mardi 17 janvier 2017

Monopole de l'Éducation : priorité à l'éducation financière, pédale douce pour la nouvelle éducation à la sexualité

Pressé d’aller de l’avant avec le nouveau cours d’éducation financière, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, ne sait toutefois pas encore si l’éducation à la sexualité, enseignée sous forme de projet-pilote depuis deux ans et critiquée par des parents inquiets, sera étendue à davantage d’écoles l’an prochain.

Cette nouvelle semble inquiéter Le Journal de Québec qui s’est précipité pour interroger des syndicalistes :

Pourquoi on priorise plus le cours d’éducation financière plutôt que des notions très importantes sur la vie sexuelle de nos jeunes ? Je ne sais pas, mais ça m’inquiète grandement, lance Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement. Est-ce que les problématiques reliées à la sexualité sont moins importantes que des problèmes de forfaits de cellulaire ?

Des notions très importantes sur la vie sexuelle ? Comme celles préconisées dans le programme qui demande d’explorer des valeurs et normes en matière de sexualité, au-delà de celles de la famille » ? Qu’est-ce à dire ? Depuis quand un programme obligatoire gouvernemental d’éducation à la sexualité devrait-il aller au-delà du strict aspect biologique et clinique (pour son aspect obligatoire) et inscrire l’exploration de valeurs et normes qui pourraient heurter les familles (si c’est bien ce que cette phrase veut dire dans les faits) ?


Rappelons qu'il y a déjà des cours d'éducation à la sexualité dans les écoles québécoises, il s'agit plutôt ici d'imposer le même programme (militant?) partout...

Comme le dit le site du Monopole de l’éducation du Québec :

Les enfants et les adolescents québécois reçoivent déjà de l’éducation à la sexualité à l’école. Ce qu’ils apprennent varie toutefois d’une école à l’autre.

Cette diversité étant intolérable, le site gouvernemental monopolistique affirme :

Pour offrir [sic] à tous les élèves de l’éducation à la sexualité sur chacun des sujets importants, le Ministère souhaite accorder une place plus formelle à celle-ci dans leur cheminement scolaire.

Rappelons qu’il ne s’agit pas d’offrir (comme un cadeau), mais bien d’imposer. Voir Ne dites plus... parlez pédagogiste...

Depuis l’automne 2015, l’éducation à la sexualité est enseignée dans une quinzaine d’écoles de la province qui participent à un projet-pilote visant les élèves de la maternelle à la cinquième secondaire.

L’objectif du monopole de l’Éducation du Québec était d’implanter l’éducation à la sexualité dans toutes les écoles à l’automne 2017.

Or le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a indiqué au Journal qu’aucune décision n’avait été prise pour l’an prochain. « Il y a des démarches en cours pour voir comment on peut s’assurer d’avoir un meilleur contenu et plus de contenu dans les écoles. [...] Les décisions viendront, je n’ai pas encore tous les scénarios sur mon bureau », a-t-il affirmé.

Or selon des acteurs du réseau, le comité chargé de faire le suivi des projets-pilotes ne s’est pas réuni depuis plus de six mois, contrairement à ce qui était prévu au départ.

Priorités à l’éducation financière moins controversée

Le ministre semble privilégier le nouveau cours d’éducation financière, qui sera enseigné à tous les élèves de cinquième secondaire dès l’automne prochain sans avoir fait l’objet de projets-pilotes au préalable, du jamais vu depuis au moins une vingtaine d’années selon les syndicats d’enseignement qui dénoncent son empressement.

« J’ai indiqué mes intentions en décembre dernier parce que les grilles horaires vont se faire dans les prochaines semaines et on va suivre le processus », a affirmé le ministre à l’entrée du conseil des ministres, à Québec.

« Il y aura de l’économie à l’étude en septembre 2017 pour les élèves de secondaire 5 et c’est pour leur bénéfice », a-t-il tranché.

Les centrales faisaient valoir la veille que les enseignants n’avaient pas eu de formation ou de matériel pédagogique et que le ministre avait passé outre aux habituels projets-pilotes qui permettent d’évaluer un nouveau cours et d’y apporter les ajustements requis.

Elles soutenaient également que l’approche précipitée était illégale puisque la décision n’avait pas fait l’objet d’une consultation de 45 jours comme le prévoit la loi et qu’aucune modification n’avait été apportée au régime pédagogique.

« Je vais suivre, bien sûr, la procédure réglementaire, a répliqué M. Proulx. Il y aura le dépôt du règlement et la consultation nécessaire pour modifier le régime pédagogique, mais j’ai aussi dit que l’ensemble du matériel et de la formation pour les enseignants sera disponible pour que tout soit prêt pour l’automne 2017. »

M. Proulx a ajouté que certaines consultations avaient déjà eu lieu dans le milieu et que la décision ne rencontrait que des réactions positives, si l’on se fie à ses propos.

« Il y a eu des consultations cet automne. Le ministère a rencontré différents groupes, notamment des enseignants, des directeurs d’école, des gens du milieu. (...) Ç’a été salué par tous comme une bonne nouvelle. Il ne faut pas trouver des problèmes là où il n’y en a pas », a déclaré le ministre.

Il a fait valoir que tout le monde reconnaît la nécessité d’offrir une telle formation, à commencer par les étudiants eux-mêmes.


De leur côté, les chercheuses responsables d’une vaste enquête démontrant que la violence sexuelle sur les campus est bien répandue insistent, le plus sérieusement du monde, sur l’importance de l’éducation à la sexualité dès la maternelle. « Ces apprentissages obligatoires sont essentiels », tranche Manon Bergeron, professeur de sexologie à l’UQAM... La violence sexuelle sur les campus due à un manque d’éducation à la sexualité à la maternelle ? Et l’on prend ces gens au sérieux ?


Le ministre Proulx a indiqué qu’il est plus complexe d’étendre l’éducation à la sexualité à toutes les écoles, puisque les projets-pilotes s’étendent de la maternelle à la fin du secondaire alors que le nouveau cours d’éducation financière s’adresse uniquement aux élèves de cinquième secondaire.

Voir aussi

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