mardi 12 avril 2011

L'éducation selon Legault : pas de réelle révolution, des pas dans le bon sens mais au moins un négatif




M. François Legault et son regroupement ont proposé des mesures pour réformer le monde de l'éducation au Québec. Les syndicats poussent déjà des cris d'orfraie, déchirent leur chemise en public. Les médias relaient consciencieusement ces cris stridents, parlent d'une « révolution », de front commun, de levée de boucliers, de mur « des enseignants, des commissions scolaires et des parents qui n'ont pas tardé à rejeter la totalité des propositions pour les meilleures écoles au monde de François Legault et son équipe ». Tous les parents ? Pas ceux qui animent ce carnet en tout cas.

Pourtant, cette « révolution » nous laisse sur notre faim : rien sur la liberté de programme des établissements ou sur une révision des programmes « thérapeutiques » obligatoires comme l'éthique et la culture religieuse et même le programme d'histoire actuel. Personnellement, nous pensons que ces programmes thérapeutiques devraient être optionnels. Selon nous, seul un socle commun et réduit de matières importantes à enseigner devrait être imposé dans les écoles publiques sans en prescrire la méthode d'apprentissage. Quant aux écoles privées, elles devraient, selon ce carnet, avoir une liberté totale de programme, de pédagogie et de recrutement pour autant qu'il y ait transparence dans ces domaines (les parents devront notamment pouvoir connaître les programmes choisis et les diplômes du personnel enseignant) et un respect de normes minimales. Si les programmes de l'État et ses examens sont bons, ces écoles privées les utiliseront très probablement pour des raisons évidentes de coûts et de reconnaissance auprès du public et des employeurs. 

Mais, revenons aux réflexions de M. Legault, elles contiennent des propositions positives : une apparente plus grande autonomie des enseignants et des établissements, une évaluation de ceux-ci et un possible licenciement des enseignants peu performants, une obtention plus facile du certificat d'enseignement dans une discipline pour les diplômés  dans cette discipline, mais on est loin d'une liberté totale dans l'embauche des professeurs par les écoles publiques comme privées.

Enfin, une mesure nettement mauvaise : le gel pour quatre ans du montant des subventions versées par Québec aux écoles privées. Rappelons que ces « subventions » ne sont en réalité que les impôts déjà payés par les parents et leur famille. Ces parents qui envoient leurs enfants à l'école privée paient donc deux fois  : une fois pour l'école publique que leurs enfants ne fréquentent pas et une autre fois pour l'école privée qu'ils utilisent. On ne voit pas pourquoi il faut que seuls les riches puissent choisir leur école et pourquoi le choix est en réalité découragé par un monopole d'État qui casse les prix.

Pour des idées vraiment originales et révolutionnaires, voir ce que David Cameron a mis en place en Angleterre : les écoles libres. La nouvelle législation anglaise permet la création d'établissements scolaires qui échappent à la tutelle des collectivités locales, mais sont financés par l'État. Elle leur donne une grande liberté dans des domaines jusque-là réglementés : rémunération des enseignants, programme scolaire, zone de recrutement des élèves, heures de cours et calendrier des vacances. Les parents ont également un poids plus important dans l'établissement de ces écoles (voir les reportages ici). 







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8 commentaires:

Fulati a dit…

Moi je suis déjà content qu'il foute un coup de pied dans la fourmillière syndicale.

Je jouis quand je vois les syndicats d'enseignants crier qu'on ne les évaluera pas !

Fulati a dit…

Hi, hi.

Facal en verve sur le sujet :

"

François Legault vient de dévoiler ses propositions dans le domaine de l'éducation. Ce n'est rien de moins qu'une révolution qu'il envisage.

On aura le temps d'y revenir. Les idées principales étaient connues : abolition des commissions scolaires, hausse des salaires des enseignants, embauche des professionnels au moyen de contrats à durée déterminée. À n'en pas douter, le débat sera viril.

Exagération

La Fédération des commissions scolaires fait déjà circuler une lettre adressée à M. Legault, signée de la main de sa présidente, Mme Josée Bouchard, pour dénoncer la vision de l'ex-ministre. Le ton est hargneux, lapidaire et à la limite de l'irrespect. Visiblement, ce ne sont pas deux petits fils qui se sont touchés chez Mme Bouchard, mais un gros câble qui a sauté.

La position de M. Legault, écrit Mme Bouchard, serait «peu documentée, partielle, populiste, empreinte de préjugés et de clichés». Elle serait aussi «anti-système public», «anti-parents», «anti-commissions scolaires», «anti-équité», «antidémocratique » et contre la «justice sociale». Rien de moins.

La seule partie vraie de l'accusation est que la position de M. Legault est effectivement «anti-commissions scolaires», puisqu'il souhaite leur abolition. Tout le reste est une exagération grossière qui reflète les inquiétudes de gens qui se sentent de plus en plus menacés."

Enseignant désabusé a dit…

Moi, je note surtout que tout le monde parle de RÉ-VO-LU-TION alors que, franchement, plein de pays sont nettement plus libre.

Tiens, j'ai vu que Legault (et Facal) a utilisé ce que j'ai vu plusieurs fois ici sur PISA (et pas vraiment ailleurs): les décrocheurs et les nombreux absents au Québec améliore les scores des élèves québécois qui passent les tests comme PISA.

Aussi PISA n'évalue pas les programmes ni même le travail des syndicats et des commissions scolaires !

Anonyme a dit…

Oui, c'est vrai qu'on peut faire mieux en termes de révolution.

Mais le Québec est tellement habitué au ronron syndical et au monopole que c'est tout un tumulte quand on veut changer quoi que ce soit qui responsabilise les fonctionnaires.

Mais personnellement je crains que rien ne se fera : Legault avait l'air bien seul sur les images de télé.

Françoise D a dit…

Avez-vous remarqué que les journaux et Radio-Canada ont dit que LES PARENTS étaient contre ces mesures.

Voir Le devoir :


« La plateforme éducation de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) s'est heurtée [au] mur [...] des enseignants, des commissions scolaires et des parents »

Le mur des parents ?

Le Devoir et ses comparses auraient dû bien sûr écrire des REPRÉSENTANTS de certains parents.

Anonyme a dit…

Qui a intérêt à maintenir le statu quo bureaucratique? Boss syndicaux et bureaucrates du ministère.

Les boss syndicaux sont contre la décentralisation et la débureaucratisation car toute le mouvement syndical est PURE BUREAUCRATIE, et perdre éventuellement un membre c'est perdre le fric des cotisations....

Pour avoir été quelques années sur un comité de parents, certains parents veulent faire une carrière à la commission scolaire et courtiser les boss syndicaux peut aider... Il n'y a eu aucune consultation des parents sur ce sujet.

Roger T a dit…

Pour Dumont, l'association des comités de parents NE représente pas les parents, mais servent de relais des syndicats.

Il dit qu'il faudra un jour fouiller ça.

à la fin :
http://vtele.ca/videos/dumont/la-honte-d-etre-montrealais_28113.php

Durandal a dit…

Ils pourraient faire le ménage au cégep aussi, mon prof de français est extrêmement déroutant, il interrompt sans cesse ses explications par plein de blagues supposément drôles, il menace de se transformer en télétubbies quand certains élèves parlent trop... et il se fait payer combien, 75 000 $ par année par les contribuables ?