samedi 22 décembre 2012

Les évêques québécois appuient le collège Loyola dans sa poursuite contre le Monopole de l'Éducation

Lettre de Mgr Fournier, président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec pour le Comité exécutif de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.

En 2008, le Collège Loyola a demandé d’être exempté de donner le cours obligatoire d’Éthique et Culture religieuse parce qu’il offrait déjà un cours équivalent dans le cadre de son programme éducatif catholique. La ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport a refusé d’accorder cette exemption, estimant que le programme de Loyola n’est pas équivalent au cours d’Éthique et Culture religieuse  du fait qu’il est donné dans une perspective confessionnelle. Le Collège a contesté la décision de la ministre en Cour supérieure et le juge Gérard Dugré lui a donné gain de cause en juin 2010.

En tant qu’évêques catholiques du Québec, nous avons accueilli avec satisfaction ce jugement de la Cour supérieure. C’est pourquoi nous avons déclaré :
« Le développement d’un tel programme par Loyola fait valoir  le point de vue que la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun — les deux grandes finalités du cours d’Éthique et Culture religieuse — ne sont pas menacées quand on y est initié dans un cadre confessionnel sérieux. Connaissance de soi et respect de l’autre vont de pair et nul n’est mieux préparé à accueillir la différence en matière de foi et de croyances que celui ou celle qui a appris à trouver dans sa propre identité spirituelle et religieuse les fondements de l’accueil, du respect et du dialogue. » 
— Extrait du communiqué du 28 juin 2010 de l’AECQ
Mais le 4 décembre dernier, la Cour d’appel a renversé le jugement Dugré, estimant que la ministre a agi dans les limites de son pouvoir discrétionnaire et que sa décision était raisonnable, et ne pouvait donc pas être invalidée par la Cour supérieure.

Pour notre part, nous croyons que la ministre aurait dû utiliser son pouvoir discrétionnaire pour reconnaître la valeur de l’approche adoptée par le Collège Loyola dans son programme.

En outre, convient-il d’exiger du Collège qu’il mette le caractère confessionnel de son projet éducatif entre parenthèses pour quelques périodes par mois ? D’autant plus qu’il est prêt à donner à ses étudiants toute la formation pertinente concernant le pluralisme religieux et les grandes religions présentes au Québec, tel que le demande le ministère de l’Éducation.

La Cour suprême du Canada a déclaré en février dernier que  le programme d’Éthique et Culture religieuse ne porte pas atteinte à la Charte des droits et libertés. Mais au-delà des principes, il y a les conditions concrètes d’application et ce que vivent réellement les enfants et leurs parents, ainsi que les enseignants. Il faut faire l’impossible pour que tous se sentent reconnus dans leur différence et respectés dans leurs droits et dans leur conscience. Une société comme la nôtre, ouverte au pluralisme et à des modulations pertinentes, ne peut s’y soustraire.

+  Pierre-André Fournier
    Archevêque de Rimouski
    Président de l’Assemblée des
    évêques catholiques du Québec
    pour le Comité exécutif de l’AECQ
    21 décembre 2012






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3 commentaires:

  1. Bien, mais cela leur a pris deux semaines pour sortir un petit communiqué ignoré par tous quelques jours avant Noël.

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  2. Mgr Fournier dit : "La Cour suprême du Canada a déclaré en février dernier que le programme d’Éthique et Culture religieuse ne porte pas atteinte à la Charte des droits et libertés."

    Monseigneur, ne faites pas dire à la Cour suprême ce qu'elle n'a pas dit. La Cour suprême n'a jamais jugé de la validité de l'article 222. La Cour suprême n'a donné un jugement qu'à l'intérieur du cadre de cette article, et ceci sans se prononcer sur la validité de cet article; ce qui ne lui était pas demandé...

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  3. Il est quand même lamentable que ces évêques se cachent derrière la Cour suprême (qui a dit ne pas avoir assez d'info!) plutôt que leur opinion du cours ECR dans une école catholique.

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