée par DiAngelo, auteure/autrice/autoresse de la Fragilité blanche.

La psychologue organisationnelle Karlyn Borysenko, une militante contre la théorie critique raciale, a déclaré vendredi qu’elle avait obtenu des copies du matériel de formation d’un dénonciateur de Coca-Cola qui avait reçu un courriel  de la direction annonçant le cours. Le cours est donné en ligne, via la plateforme Linkedin Learning. Il est intitulé «Confronter le racisme, avec Robin DiAngelo», une des principales partisanes de la théorie critique de la race qui propose des séminaires d’entreprise sur la « blanchité/blanchitude et la fragilité blanche » et la «Justice raciale». Elle est connue pour facturer jusqu’à 40 000 $ pour une conférence d’une demi-journée.

 



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