mercredi 3 février 2010

Le Centre justice et foi des jésuites défend le cours ECR

Décidément, les défenseurs du programme d'éthique et de culture religieuse se seraient-ils donné le mot près de deux mois après la publication de l'étude de Joëlle Quérin ? Le Centre justice et foi de la compagnie de Jésus a également fait paraître une lettre dans Le Devoir pour voler au secours du controversé programme d'ECR imposé par l'État québécois à tous les écoliers dès six ans. Le texte est également disponible ici. Les commentaires à cette lettre sur le site du Devoir y sont majoritairement très négatifs.

Comme l'a souligné le site ethique-et-culture-religieuse.com, l'auteur de cette lettre, Élisabeth Garant, « est directrice générale du Centre justice et foi et de la revue Relations, des œuvres de la Compagnie de Jésus. Auparavant, elle a travaillé douze ans au Centre justice et foi comme responsable du secteur Vivre ensemble dont les activités portent principalement sur les enjeux de pluralisme et d’immigration. Elle est consultante à la Commission des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Canada depuis 5 ans. Elle a aussi été porte-parole pour les questions d’immigration à la Ligue des droits et libertés du Québec de 2003 à 2007. Elle est détentrice d’une maîtrise en service social. »

Relevons deux choses dans la lettre de Mme Garant : un aveu et un paragraphe aux affirmations très discutables pour le moins.

L'aveu tout d'abord, on l'entend incidemment de plus en plus  : « Bien sûr, le cours ECR n'est pas parfait. Il amorce à peine sa deuxième année de mise en œuvre. » Depuis quand faut-il imposer à tous un sujet aussi controversé qu'on admet pourtant imparfait ? L'école québécoise comme laboratoire et chantier permanent, c'est cela ? Il n'y a donc aucune autre priorité ?

Enfin, citons Mme Garant :
« Il faut tout de même se rappeler que l'enseignement confessionnel à l'école a été un échec pédagogique. Les jeunes qui l'ont reçu n'ont pratiquement rien assimilé de notre patrimoine religieux. Et de nombreux professeurs enseignaient alors un contenu auquel ils n'adhéraient pas. Socialement et politiquement, cette voie n'est plus praticable. Et pour les croyants, elle n'est même plus souhaitable puisque le défi de la prise en charge de l'éducation de la foi par les paroisses s'est avéré finalement fort positif. »
  1. Pourquoi Mme Garant parle-t-elle de « notre patrimoine religieux » plutôt que de christianisme ? Elle ne parle de christianisme qu'une seule fois dans sa lettre et c'est pour y ajouter les spiritualités autochtones comme « traditions fondatrices » du Québec. Ce qu'il faudrait démontrer, car, de prime abord, ces spiritualités autochtones n'ont laissé à peu près aucune trace dans la société québécoise de tous les jours, si ce n'est dans les manuels du Monopole de l'Éducation.

  2. Mme Garant prétend que l'éducation de la foi par les paroisses s'est avérée très positive. Il faudrait à nouveau étayer cela avec des faits. Et puis qu'est-ce qui empêche de faire une bonne introduction au christianisme à l'école et, pour les parents plus pratiquants, des suppléments en paroisse ? Cela toucherait certainement plus d'enfants. On ne peut que s'étonner de l'attitude béate de certains catholiques qui se réjouissent de toutes les réductions et amputations qui leur sont infligées. Il est vrai que le théologien et témoin gouvernemental Gilles Routhier appelle l'Église catholique du Québec à vivre sa Pâques, sa kénose, sa mort en quelque sorte.

  3. Qu'est-ce qui permet de croire à la directrice générale du Centre justice et foi que le programme ECR n'aura pas exactement les mêmes effets sur les élèves que l'ancien programme : ils n'assimileront « pratiquement rien de notre patrimoine religieux » ? Après tout, les maîtres ne sont toujours pas plus formés, pas plus convaincus de ce qu'ils doivent enseigner (sont-ils tous des pluralistes normatifs ?), le temps consacré au christianisme est encore plus réduit ! Ne parlons pas du volet éthique qui ne prétend même plus présenter une vision morale cohérente avec la foi catholique.

  4. Enfin pour ce qui est du défaitisme de son constat « Socialement et politiquement, cette voie n'est plus praticable. », est-ce que cela signifie que les jésuites du Centre justice et foi sont en faveur de l'enseignement du cours ECR dans les écoles privées catholiques ? Est-ce socialement et politiquement impossible de s'y opposer pour eux ? Ce ne semble pas être le cas de ces autres jésuites qui dirigent le collège Loyola, pour eux il y a mieux et plus exigeant que le programme d'éthique et de culture religieuse.






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2 commentaires:

  1. Et dire que ces jésuites sont supposés être l'élite catholique.

    Des mous sans colonne vertébrale. Inutiles et nuisibles.

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  2. Attention, il ne faudrait pas generaliser a propos des Jesuites. A ce que je sache, cette dame travaille / mais n'est pas membre de l'ordre des Jesuites...

    Le College Loyola a ete quand meme le seul college prive du Qc a monter aux barricades contre le cours ECR. S'il est vrai qu'il est dirige par des Jesuites, cela prouve qu'il faut faire attention de ne pas dire des choses a cote de la realite...

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