mercredi 16 avril 2014

Pauline Marois, la famille et la déconfessionnalisation des écoles

Pauline Marois en des temps plus glorieux
Concert d'éloges aujourd'hui sur la radio et la télévision d'État au sujet de Pauline Marois. On aurait cru assister à de longs éloges funèbres, rien que des points positifs, aucune critique.

Selon la SRC (radio), Mme Marois a beaucoup fait  « pour la famille ». Il vaudrait mieux dire qu’elle a fait beaucoup pour étendre l’influence de l’État dans la sphère familiale : son réseau de garderies extrêmement coûteux vise d’abord à ce que les femmes n’élèvent pas elles-mêmes leurs enfants en bas âge, mais les confient à des tiers payés et surveillés par l’État, pendant que les femmes travaillent à l’extérieur du foyer. Ces garderies n’ont pas eu globalement de vertus positives sur l’instruction des tout-petits, sur leur comportement, ni probablement sur la démographie (voir les liens ci-dessous). Pour certaines familles de la classe moyenne supérieure qui voulaient trouver des places de garderie à bon marché, cette politique a été bénéfique puisqu'elles sont fortement subventionnées par l'ensemble des contribuables. Mais cela s’est accompagné d’un manque de liberté, d'un manque de choix de modèles de gardes (il faut passer par ces garderies homologuées) et une absence inique d’aide pour les familles qui veulent élever elles-mêmes leurs enfants en bas âge. En quoi ces garderies Marois ont-elles donc été positives « pour la famille » québécoise moyenne ? On aurait pu donner l'argent aux parents et leur laisser le choix de garde de leurs enfants. Mais cela n'était sans doute pas assez dirigiste.

Le décrochage scolaire pour Pauline Marois en 1996
Pour ce qui est de la déconfes­sion­na­li­sation du réseau scolaire, nous ne reviendrons pas ici sur les pro­messes reniées de Mme  Marois : les écoles individuelles pourraient rester confessionnelles seules les commissions seraient linguistiques, le cours de religion demeurerait (voir lien ci-dessous), etc.

Nous avons trouvé comique quand Louise Harel a déclaré au micro du 15-18 (radio) à 16 h 46 que la décon­fession­na­lisation a été une très bonne chose, surtout à Montréal, pour y intégrer les enfants d'im­migrants. Le journaliste amorphe de la SRC n’a pas réagi.

Mais cette affirmation résiste-t-elle à l’épreuve des faits ? En quoi une école publique laïciste en français intègre-t-elle mieux les immigrés qu’une école publique catholique ou protestante en français ? Rappelons que les immigrés sont souvent plus religieux que les Québécois de souche... Faut-il rappeler que, dans les pays où des écoles religieuses sont totalement subventionnées, comme la France ou la Belgique, les immigrants s’y inscrivent en masse et la préfèrent à l'école publique « laïque ». Certaines écoles « catholiques » en France ont ainsi 90 % d’élèves musulmans… Pourquoi ? Parce qu’on y respecte plus la religion, la morale traditionnelle, la discipline, parce qu’on n’en a pas évacué Dieu, parce qu’on n'y enseigne pas la théorie du genre, etc.

Voir aussi

Étude sur les garderies qui se paieraient d'elles-mêmes : la multiplication des pains.

« Le Québec, leader en matière de petite enfance ».

Étude Fortin, Godbout sur les garderies : « étude loufoque », système injuste, Ottawa premier gagnant

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire

Pauline Marois embobine Guy A. Lepage sur le dossier des CPE

Comment Pauline Marois modifie une constitution... et une charte

Selon les secteurs géographiques, les écoles privées catholiques peuvent accueillir jusqu’à 90% de musulmans.

Québec — La popularité des écoles privées et plus particulièrement catholiques augmente.

En Belgique, les élèves musulmans aiment l'école catholique.




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

2 commentaires:

  1. Oraison funèbre du PQ façon Marois et autres socialistes vaguement nationalistes :

    LE BLOGUE DE MICHEL HÉBERT
    «Fin de cycle»…
    MICHEL HÉBERT - 16 AVRIL 2014
    J’ai retrouvé ce texte dans mes dossiers.

    C’est drôle comme le temps passe… sans que les choses ne changent vraiment, sinon pour le pire…

    «Les Québécois n’ont pas peur de l’indépendance. Elle les indiffère»…

    J’avais tiqué en lisant cette phrase dans un ouvrage de Mathieu Bock-Côté, un ouvrage remarquable intitulé «Fin de cycle».

    mathieuL’indifférence est indéniable, sinon le rejet pur et simple. Les fautifs ne sont pas tant les Québécois, les électeurs moyens, qui ont d’autres chats à fouetter dans une journée.

    Ils sont plutôt chez les souverainistes professionnels. Ceux qui, selon Bock-Côté, ont confondu «l’émancipation nationale avec l’émancipation sociale», c’est-à-dire que le PQ et le Bloc qui, au fil des ans, ont laissé tomber les aspirations historiques des Québécois en général au profit de pseudos «valeurs québécoises» dont la mise en œuvre a profité aux syndicats, aux employés de l’État et à leurs aristocraties respectives. Ce fut l’État avant la patrie…

    À la clef, une dette magistrale qui nuit au développement du Québec, et le paralysera peut-être un jour…

    Enfin bref, à force de porter à gauche toute leur attention, les franchisés de la souveraineté ont lentement mais sûrement laissé tomber le pays réel, de même que l’incarnation du Québécois tel qu’on le comprenait; il n’est plus forcément de souche, pas besoin…

    Chez les souverainistes, au fil du temps, on s’est mis à croire qu’est Québécois celui qui adhère à une «communauté politique», de gauche évidemment. Finie l’idée des deux peuples fondateurs. Finie l’idée d’un Québec exclusivement de culture française. Finie l’intégration à la majorité. La majorité n’existe plus vraiment que dans un nouvel ensemble, un concept virtuel, sans histoire, sans passé…

    Le monde d’hier est gommé. Les souverainistes ont cherché un Oui majoritaire dans l’interculturalisme. À gauche toute!

    Il fallait penser le Québec dans les revendications syndicales, féministes, écologistes, etc.

    Bref, l’impasse est totale.

    À gauche, évidemment, on ne dira pas ça. On dira avec un mépris perceptible, comme dans Le Devoir, que croire à une faillite du modèle québécois, c’est relayer «bêtement une opinion qu’un ouvrage de Jean-François Lisée vient de détruire». Ah bon! La vérité, la seule qui tienne, est donc à gauche, évidemment.

    Mais les souverainistes auront beau rameuter tous les héros du national-syndicalisme, ils n’obtiendront jamais un Oui majoritaire.

    C’est ça qui est ça.marois

    Il y a comme un bloc réfractaire à la continuation des privilèges. Il y a beaucoup de cela dans la défaite du PQ de 2014.

    Quant à Pauline Marois, malgré une campagne maladroite dont elle n’est certainement pas l’unique responsable, elle aura eu le mérite de vouloir ramener le PQ vers le Québec réel. Mal lui en pris. À gauche, on n’a pas aimé ça. On ne se gêne d’ailleurs pas pour le lui dire maintenant qu’elle n’est plus au pouvoir. Les flèches que se lancent les péquistes et les solidaires sont de mauvais augures…

    Par ailleurs, Pauline Marois n’était pas la femme hautaine que certains décrivaient. À chaque fois que je l’ai rencontrée, elle a été d’une exquise gentillesse. Le Journal lui souhaite une retraite bien méritée.

    Elle fera ses adieux aux militants du PQ au cours du prochain conseil des présidents et présidentes du PQ, le 7 juin prochain. Elle restera chef d’ici là.

    RépondreSupprimer
  2. La destruction de la civilisation occidentale n'est pas isolée au seul Québec. Tout ce qu'on a désormais, c'est le triomphe d'un américanisme libéral-libertaire qui exacerbe l'atomisation individuelle, qui détruit en effet l'idée même des familles. C'est la longue création d'un mythe depuis Mai 68 et le Summer of Love d'une libération progressive des obscurantismes des 200,000 années précédentes.

    Une coquille vide où nous avons le choix entre trois partis libéraux (PLQ, PQ, CAQ) et un parti bobo trotskiste (QS) avec du gros Marxisme Culturel semblable aux Verts en France.

    Mais vous mettez le doigt sur quelque chose ici, c'est le libéralisme qui nous a tué depuis toujours. On l'identifie peu aujourd'hui, mais l'école publique, ce fut notre mort dans les Prairies. C'était nos libéraux de l'époque qui appuyait cela, pour faire la déségrégation des écoles. Résultat, on y a interdit le français.

    Si vous voulez aller plus en profondeur ici, nos vrais fondamentalistes Catholiques y posent un regard plutôt intelligent ici: http://www.crc-canada.net/2825-du-catholicisme-integral-au-conservatisme.html

    «Comme Mgr Laflèche l’avait prévu, la loi Laurier-Greenway, du 7 novembre suivant éloigna tout espoir de retrouver le réseau scolaire catholique du Manitoba. Elle ne fit qu’entériner le réseau public neutre de 1890, en y ajoutant de légères adaptations, sur demande, pour les écoles fréquentées par les catholiques.

    Pour désamorcer l’inévitable contre-offensive épiscopale et la déception des siens, Laurier ne pouvait plus compter sur l’archevêché de Québec, où Mgr Bégin, coadjuteur pourtant choisi par Taschereau, avait répudié en toute droiture d’esprit son libéralisme passé et s’était mis à l’école du sage évêque de Trois-Rivières.

    En revanche, il connaissait la répugnance du pape Léon XIII envers tout affrontement ; et il savait que la diplomatie du cardinal Secrétaire d’État Rampolla cherchait activement les bonnes grâces du gouvernement de Londres.

    Il avait un autre atout en terre canadienne : la présence en Ontario comme dans les provinces maritimes d’un épiscopat irlandais qui, loin d’appuyer le combat des évêques canadiens-français, s’en inquiétait, par peur des funestes conséquences d’une guerre religieuse sur leur propre réseau scolaire catholique anglophone.»

    Ma grand-mère fut l'une des dernières générations à fuir cette impasse, on nous avait remplacer et tout cela... oui, c'était au nom du libéralisme.

    Idem au Québec, dès que la révolution tranquille a passée (forcément maçonnique, donc laïcarde), on s'attaquait immédiatement à l'école. Ça a pris un certain temps pour complètement nous désincarner par la suite.

    Tout ce qu'on a gagné, c'est notre extinction collective en devenir. On s'est même prétendu québécois, alors qu'en réalité, nous sommes les seuls canadiens. Les autres, ceux qui se disent des «canadiens», ce sont des immigrants, très majoritairement. Une perte de repères dans le pauvre Grand Orient.

    Le libéralisme, comme notre fanatisme démocratique, nous a un peu perdu.

    Avec notre culture actuelle, ce n'est pas le français ou l'anglais qui disparaît, ce sont les français et les anglais. Tout cela, par le fameux Grand Remplacement.

    RépondreSupprimer