Chronique de Joseph Facal sur l'étude de Joëlle Quérin :
Il faut lire de toute urgence l'étude faite par Joëlle Quérin du contenu réel du cours Éthique et culture religieuse. On peut la télécharger en allant sur : http://irq.qc.ca/storage/etudes/IRQ_Etude5.pdf.
Je dis « réel », car, depuis des années, il y a fausse représentation. Citant les textes des concepteurs du cours, Joëlle Quérin montre ce que nous sommes plusieurs à dire depuis des années : que ce « cours » ne vise pas à instruire, mais à endoctriner.
Endoctriner à quoi ? Au multiculturalisme à la canadienne, bien sûr, c'est-à-dire à l'idée qu'il faut transformer la manière de penser et d'agir de la majorité pour l'adapter aux minorités qui pourront, pour l'essentiel, conserver les manières de penser et de vivre de leurs pays d'origine.
Respect ?
Quand ma famille et moi sommes arrivés au Québec, en provenance de l'Uruguay, en 1970, il allait de soi que c'était à nous de nous ajuster. Simple question de respect : le peuple québécois nous ouvrait les bras alors qu'il n'était pas obligé de le faire. C'était avant que le multiculturalisme ne devienne l'idéologie dominante au Canada.
Depuis, il est toujours autant question de respecter l'autre, mais le respect a changé de camp. C'est désormais à la majorité, au nom du respect des minorités, de s'abstenir de poser ses valeurs à elles comme fondement de nos règles de vie.
OUVERTURE
Les promoteurs de ce cours disent qu'il vise à former de bons citoyens, ouverts aux autres cultures et respectueux des différences. Qui pourrait bien être contre ça ? C'est ici qu'il y a fausse représentation. Pour eux, le « bon » citoyen n'est pas celui qui connaît, respecte... et décide ensuite si cela lui convient ou pas. Non, le bon citoyen est celui qui accepte.
Autrement dit, savoir ce que sont et d'où viennent le voile islamique ou le poignard sikh pour ensuite décider qu'on n'en veut pas chez nous n'est même pas envisagé. Ce serait être contre « l'ouverture », contre le « respect », contre la « démocratie ».
Soumission
Acceptation rime désormais avec soumission. Le Québec est conçu comme une terre vierge ou presque, où le nouvel arrivant peut, avec des contraintes minimales, reproduire des modes de vie qui reposent souvent sur des valeurs dont l'Occident a choisi de s'extraire depuis des centaines d'années.
RENVERSEMENT
Il n'est jamais sérieusement envisagé que le petit Tremblay soit porteur d'une culture et de valeurs que le petit Singh ou le petit Abdallah pourraient trouver belles et adopter. Ben voyons ! Ce serait une imposition « autoritaire » et « frileuse ». Spectaculaire renversement : depuis des siècles, on pensait plutôt que c'était aux nouveaux arrivants de faire le gros du chemin.
Si on veut sérieusement enseigner l'histoire des religions, on le fait dans un cours d'histoire donné par un historien de métier. Si on veut enseigner la réflexion éthique, il existe une discipline millénaire qui s'en occupe : la philosophie. Autrement dit, si vous enlevez du cours ECR tout ce qui devrait normalement trouver sa place dans une école réconciliée avec le bon sens que reste-t-il? Les fantasmes idéologiques de gens qui veulent s'assurer que les enfants ne verront plus jamais le monde comme leurs parents.
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Voici le texte d'un courriel que j'ai fait parvenir à l'Assemblée des évêques du Québec (il va sans dire que je ne m'attends pas à recevoir une réponse):
RépondreSupprimer"La ministre Michelle Courchesne et le consultant Denis Watters se sont efforcés la semaine dernière de contrecarrer les critiques adressées au cours ECR en assurant que le programme exige de reconnaître la prédominance du christianisme et plus précisément du catholicisme dans l'éventail des croyances étudiées.
"Or, l'Assemblée des évêques du Québec, en septembre de cette année, faisait savoir qu'après examen des manuels utilisés, c'est loin d'être vrai en pratique; et son président a même déclaré que si le gouvernement ne corrigeait pas le tir sur ce point et quelques autres, on court à "un échec".
"La ministre Courchesne n'a jamais réagi publiquement à cette mise en cause publique. Et maintenant, elle continue quand même de prétendre qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter car le programme d'Éthique et culture religieuse, assure-t-elle, respecte l'engagement qu'avait pris son gouvernement de donner la prépondérance au chrisitianisme!
"Bref, on est dans le déni pour ne pas dire dans la malhonnêteté intellectuelle.
"Question: les évêques vont-ils intervenir pour remettre les pendules à l'heure, et demander à la ministre de refaire ses devoirs et aussi d'avoir enfin la courtoisie de répondre à la lettre qu'ils lui ont fait parvenir au mois de sptembre?
"... Ou bien, comme on peut malheureusement s'y attendre, laisserez-vous encore une fois vos chasubles servir de tapis à l'État, et votre silence cautionnera-t-il de fausses prétentions qui ne vous trompent même plus?"
Bravo M.Facal pour votre article,
RépondreSupprimerc'est très clair et révélateur
des buts insidieux de ce cours.
"Question: les évêques vont-ils intervenir pour remettre les pendules à l'heure, et demander à la ministre de refaire ses devoirs et aussi d'avoir enfin la courtoisie de répondre à la lettre qu'ils lui ont fait parvenir au mois de sptembre?
RépondreSupprimerNON!
"... Ou bien, comme on peut malheureusement s'y attendre, laisserez-vous encore une fois vos chasubles servir de tapis à l'État, et votre silence cautionnera-t-il de fausses prétentions qui ne vous trompent même plus?"
OUI!