lundi 2 mars 2015

La Fondation 1625 prépare sa riposte aux « grèves » étudiantes



Les associations étudiantes qui déclencheront la grève au printemps rencontreront sur leur chemin les membres de la Fondation 1625, promet un militant de l’organisation. « C’est sûr que ce ne sera pas comme au printemps 2012. On sera prêt au jour 1 des grèves qui seront déclenchées les 21 et 23 mars. On est déjà au travail », a assuré mardi au Soleil Miguaël Bergeron. Selon l’étudiant en administration de l’Université Laval, une vingtaine de personnes auraient récemment communiqué avec la Fondation 1625 pour « obtenir de l’aide » en prévision des grèves annoncées. « Ce sont des étudiants qui ont, par exemple, fait un retour à l’école ou qui achèvent leur formation qui veulent savoir quelles sont les démarches à suivre pour déposer des demandes d’injonction. On leur offre du support », d’expliquer M. Bergeron, dont le regroupement a mis une « trousse d’injonction » à la disposition des étudiants sur son site Web. Site qui éprouve des problèmes de congestion depuis quelques jours en raison d’une recrudescence du nombre d’utilisateurs, a précisé l’administrateur de la Fondation 1625. « On a dans notre poche à peu près 50 jugements rendus depuis 2012 qui disent que la grève est illégale. On n’est pas du tout dans la même situation qu’en 2012. On est organisé et on a des arguments juridiques », fait valoir Miguäel Bergeron.

Nouvelles mesures judiciaires

La Fondation 1625 prévoit d’ailleurs prendre de nouvelles mesures judiciaires contre les grèves étudiantes. « On ne peut pas en dire beaucoup pour l’instant parce qu’il reste des détails à régler, mais en gros, je peux vous dire que ça va viser tant les associations que les directions d’établissement et le ministre de l’Éducation. On veut qu’il y ait des gens qui soient imputables pendant la grève », précise M. Bergeron, ajoutant qu’« à la base, le rôle des institutions d’enseignement, c’est de donner des cours ». « On n’a pas à accepter que des étudiants soient pris en otages à cause d’associations qui sont parfois inconscientes et égoïstes dans leurs décisions », plaide le militant, selon qui la majorité des étudiants ne sont pas intéressés par les activités politiques menées par leurs associations. « Ce qu’ils veulent, c’est étudier. Il n’y a pas beaucoup d’intérêt pour les grèves et les processus qui mènent aux grèves », croit-il.

Requête en Cour supérieure

Miguaël Bergeron et Laurent Proulx, aujourd’hui conseiller municipal à Québec, ont déposé en 2013 une requête visant à faire invalider la Loi sur l’accréditation et le financement des associations étudiantes (LAFAE) parce qu’elle brime, selon eux, leur liberté d’association et leur liberté d’expression. À l’heure actuelle, déplorent les deux étudiants entendus en décembre par la Cour supérieure, la LAFAE donne un « monopole » à l’association qui représente les étudiants d’une faculté ou d’un programme. Les étudiants inscrits sont automatiquement membres de l’association, et leur cotisation est prélevée en même temps que leurs droits de scolarité. M. Bergeron en a tout particulièrement contre l’idée que les associations étudiantes puissent prendre l’argent des étudiants pour le dépenser selon leur bon vouloir. Le jugement de la Cour supérieure est attendu pour début avril, « en plein pendant la grève », souligne l’étudiant.

25 000 $ pour Jean-François Morasse

La Fondation 1625 aurait recueilli jusqu’ici quelque 25 000 $ en dons pour soutenir le recours de l’étudiant de l’Université Laval Jean-François Morasse contre Gabriel Nadeau-Dubois, a fait savoir mardi Miguel Bergeron. Jean-François Morasse souhaite que la Cour suprême se penche sur l’acquittement de l’ex-porte-parole étudiant dans une cause d’outrage au tribunal. Pendant la grève de 2012, GND avait été reconnu coupable d’avoir enfreint une ordonnance obtenue par Jean-François Morasse enjoignant aux grévistes de laisser un libre accès aux salles de cours du programme d’arts plastiques de l’Université Laval. La Cour d’appel a cassé la condamnation de GND en janvier. Un cocktail de financement a récemment été organisé par les animateurs du FM93 Éric Duhaime et Nathalie Normandeau en appui au recours de Jean-François Morasse.

Huit associations étudiantes ont un mandat de « grève »

Selon le plus récent décompte publié sur printemps2015.org, au moins huit associations étudiantes, issues en majorité de l’UQÀM, ont un mandat de « grève » reconductible (pour un total de 16 887 grévistes). [Notons que pour ce carnet, la notion de « grève » étudiante n’a aucun sens, il y a peut-être boycott ou blocus des classes, mais pas de grève : les étudiants ne sont pas rémunérés et peuvent abandonner leurs études si cela leur chante.] À Québec, l’Association générale des étudiants en théâtre de l’Université Laval a un tel mandat. Toujours selon le « Compteur des grévistes », 18 associations étudiantes prévoient tenir un vote de grève, dont l’Association des étudiants en histoire de l’art, celle des étudiants en science politique et le Mouvement des étudiants en service social de l’Université Laval. Enfin, au moins cinq associations prévoient des « AG (assemblées générales) de grève si un mouvement social se met en branle ».

Source : Le Soleil

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