vendredi 30 avril 2010

Droits de scolarité : bras de fer entre McGill et le Monopole de l'Éducation

Le bras de fer se poursuit entre le Monopole de l'Éducation du Québec et l'université McGill. L'enjeu : les droits de scolarité exigés pour suivre le MBA de l'institution montréalaise.

Rappelons que McGill a décidé, sans l'accord du ministère, d'appliquer une même grille tarifaire à tous les étudiants, qu'ils résident au Québec ou non.

Pour les Québécois et les Québécoises, la facture grimpe de 1600 % puisque, à partir de septembre 2010, une année de MBA leur coûtera 29 500 dollars, contre 1700 dollars en 2009.

Or, Le Devoir a appris que la direction de McGill vient de refuser un compromis offert par la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Et ce refus pourrait conduire à une sanction.

La ministre proposait à McGill de revenir à la tarification de 2009 pour les étudiants québécois, mais de déréglementer les procédures de tarification pour les étudiants étrangers ou provenant d'autres provinces canadiennes.

Principal argument : les étudiants non résidents constituent 80 % des inscrits au MBA. Avec ce scénario, McGill aurait pu hausser les tarifs des autres étudiants à sa guise et équilibrer ses comptes comme elle le souhaitait.

Pour mettre en œuvre sa proposition, Michelle Courchesne était prête à modifier les règles budgétaires qui déterminent la façon dont les droits de scolarité sont établis au Québec.

Des sanctions financières et principe d'équité

Mais, selon Le Devoir, Heather Munroe-Blum, la principale et vice-chancelière de McGill, a refusé cette offre et réaffirmé son intention de maintenir la nouvelle grille tarifaire.

La direction de l'université estime que le modèle proposé par la ministre n'est pas pertinent sur le plan financier et qu'il déroge aux principes d'équité de McGill.

Ce refus, rappelle le quotidien, est contraire à la disposition 3.7 des Règles budgétaires sur la politique relative aux droits de scolarité selon laquelle « les établissements doivent se conformer aux décisions gouvernementales concernant les droits de scolarité et les montants forfaitaires ». Il peut aussi donner lieu à des sanctions.

C'est déjà le cas puisque, toujours selon Le Devoir, la ministre Courchesne prévoit de supprimer une subvention de 11 000 dollars par étudiant que le ministère verse normalement à McGill. Une pénalité de 17 000 dollars pourrait s'ajouter à cette sanction.

Pourquoi subventionner les MBA ?

Pour McGill et les partisans de sa politique de hausse des frais d'inscriptions, il est logique de privatiser en quelque sorte son programme de MBA.

En effet, les étudiants qui s'inscrivent à ce programme ont déjà de nombreuses années d'expérience. En outre, ce sont souvent les employeurs de ces étudiants qui défraient une grande partie des frais d'inscription. Quand les étudiants sont prêts à payer plus pourquoi punir l'université ?

Pour ces partisans de McGill, plutôt que de punir cette université, le Monopole de l'Éducation du Québec devrait se féliciter de l'argent qu'il épargnera en ne subventionnant plus ce programme et redistribuer cet argent aux autres universités en manque de fonds.

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