vendredi 5 avril 2013

États-Unis : Mauvais chiffres de l'emploi, on va reparler de plus belle du mariage homosexuel

La baisse du taux de chômage aux États-Unis en mars ne trompe guère les économistes. Une fois de plus le découragement des demandeurs d'emploi explique l'essentiel du recul du taux de chômage à 7, 6 %, contre 7,7 % en février. Près de 500.000 Américains ont renoncé à chercher un emploi le mois dernier, et sont sortis des statistiques du chômage.

La déception est d'autant plus grande que les créations nettes d'emplois n'ont été que de 88.000 unités, selon la première estimation du Ministère du travail. Les experts tablaient sur près de 200.000 postes nouveaux. Le rythme d'embauche le mois dernier est à son plus bas niveau depuis neuf mois.

On peut donc s'attendre, devant cet échec économique, que la gauche américaine parle des immenses progrès sociaux que les Démocrates vont apporter au pays : notamment le mariage homosexuel (pendant que l'administration Obama cherche à renvoyer en Allemagne des parents éducateurs allemands exilés aux États-Unis).



Priorité : le « mariage » pour une minuscule minorité

Au Canada, un pays qui se flatte d'être nettement moins rétrograde que le repaire d'homophobes qu'est son voisin méridional, le mariage homosexuel est légal d'un océan à l'autre depuis une décennie. Sur le plan des statistiques, un tiers de 1 pour cent de toutes les noces canadiennes sont entre des époux de même sexe, et parmi celles-ci on retrouve de nombreux homosexuels américains qui viennent se marier dans le Grand Nord  puisqu'ils ne peuvent le faire aux États-Unis. Au Canada, les couples homosexuels avec enfants (pas nécessairement mariés !) ne représentent également que 0,15 % des couples avec enfants.

Il est évident que le mariage homosexuel ne serait au mieux une reconnaissance juridique importante que pour un infime nombre de personnes qui en sont actuellement privées.

Partisans américains du « mariage » homosexuel
Avantage : contrôle du discours des « homophobes »

Si l'on exclut les avantages tactiques liés à ces réformes sociétales qui distraient les gens d'un bilan économique morose et qui rallient les militants progressistes blancs du parti démocrate, il existe un avantage stratégique à l'imposition du mariage homosexuel : celui d'imposer le discours LGBT et de justifier nettement plus de « vigilance » envers les mal-pensants de ce monde.

Déjà, une chroniqueuse vedette du New York Times se dit inquiète. Elle se demande « comment des juges peuvent bien débattre du mariage homosexuel alors que certains d'entre eux ne se rendent même pas  compte que la plupart des Américains utilisent désormais "gay" au lieu de "homosexuel" ». Oubliant que gay est le détournement militant d'un mot qui n'opposait encore naguère qu'à triste... Elle poursuit en citant Max Mutchnick, créateur de Will & Grace, le juge « Scalia utilise le mot "homosexuel" de la même manière que  [le ségrégationniste] George Wallace aurait utilisé le mot "nègre". [...] C'est humiliant et blessant. »

Il ne suffira plus d'être cliniquement neutre (« homosexuel ») sur le sujet ou simplement tolérant, blasé, légèrement amusé ou complètement indifférent. Il faudra valoriser l'homosexualité, la trouver parfaitement normale, mieux — pour les âmes supérieures — la trouver raffinée ou réservée à une élite (Proust, Gide, Verlaine, Oscar Wilde).


Comme le rapporte Mark Steyn, l'autre jour, l'acteur Jeremy Irons s'est mis à penser tout haut et s'est demandé (si la question en jeu dans le mariage homo est l'inégalité juridique) si un père devrait pouvoir épouser son fils afin d'éviter les droits de succession. Les chiens de garde se sont immédiatement mis en action:

« L'acteur oscarisé Jeremy Irons provoque l'indignationde déclarer l'Independent de Londres, en laissant entendre que le mariage de même sexe pourrait conduire à l'inceste entre un père et son fils.  »


Scandaleux! Ce n'est pas exactement ce qu'il a dit, mais, une fois déclenchée, la tempête médiatique lancée elle continue à brûler :

« L'étrange diatribe homophobe de Jeremy Irons », titrait ensuite dans Salon.

Diatribe ? Il s'agissait plutôt de propos blasés et un peu prétentieux assez habituels chez ce vieil acteur. Jeremy Irons a même pris le soin de préciser qu'il n'avait aucune idée arrêtée sur la question.

Dans le film Le Placard, un hétéro se fait passer pour un homo pour éviter un licenciement

Seul l'enthousiasme est permis

Quel haineux et hypocrite bigot, ce Jeremy Irons ! Ne pas avoir d'opinion tranchée sur la question n'est plus permis !

Les chantres de la diversité tendent leurs antennes ultrasensibles en permanence afin de débusquer le moindre propos qui trahirait un enthousiasme défaillant.

L'enseignement religieux traditionnel sur l'homosexualité n'aura bientôt plus droit de cité, même dans les écoles confessionnelles comme cette dernière affaire dans le Yukon l'a démontrée. Rappelons que les écoles catholiques en Ontario sont tenues par la loi de mettre en place des cercles homos-hétéros et qu'au Manitoba le gouvernement veut faire de même avec les écoles du Sud mennonite très conservateur.

Les Chevaliers de Colomb de Colombie-Britannique ont été contraints de payer des frais de compensation pour avoir refusé d'organiser un banquet dans leurs locaux après un « mariage » entre lesbiennes. En Alberta, le révérend Stephen Boissoin avait été condamné à vie à ne pouvoir exprimer quoi que ce soit de « désobligeant » contre les homosexuels. Même en privé ! Il n'avait pourtant rien écrit de « haineux », ni même quelque chose de défini par la loi comme de l’« incitation à la haine ». Simplement une critique négative. Et il fut condamné par un tribunal « des droits de la personne  » !  Bien que sa condamnation ait été renversée par la Cour du Banc de la Reine  après une bataille juridique coûteuse d'à peine sept ans et demi, aucun journal canadien n'oserait plus publié une lettre comme celle du révérend Boissoin aujourd'hui.

En Ontario, l'ancien ministre de la Formation et des Collèges et Universités, le libéral Glenn Murray, un homosexuel avoué, a déclaré en 2012 après avoir lu un passage du catéchisme qui condamne l'acte homosexuel : « J'ai ceci à dire aux évêques : "Vous ne pourrez plus dire cela." » Un ministre ontarien qui décide de la doctrine catholique ?

Au Québec, les gouvernements du PLQ et du PQ se sont lancés dans une promotion du point de vue du lobby LGBTQQ2S dans les écoles et dans les médias. Il s'agit d'un plan concerté mis en place par plusieurs ministères pour lutter contre l'hétérosexisme, à savoir oser penser que l'hétérosexualité serait plus normale que l'homosexualité.

En 1986, le juge en chef Warren Burger de la Cour suprême des États-Unis avait déclaré « Il n'y a pas de droit fondamental à commettre la sodomie homosexuelle. » Aujourd'hui, ces propos l'exposeraient à une poursuite au criminel au Canada, comme l'a confirmé la Cour suprême du Canada le mois passé.

Campagne du gouvernement québécois : 
vous devez trouver les homosexuels, les transsexuels et les bisexuels normaux !

Voir aussi

ECR — Enseignement traditionnel de l’Église catholique sur le mariage bientôt condamné comme propos haineux ?

Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »

Mark Steyn sur le mariage homo, la mort de la famille et l'État-providence obèse

Cour suprême et arrêt Whatcott  — « toutes les déclarations véridiques » ne doivent pas « être à l’abri de toute restriction »

« Extirper l'hérésie et le blasphème » ? (sur les commissions des droits de la personne au Canada)

Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques

Lutte à « l'hétérosexisme » : manque de modestie constitutionnelle du gouvernement québécois

Priorité de l'État : vous devez trouver homosexuels, bisexuels et transsexuels «normaux» !




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

6 commentaires:

  1. Marc CRAPEZ est chercheur en science politique associé à Sophiapol (Paris-X).

    En France, la gauche est toujours prête à renier ses promesses sociales, mais elle ne lâche jamais sur le terrain sociétal. Elle est prête à faire pleurer les ouvriers, mais pas à mécontenter les intellectuels. (…)

    Y a pas qu'en France.

    RépondreSupprimer
  2. C'est ici...

    http://blogues.journaldemontreal.com/bock-cote/general/la-france-en-crise-entretien-avec-le-politologue-marc-crapez/

    RépondreSupprimer
  3. « Au nom de l'égalité des droits entre adultes, faut-il créer par la loi des inégalités entre enfants ? »

    Les gauchistes français s'interrogent (Marianne)

    AU Québec, aucune pensée sur les conséquences du mariage homo...

    http://www.libertepolitique.com/Actualite/La-revue-de-presse/Vu-de-gauche-L-homoparente-contre-l-egalite

    Loin d'être un combat d'arrière-garde (l'archaïsme contre le modernisme), le refus majoritaire de ce droit à l'adoption bafouant celui des adoptés pourrait préfigurer les nouveaux types de conflits provoqués par un individualisme croissant qui réduit la société au jeu des revendications de « droits » sans souci de ceux qui ne sont pas en situation de défendre les leurs. Le philosophe allemand Jürgen Habermas considère que les parents qui veulent choisir le génome de leur enfant commettent un abus de pouvoir. A fortiori lorsqu'ils le condamnent à une enfance privée de différence sexuelle. Du point de vue de l'égalité, il y a donc bien deux problématiques distinctes : la revendication du droit au mariage homosexuel ne prive pas autrui d'autres droits tandis que le droit à l'homoparenté empiète sur celui des enfants, dans l'incapacité de défendre leur droit à une enfance sexuée. Certains d'entre eux le feront dans vingt ans, en demandant à la justice l'accès à leur filiation biologique comme des adoptés par des couples hétérosexuels le font déjà aujourd'hui...

    RépondreSupprimer
  4. Ajoutons que l'engagement des religieux dans ce conflit si moderne ne s'explique pas d'abord par biblisme ou par naturalisme, mais parce qu'ils font partie, avec d'autres, des derniers défenseurs des faibles et des sans-voix pénalisés par ce social-individualisme en vogue : ils ne sont pas, sur l'homoparenté, en contradiction avec leur propos sur les Roms, les sans-logis, les vieux ou les malades, mais dans la même logique, qui fut longtemps celle de la gauche.

    Une liberté des mœurs qui met autrui à sa disposition sans se soucier de son avis se révèle en effet comme la face sociétale de ce néolibéralisme considérant que tout doit se régler selon le droit et le marché : tout ce qui se fait s'obtient, s'achète, se vend. Position ultralibérale bien exprimée par l'homme d'affaires Pierre Bergé : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? » Où le social-individualisme rejoint le social-libéralisme, comme l'a souligné Christine Meyer, maire adjointe de Nantes : « En tant que femme de gauche, je fais un lien entre le libéralisme économique qui vise à supprimer toute norme ou règle faisant obstacle à la circulation généralisée des marchandises et la libération infinie des désirs qui elle aussi refuse toute norme ou obstacle. »

    RépondreSupprimer
  5. Le député socialiste rapporteur de la loi, Erwann Binet, a dit la même chose.

    Il prétend promouvoir avec le mariage homo : « l’outil le plus efficace de lutte contre l’homophobie ». Qui oserait contester une réponse aussi adaptée à une menace aussi pressante ? Ce chantage à l’homophobie conçoit le législateur comme un thérapeute de groupe. Le mariage homo n’est pas seulement un bien en soi. Il est un instrument de lutte contre un fléau délictueux. Une question de salubrité publique.

    RépondreSupprimer
  6. J'ai eu une amie, qui avaient deux parents homosexuels, qui étaient mariés.

    J'entends par là qu'elle avait un père qui préférait la sexualité avec d'autres hommes... et une mère qui préférait la sexualité avec d'autres femmes.

    Le mariage c'est pour fonder une famille, c'était compréhensible pour cette famille! Ils se sont marié, ils ont eu un enfant... ils étaient homosexuels.

    Le mariage n'était pas contre personne, c'était pour tous, pour ceux qui voulaient fonder une famille, même si de préférences différentes. On se mariait pour avoir des enfants.

    Le mariage homosexuel est absurde, car le mariage n'est pas l'amour, c'est pour fonder une famille... et ça on peut le faire qu'on soit hétéro ou pas!

    RépondreSupprimer