dimanche 30 mai 2010

Crise financière du Québec — 3 100 nouveaux enseignants, 100 000 000 $ de plus

Les divers organismes de représentation syndicale du monde de l'enseignement et les comités patronaux de négociation sont parvenus à une entente de principe, dimanche, sur le nombre d'élèves dans les classes et l'intégration des jeunes en difficulté.

Cette entente prévoit une importante diminution du nombre d'élèves par groupe pour l'ensemble du primaire, ainsi que pour la 1re et la 2e secondaire.

La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont indiqué avoir obtenu des réponses satisfaisantes aux cibles qui étaient les leurs. La FSE-CSQ et l'APEQ-QPAT qui représenteraient près de 70 000 enseignantes et enseignants de tous les secteurs d'enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu'à la formation professionnelle et à l'éducation des adultes, se sont dites très heureuses des négociations.

L'élément le plus important de l'entente est la réduction du nombre d'élèves dans les classes.

Il y aura une réduction de quatre élèves par classe en secondaire I et en secondaire II de trois élèves. Au primaire, il y aura trois élèves de moins à tous les niveaux. Dans les milieux défavorisés, il ne pourra y avoir plus de 20 élèves par classe au primaire. Vingt pour cent des écoles primaires du Québec sont classés dans des milieux défavorisés.

Cette entente de principe sera soumise aux assemblées générales des syndicats affiliés d'ici la fin de juin. Précisons qu'elle prévoit à terme un investissement de plus de 200 millions de dollars récurrents pour le personnel enseignant des commissions scolaires du Québec, permettant ainsi l'embauche d'au moins 3 100 nouveaux enseignants et enseignantes.

Par ailleurs, les négociations se poursuivent pour les 30 000 enseignants de Montréal.

En outre, le « Front commun », qui représente la FSE (CSQ) et l'APEQ, poursuit ses discussions à la table centrale en ce qui concerne les salaires, la retraite et ce que ce Front commun appelle laconiquement les droits parentaux. Ne croyez pas qu'il s'agisse des droits des parents d'élèves. Non, il s'agit plutôt de mesures, supplémentaires, de conciliation famille-travail pour les enseignantes.

Québec — dépenses par élève en hausse constante

En 2007-2008, la dépense globale d’éducation par rapport au produit intérieur brut (PIB) était estimée à 7,4 % au Québec ; par comparaison, ce taux est estimé à 6,8 % dans les provinces de l’Atlantique, à 6,3 % en Ontario et à 6,1 % dans les provinces de l’Ouest. Lorsque l’on considère cet indicateur, il apparaît que l’effort financier en éducation demeure plus important au Québec que dans la moyenne des autres provinces.


Dépense globale par élève des commissions scolaires québécoises en dollars courants et en dollars constants de 2007-2008


En 2006-2007, au Québec, la dépense globale par élève à l’enseignement primaire et secondaire (10 128 $) était plus élevée que dans les provinces de l’Atlantique (8 799 $), mais moins élevée qu’en Ontario (10 301 $) et que dans les provinces de l’Ouest (11 016 $). La dépense par élève était donc moins élevée au Québec que dans la moyenne du reste du Canada. Cela s'explique principalement par le fait qu’au Québec les salaires du personnel scolaire sont moins élevés, tout comme les dépenses d’immobilisation.

Cependant, il est important de préciser que ces données sont en dollars courants et ne tiennent pas compte des écarts du coût de la vie. Or, il existe des différences importantes dans le coût de la vie d’une province à l’autre et, dans l’ensemble, le coût de la vie était d’environ 10 % plus élevé ailleurs au Canada qu’au Québec, en 2006-2007.

On a également assisté ces dernières années à une diminution du nombre moyen d'élèves par enseignant. Celui-ci est passé de 15,7 en 2004-2005 à 14,6 en 2007-2008 et ce facteur a contribué significativement à l'augmentation de la dépense par élève.
Entre 2004 et 2007, on a observé une augmentation de 14 % de la dépense par élève en dollars constants.

En 2006-2007, certains facteurs sont plus coûteux dans les commissions scolaires au Québec que dans le reste du Canada tels les rapports élèves-enseignant, la formation professionnelle, les services de garde et le transport scolaire.


Rapport élèves-éducateur dans les commissions scolaires, Québec et régions du Canada


En 2007-2008, le rapport élèves-enseignant dans les commissions scolaires est estimé à 14,6 au Québec. Le rapport élèves-enseignant est obtenu en divisant le nombre d’élèves par le nombre d’enseignants des commissions scolaires. Le nombre moyen d’élèves par enseignant au Québec est passé de 16,5 en 1997-1998 à 14,6 en 2007-2008.

Le nombre moins élevé d’élèves par éducateur au Québec par rapport à l'Ontario s’explique en partie par le temps de présence en classe des enseignants qui est inférieur au Québec. Ainsi, le temps de présence en classe des enseignants québécois était de 615 heures par année au secondaire, alors que celui de leurs homologues ontariens était de 740 heures, en 2006-2007.

Sources : communiqué des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et de l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT), Presse Canadienne et les Indicateurs de l'éducation — édition 2009, Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.




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4 commentaires:

Réjean a dit…

Très probablement de l'argent jeté par les fenêtres.

Je parie qu'il y aurait moyen de faire mieux avec moins de sous mais aussi moins d'idéologie constructiviste...

Enseignant désabusé a dit…

Déjà confrontées à une importante pénurie d'enseignants qualifiés, les écoles du Québec devront trouver pas moins de 2 947 profs pour combler les nouveaux postes qui seront créés dans le réseau scolaire d'ici deux ans, un défi difficile à relever, selon plusieurs observateurs.


Il faudra trouver de l'espace
La baisse du nombre d'élèves par classe négociée entre Québec et la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE) entraînera l'embauche de 2 090 profs additionnels au primaire et de 857 pédagogues supplémentaires au secondaire, a révélé hier le bureau de la ministre de l'Éducation.

Applaudie par tous les observateurs interrogés par le Journal, cette croissance du personnel enseignant fait néanmoins sourciller les directeurs d'école de la province qui jugent la cible «idéaliste».

À l'heure actuelle, près de 2 000 individus enseignent dans les écoles du Québec sans détenir la moindre formation en pédagogie. «J'ai peine à croire qu'on aura 3 000 nouveaux enseignants prêts à enseigner d'ici deux ans», dit Chantal Longpré, de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement.

Mme Longpré souligne qu'un grand nombre de profs prendront leur retraite au cours des prochaines années. Elle espère que les nouveaux postes qui seront créés ne seront pas occupés par davantage d'invididus non qualifiés, «parce que ça ne rendrait pas service aux élèves.»

«Il y a un risque»

Le président du Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones, Bernard Tremblay, reconnaît que la réduction du nombre d'élèves pourrait être difficile à réaliser dans certaines régions. «Il y a un risque, effectivement, parce qu'on exerce cette baisse de ratio à court terme», fait-il valoir.

M. Tremblay souligne toutefois que «plus les années passent, plus le nombre d'enseignants formés vient contrebalancer cette pénurie qu'on peut voir dans certains champs d'enseignement». Les postes en mathématiques, en anglais et en orthopégagogie sont les plus difficiles à combler.

Bernard Tremblay précise que la nouvelle convention collective permettra aux écoles de contourner les nouveaux ratios d'élèves «si elles n'ont pas le personnel pour y répondre.» Dans ce cas, les sommes devant servir à l'embauche de profs additionnels seront plutôt investies «dans des services d'appoint», indique- t-il.

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/06/20100601-064901.html

Sébas a dit…

Dans certains secteurs (surtout professionnels et d'éducation aux adultes), nous pourrions diminuer le nombre de professeurs... de 50%.

Comment?

En cessant de d'exiger des sacro-saints diplômes ou dep ou certificats ou etc, pour tout et pour rien, et remplacer cela par des tests de compétences... et/ou par du 'compagnonnage'(dans tous les secteurs), comme cela se faisait beaucoup avant 'l'ère' syndicale (ici), et comme cela fait encore dans beaucoup de pays non-corporatisés, non hyper étatisés, non hyper-syndiqués, comme le Québec.

Ici, dans le 'royaume' des démagogues... euh... des pédagogues étatisés et des syndicats hyper puissants (grâce aux lois... étatiques), pour apprendre n'importe quel -souvent simple- métier, il faut passer plusieurs mois sur les bancs d'une école... étatique... à écouter un 'expert-prof-syndiqué' (à 45 $$$ de l'heure), qui -souvent- est moins bon (ou moins 'à jour'), que ceux qui travaillent -encore- dans leur domaine.

Dites merci aux lobbying des corporatismes de l'éducation, 100% étatiques et syndiqués.

Romanus a dit…

Quand je vois le spectaculaire édifice de l'université de Sherbrooke au métro Longueuil, je me demande: qui paye pour cette édifice?