jeudi 28 janvier 2021

Trois fois plus d'élèves avec des symptômes d'anxiété ou de dépression qu'en 2020

Trois fois plus de jeunes du secondaire rapportent une santé mentale passable ou mauvaise qu’en janvier 2020. C’est le constat d’une enquête sur la santé psychologique des 12 à 25 ans de l’Université de Sherbrooke, menée auprès de 16 500 élèves et étudiants de l’Estrie et de la Mauricie — Centre-du-Québec.

En 2020, 11 % des jeunes du secondaire interrogés rapportaient ainsi une santé mentale passable ou mauvaise ; cette année, ce nombre a grimpé à 30 %.

De plus, près de 60 % des cégépiens et universitaires et la moitié des élèves de secondaire 3 à 5 rapportent des symptômes d’anxiété ou de dépression. Ces résultats confirment ceux ayant été publiés en décembre 2020, qui rapportaient que 46 % des répondants âgés de 18 à 24 ans montraient des symptômes compatibles avec un trouble d’anxiété ou une dépression.

Évidemment, c’est énorme, remarque Dre Mélissa Généreux, professeure-chercheuse à la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke et médecin-conseil à la Direction de santé publique.

« On s’y attendait un peu, de voir que les jeunes de 12 à 25 ans allaient être les plus touchés, car des études qui ont été réalisées jusqu’à maintenant chez des adultes montraient clairement qu’au Québec, et un peu partout dans le monde, c’est les jeunes de 18 à 24 qui sont les plus affectés », de déclarer Mélissa Généreux, professeure-chercheuse à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke.

Son étude vient ainsi confirmer que les adolescents sont aussi très marqués par la pandémie. Les élèves de première et deuxième secondaire sont encore relativement épargnés, note-t-elle, mais à partir du troisième secondaire, leur santé mentale se détériore.

Solitude et temps d’écran

Dans le cadre de l’enquête, la principale raison évoquée par les jeunes pour la détérioration de leur santé mentale est la réduction de leurs activités sociales, sportives et culturelles, suivie de l’augmentation de leur temps passé devant un écran.

Pour améliorer leur moral, ils demandent notamment de maintenir les cours en personne et de pouvoir participer à des activités sportives. Moins de 10 % d’entre eux considèrent que les activités sociales en ligne sont une solution viable pour améliorer leur santé mentale.

« Ce n’est pas le fait d’avoir été mis en quarantaine ou en isolement qui inquiétait les jeunes ni les problèmes financiers. C’est vraiment le sentiment de solitude, d’être privés de ces activités-là […] en présentiel [en personne] », ajoute Dre Généreux.

Elle salue la réouverture des écoles, mais rappelle qu’à partir de la troisième secondaire, les élèves et les étudiants ne sont pas toujours en classe. Il y a encore du chemin à faire, à mon avis.

Mme Généreux croit aussi qu’il faut normaliser le fait d’avoir différentes réactions psychologiques face à certains événements plus difficiles, tout comme il est important d’encourager les jeunes à demander de l’aide si nécessaire, et à les pousser à être bienveillants les uns envers les autres.

Méthodologie

Le sondage a été mené en ligne du 18 au 26 janvier 2021 dans 47 écoles de l’Estrie et de la Mauricie–Centre-du-Québec. Au total, 16 500 jeunes âgés de 12 à 25 ans y ont répondu. En janvier 2020, soit avant la pandémie, 6000 jeunes du secondaire avaient aussi été sondés.


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