jeudi 13 juin 2013

Des parents lancent un livre sur l’école à la maison (suite)

Plusieurs parents-éducateurs se sont réunis à l’île Saint-Bernard de Châteauguay, lundi dernier, à l’occasion du lancement officiel du livre Destination école-maison par Monique Legault et Christine Larose. Selon les deux auteurs, l’école à la maison est un mode de vie.

Depuis maintenant 9 ans, les deux auteurs se côtoient régulièrement. Leur projet de rédaction s’est concrétisé il y a un an.

« On voulait écrire ce livre parce qu’il n’y en avait pas pour les parents qui font l’école à la maison », fait valoir Christine Larose lors d’un entretien avec le journal. Elle, dès le départ, envisageait de faire l’école à la maison.

« Je l’ai fait par projet de vie. Je ne me voyais pas courir au travail, faire le souper, ensuite les devoirs, c’est trop demandant. Je voulais le plus de temps possible avec ma famille, dit Mme Larose d’entrée de jeu. Pour mon mari, ça lui convenait totalement. » Elle a deux garçons de 10 et 13 ans. Selon elle, ce mode de vie donne le temps aux enfants d’apprendre à leur rythme. Les activités parascolaires permettaient aux enfants de côtoyer les gens.

« On fait beaucoup de sorties, les enfants voient des gens de tout âge », dit Monique Legault. Le fait de répondre à leurs besoins lui donne une satisfaction et une qualité de vie. Selon les deux mères, les remarques qu’elles peuvent avoir relèvent plus de l’incompréhension. « Les gens ne savent pas que ça existe et que c’est légal. Quand on prend le temps de leur expliquer, ils trouvent ça intéressant », indique Christine Larose. « Je peux apprendre des choses plus avancées », indique Logan Bélanger, fils de Mme Larose. Il existe différents scénarios, il ne faut pas avoir peur de vivre en marge. « C’est sûr que les gens posent des questions, tu te sens un peu différent des autres, mais je pense que c’est une bonne manière d’être différent », confie Karolina Elk-Legault, 14 ans, fille de Monique Legault.

Parents-éducateurs c. profs ?

« Meilleur, non, différent oui. Je n’ai pas tous les outils d’une école, par contre, je connais très bien mes enfants et nous pouvons communiquer un à un et l’apprentissage se fait à son rythme. Tandis que, dans une école, c’est de la gestion de groupe et il faut avoir plus de patience. Le temps un pour un, c’est ce qui est bénéfique », affirme Monique Legault, mère de trois enfants, dont l’un, ayant un trouble de l’apprentissage. « C’est sûr qu’au début j’étais stressée, je ne savais pas trop comment m’y prendre, mais avec le temps on devient meilleur. Il faut se débrouiller, je suis chanceuse, car ma commission scolaire me donne du soutien, mais ce n’est pas le cas partout », affirme Christine Larose.

« C’est un phénomène marginal, des fois c’est des parents qui voyagent et certains gardent contact avec l’école. Les parents doivent utiliser le programme de la formation québécoise. Si le parent ne se sent pas apte, la commission scolaire doit être en communication régulière avec celui-ci pour s’assurer que l’enfant sera au bon niveau », indique Martine Provost, représentante de l’Association des professeurs de Lignery (CSQ).

Pratique légale

Selon la Loi sur l’instruction publique, dans l’article 15.4, il est mentionné qu’un enfant recevant un enseignement à la maison ou une expérience éducative équivalente à l’école peut être dispensé de l’obligation de fréquenter un établissement scolaire sous condition d’une évaluation de la commission scolaire. Christine Brabant, professeur-chercheur en administration scolaire de l’Université du Québec en Abitibi Témiscaminque, a effectué plusieurs études à ce sujet.

« La collaboration école-famille est un thème très présent dans le système scolaire québécois et les études en éducation. Il est reconnu qu'une plus grande participation parentale favorise la réussite scolaire. Cependant, des études ont montré que cette collaboration ne va pas de soi et que certains acteurs du système scolaire y sont réticents, alors que d'autres cherchent à l'encourager. On peut croire que cette tension ait un lien avec la croissance mondiale du mouvement d'apprentissage en famille. » Elle publiera en automne prochain un livre qui résume ses 12 années de réflexion et de recherche à ce sujet. Ce livre sera publié aux Presses universitaires du Québec.

Budget alloué

Le ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport du Québec accorde selon les règles budgétaires de l’année scolaire 2012-2013 un montant de 838 $ par élève inscrit à la commission scolaire à titre d’élève scolarisé à la maison. Ce montant ne peut être octroyé si l’élève est déjà considéré comme étant présent dans un établissement d’enseignement au 30 septembre 2012.

« Pour certains enfants et dans certains contextes, on peut certainement croire que l'apprentissage dans la famille serait une solution au décrochage scolaire. Le maintien de la motivation à apprendre et les relations éducatives significatives, deux clés des programmes de persévérance scolaire, sont parmi les forces de ce type d'éducation », fait valoir la spécialiste.

Source Le Soleil de Châteauguay




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