mardi 23 octobre 2018

Décès de l'ancien ministre Louis O'Neill à 93 ans, il avait témoigné au procès contre l'imposition d'ECR

L’ex-ministre péquiste Louis O’Neill est décédé aujourd’hui à l’âge de 93 ans à Québec.

Né à Sainte-Foy en 1925, O’Neill a d’abord été ordonné prêtre en 1950, bien avant d’être tenté par la politique.

Il amorça sa carrière comme professeur de philosophie et d’éthique sociale au Séminaire de Québec, à l’Académie de Québec, à l’Université nationale du Rwanda et à l’Université Laval.

Il fut nommé ministre des Communications et ministre des Affaires culturelles, des fonctions qu’il occupera respectivement jusqu’en 1978 et 1979. Il quittera la politique en 1981.

Depuis 2005, il alimentait un site internet où il publiait ses réflexions notamment sur l’histoire, la foi chrétienne et la solidarité internationale.

Lorsqu’il a accroché sa soutane, O’Neill n’a pas délaissé ses convictions religieuses pour autant. Lors de son passage devant la Commission Bouchard-Taylor en 2007, il prônait un libre-choix en la matière pour les cours au primaire et au secondaire.

Le 12 mai 2009, déjà octogénaire, il était venu à la barre du Tribunal de Drummondville défendre le choix des parents en matière d’éducation morale et religieuse et s’opposer à l’imposition gouvernementale du programme controversé d’éthique et de culture religieuse. Extrait de notre compte-rendu de cette journée au tribunal :

Monsieur O’Neill a rappelé que pour l’Église catholique le rôle des parents est tellement important qu’elle refuse de baptiser les enfants mineurs sans l’autorisation des parents, même si le baptême est un bien spirituel.

Ensuite Louis O’Neill a insisté sur le principe de précaution qui devait s’appliquer ici ; il a rappelé qu’il existe d’autres manières de faire. En Belgique par exemple, les écoles publiques offrent 6 options de cours confessionnels de religion et de morale laïque.

Enfin, M. O’Neill a insisté sur le fait qu’un cours de culture religieuse et d’éthique sera présenté de manière très différente selon qu’il est donné par une personne croyante ou non.



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L’ancien ministre Louis O’Neil raconte sur son carnet une anecdote savoureuse bien contemporaine :

« J’ai appris une histoire cocasse. C’est arrivé en Estrie, dans un petit village. Une enseignante a osé amener les jeunes de sa classe à l’église, pour qu’ils puissent admirer la crèche de Noël. Informée de cette initiative une conseillère pédagogique y a vu un délit portant atteinte à la posture professionnelle.

Elle a réprimandé l’enseignante et lui a ordonné de réparer sa faute en conduisant les jeunes à une mosquée. »

Louis O’Neil : Résignation molle et confusion alambiquée des évêques catholiques du Québec



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